Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
16 novembre 2023 4 16 /11 /novembre /2023 04:20
Première approche des positions du buveur de Vin…

Votre Taulier ne rechigne jamais, même pendant les mois d’été, à explorer les plis et les replis de la libido du buveur. Mais, comme il est aussi un fieffé ramier, il ne crache pas sur le recyclage de chroniques anciennes. Pour sa défense, celle que je vous propose aujourd’hui a été pondue le 24 juillet 2008, donc en pleine période se congepés. Je vous la livre, telle quelle, sans ses illustrations d’époque et la vidéo (ceux qui voudraient les visionner c’est ICI link

 

Ainsi commençait ma chronique : « Mes biens chers frères (les sœurs étaient systématiquement ignorées), c’est ainsi que le curé doyen, comme sans doute tous ses confrères, commençaient ses sermons du haut de la chaire. Nous les fidèles nous étions assis. Dans mes débuts d’enfants de chœur pour scander les trois positions de la messe : assis, debout, à genoux, un préposé : le sacristain ou un enfant de chœur maniait avec vivacité un claquoir de bois.

 

C’est ce souvenir qui m’a inspiré l’idée de cette chronique sur les positions du vin, pour le boire bien sûr. À cette référence religieuse, certains d’entre vous eussent sans doute préféré que je m’appuie sur les positions du Kâma-Sûtra avec bien sûr photos en illustration : technique utilisée par les news magazines qui, sous le couvert d’enquêtes sérieuses sur des sujets de société, en profitent pour publier des photos suggestives. Comme je suis bon prince, et que les positions du vin n'ont pas le même potentiel de suggestion, je vous offre deux illustrations du livre originel.

 

Mais revenons à nos positions du Vin : debout, assis, couché…

 

Qu’entends-je par-là me direz-vous ?

 

Pas grand-chose aurait répondu Pierre Dac dans le Sar Rabin Drana Duval mais moi je vais éclairer votre lanterne – notez que je n’ai pas écrit tenir la bougie.

 

DEBOUT

 

- la position du buveur : position à l’origine exclusivement masculine, très pratiquée dans les caves de Vendée, qui s’est modernisée et un peu féminisée chez certains vignerons, dit paysans éclairés, qui ne répugnent pas d’amener au cul de la barrique leurs poteaux pour s’en jeter un ou deux derrière la cravate – façon de parler - dans des verres Duralex. Attention, ne pas confondre avec la position suivante car ici on ne recrache pas : on boit. La fonction sociale de cette position était très marquée : lieu d’échanges, où l’on se racontait des histoires, l’on concluait des affaires. Elle tend à se folkloriser pour séduire le bobo amateur d’authenticité.

 

- La position du dégustateur : très en vogue de nos jours aussi bien chez les pros que chez les amateurs éclairés. Exige une certaine forme de résistance physique lorsqu’on la pratique dans les salons : RVF, Grand Tasting, VIF car elle peut s’apparenter à une lutte du type de celles que les femmes affectionnent au moment des soldes. Exige aussi une science consommée du crachement dans des récipients divers et variés si l’on ne veut pas se retrouver constellé de taches de vin. Exige enfin dans les salons une grande faculté de commentaires pour conforter sa position. Cette position se pratique aussi dans des quasis salles blanches, dites salles de dégustation, entre experts patentés. Chez certains vignerons ou même dans les châteaux se pratique dans la cave ou le chais, à la pipette, et il est de bon ton de reverser, ce qui reste dans le verre, dans la barrique. À noter que cette position est la position favorite des « acheteurs » mais qu’elle ne procure guère les mêmes sensations que celles éprouvées par le consommateur.

 

- La position du clubber : pratiquée par de nouvelles couches de consommateurs en des lieux de perdition dit open bars, discothèques ou rave-party mais ne concerne en général que, et très minoritairement, les vins à bulles. Le TGV : Tequila, Gin, Vodka est en butte à la réprobation collective car ce type de position ne vise qu’à atteindre rapidement l’ébriété et se retrouver illico en position couché dans le fossé, ce qui vous le comprendrez n’est pas notre tasse de thé.

 

- La position du piqueur d’assiette : pratiquée par la faune de ceux qui trustent les invitations pour des vernissages, inaugurations, décorations, départs à la retraite, garden-party… afin de se goinfrer gratis de canapés et de petits fours et, bien sûr, de faire couler la miette avec des breuvages appropriés. Le vin tranquille jusqu’à ces dernières années n’était pas très en vogue face à la toute-puissance des bulles, le Champagne tout particulièrement. L’irruption des femmes dans l’univers du vin laisse de la place aux vins blancs et aux vins rosés. À noter la difficulté extrême, dans les buffets chics, de tenir dans une main une assiette pleine et dans l’autre un verre plein, et de manger ou de boire tout en causant avec les happy few.

 

ASSIS

 

- la position du mangeur : elle fut pendant des décennies la position majoritaire à l’image de la position dite du missionnaire pratiquée par nos pères et nos mères mais elle tend à refluer sous la poussée du grignotage, du plateau télévision ou de l’eau minérale. Dans les milieux aisés ou intellectuels, composés d’esthètes ou de gens se prétendant tels, elle tend à rejoindre la position du dégustateur dans la mesure où les convives comme les hôtes d’un dîner n’ont de cesse de faire assaut de leurs connaissances de la science du vin qu’ils qualifient à tort d’œnologique. Bien évidemment dans cette position on ne crache pas son vin dans la soupière sauf que, très souvent, l’on peut constater, à la fin de ces repas, un niveau anormalement élevé de verres pleins.

 

- La position du dragueur : est pratiquée assis en terrasse l’été ou sur les banquettes de skaï des cafés l’hiver par des individus cherchant, sans vergogne, à lier conversation avec des Chardonnay girls afin de pratiquer avec elles la position couchée. Contrairement à la précédente, en dépit de son ancienneté, cette position garde toujours la cote. À noter, qu’étant donné l’évolution des mœurs, elle est pratiquée de nos jours par toutes les orientations sexuelles.

 

- La position du rêveur ou du lecteur : se pratique dans les mêmes conditions que la précédente mais en compagnie de soi-même ou d’un livre. À noter que la nouvelle génération peut la pratiquer avec un IPod sur les oreilles ou munie d’un téléphone cellulaire plutôt que d’un livre afin d’envoyer des sms du type : T' où. Dans certains cafés Wifi l’ordinateur portable est aussi de mise. Enfin, depuis l’avènement du Black Berry les hommes d’affaires ou les working women sont aussi adeptes de cette position. La généralisation de cette position est un fait de société les sociologues l’ont baptisé : position du zappeur.

 

COUCHÉE


- la position du jouisseur : a pratiquement disparue avec les banquets et les orgies romaines. Aucun indice sérieux ne laisse à penser que cette position revienne à la mode comme d’ailleurs le port de la tunique au-dessus du genou pour les hommes.

 

- Il existe une autre position couchée mais l’évoquer serait jugée politiquement incorrect. Le temps de Jean Gabin dans « Archimède le clochard » est englouti et ce n’est pas à l’honneur de nos sociétés dites modernes, si propres, si aseptisées, mais si froides. C’est un grand moment Audiardesque où notre divin nectar, le Muscadet en tête, tient le haut de l’affiche...

 

Pour conclure, je n'ai pas la prétention d'avoir épuisé toutes les positions comme par exemple celle du voyageur, ferroviaire ou aérien et il vous est loisible de contribuer à l'édification de la taxinomie des positions du buveur de vin...

Partager cet article
Repost0
15 septembre 2023 5 15 /09 /septembre /2023 12:45

braisenville-043.JPG

 

Puisque certains n'ont pas compris mes conneries de la saison 1 ICI link j'en remet une louchée.


C’est donc l’histoire d’un mec qui passait sa vie avec les bandits manchots dans les casinos. Il jouait à tout. Il pariait sur tout. Il grattait. Il se faisait des pokers menteurs jusqu’au bout  de la nuit. Et puis, un beau matin sa femme lui dit « fais-toi interdire ! » Alors, il prit sa plus belle plume et a écrit au Ministre de l’Intérieur place Beauvau.

 

Voilà j’ai fait le maximum pour vous aiguiller et si vous voulez gagner 1 exemplaire dédicacé, par les auteurs et le Taulier, de TRONCHES de VIN le guide des vins qu’ont de la gueule il ne vous est pas interdit d’aller chatouiller le père Google. C’est un bon gars, il répondra à la question du Taulier.


braisenville 038

 

Elle est simple comme bonjour mon histoire, j’ai rempli mon contrat puisque la présidente avait posé la question êtes-vous joueur ? J’ai répondu oui mais comme je suis interdit je ne peux pas jouer…

 

Alors si vous êtes joueur, allez-y jouer à ma place ! Et je vous offre un petit Poquelin pour la route...


056.JPG

 

Partager cet article
Repost0
26 août 2023 6 26 /08 /août /2023 12:46

tumblr_m8ebjztUQO1rupgj7o1_1280.jpg

 

Fenêtre sur cour,

L’amour

Est un crime parfait,

Des mots noirs

De désespoir

Jetés sur un petit carnet.

 

Mère au foyer sans foyer

À nue

Toute nue.

Sur sa peau lisse tout glisse.

Ses grains de beauté

Fixés sur mes clichés volés.

Sente blanche de ses hanches

Abysses

Je glisse.

 

Émoi,

J’ai froid.

Voyeur en planque discrète

En surplomb du bassin de la Villette

Ébloui

Rondes de nuit

Blanche

Les gyros bleus

L’eau de ses yeux

Lilas…

 

Paris le 24/01/2014

 

Partager cet article
Repost0
1 août 2023 2 01 /08 /août /2023 12:47

1- J'adore les mecs, le cul vissé sur le siège de leur scooter, qui m'invectivent parce que sur mon vélo je ne démarre pas assez vite aux feux tricolores...

Bienheureux les beaufs !

 

2- J'adore les nanas, les fesses posées sur le cuir des sièges de leur Cayenne noir 92 qui arpentent la rue du Faubourg St Honoré pour faire quelques courses...

Bienheureuses les poufs !

 

3- J'adore la fliquette, l'arrière-train posé sur le siège du conducteur de la Pigeot de service qui enfumait joyeusement ses trois petits camarades mâles de la maison poulaga hier à l'angle de Raspail-Rennes...

Bienheureureuses les nénettes à casquette !

 

4- J'adore les confédérés paysans qui recrutent leurs partisans dans les beaux arrondissements de Paris...

Bienheureux les paysans travailleurs de Bernard Lambert !

 

5- J'adore le marché bio du Bd Raspail, le dimanche matin, avec toutes ces voitures stationnées sur les trottoirs...

Bienheureux les bobos !

 

6 - J'adore l'affiche sur fond bleu appelant à une retraite aux flambeaux pour le rétablissement du franc...

Bienheureux les archéos !

 

7- J'adore les Plastiscines, quatre jeunes nénettes qui jouent du rock à l'ancienne, c'est frais, ça déménage, ça racasse comme disait ma grand-mère... www.myspace.com/plastiscine clicquez vous aurez le son et la photo des minettes.

Bienheureuses les jeunettes !

 

8- J'adore le costume Savile Row gris perle sans faux pli et la chemise blanche impec de Cary Grant tout au long de la Mort aux Trousses...

Bienheureux les costars des stars !

9- J'adore les ex-hauts fonctionnaires passés au privé en pantouflant chanter sur les estrades des colloques patronaux les vertus du risque...

Bienheureux les crétins en col blanc !

 

10- J'adore les yeux des filles qui boivent du champagne et qui me sourient...

Bienheureux les pauvres d'esprit comme me ! 

Partager cet article
Repost0
30 juin 2023 5 30 /06 /juin /2023 12:48
Comme Macron m’a raclé ma CSG sans m’exonérer de ma taxe d’habitation je suis au regret de ne pouvoir mettre mon blé dans l’opportunité unique d'investir dans une maison de Champagne digitale Alain Edouard

Sur la Toile faut s’attendre à tout lorsqu’on est comme moi un VB, vieux blogueur, un VC, vieux con, un VD, vieux débile qui crache sa bile comme dirait l’immense Mimi, mais un qui a aussi le bras très long, un influenceur de Première League, un gars un peu lu.

 

Je vous livre, brut de décoffrage, sans commentaires, ça vaut mieux, le gars ne doit pas me lire, la dernière proposition, qu’on vient de me faire, elle est tombée à 9 h 32 le 2 octobre

 

Bonjour Jacques,

 

Je me permets de vous contacter afin de vous soumettre un projet unique et atypique d'investissement : le champagne Alain Edouard !

 

**il reste mois d'1 mois pour participer à ce tour de 1,2M€, dont 800K€ sont commit (liste des investisseurs plus bas) **

 

Née au coeur du vignoble Champenois, où le grand père d'Edouard créa une coopérative familiale, c'est la marque de champagne digitale valorisant le terroir, socialement engagée et mettant en lumière un savoir-faire de grande qualité - Jean-Michel Deluc (maître sommelier) a d'ailleurs attribué 17/20 à ce champagne !

 

La stratégie digitale d'Alain Edouard couvre 2 axes forts :

 

  • la traçabilité de sa production : pour répondre aux attentes de transparences et de consommation responsable des consommateurs qu'ils visent, les raisins sont issus d'une viticulture raisonnée et les 85 vignerons partenaires sont clairement identifiés

 

  • la distribution vers les 20-40 ans (cœur de cible) : présence marketing sur les réseaux sociaux (déjà 2100 followers instagram, 2500 fans FaceBook), stratégie de contenue (bien accompagnés, ils ont une vision claire de ce que doit être la maison de Champagne de demain), stratégie de distribution digitale (à travers une offre différenciante et des partenariats tel que celui passé avec Alibaba) et positionnement de produit lors d'événements prestigieux avec Accor-Hôtels, au Festival de Cannes et à l'Opéra Garnier.

 

La commercialisation a débuté en 2017 et 3000+ bouteilles ont été vendues (30€ pièce, 8€ de marge sur les ventes), à 120+ clients et déjà 80% de récurrence.

 

Les objectifs commerciaux de la société pour 2023 sont ambitieux : vendre 344k bouteilles pour un CA monde avoisinant 7M€. Cette ambition repose sur une stratégie de développement en France et à l'export en adressant les principaux marchés que sont les USA, le Japon, la Chine, le UK et l'Afrique.

 

Afin d'être en mesure de réaliser sa stratégie commerciale (développement de la marque, et déploiement à l'export via le digital) ainsi que sa stratégie produit (gamme unique sur le marché, positionnement premium avec un champagne de qualité supérieure), Alain Edouard s'est entourée des meilleurs :

 

Edouard Roy, CEO : fils et petit-fils de vigneron, anciennement Co-founder Head of Sales digital de you2you (startup digitale) et co-fondateur du fond immobilier Epicur Investment

 

Jérôme Queige, DG & Dir. Commercial : Directeur commercial du Champagne Jacquart pendant 14ans et responsable du développement du Champagne Nicolas Feuillatte (leader marché FR)

 

Stéphane Puschmann, Dir. Export : ex Directeur Europe du groupe Distell, Directeur Export du Champagne Jacquart

 

Richard Dailly, Maitre de Cave : référence sur le marché, spécialisé sur le travail du Chardonnay

 

Cette 1ere levée de fonds de 1,2M€, 700k€ déjà commit, permettra à la société de staffer ses équipes (Chef Marketing, sales ainsi que des recrutements en gestion de projet et opération) et d'accélérer la mise en place de ses les canaux digitaux au cœur de la stratégie.

 

De nombreux investisseurs sont déjà convaincus : Xavier Niel (via Kima Venture), Cedric Sire (Webedia), l'ex PDG de la maison Bollinger, Cedric Sellin (Aruba), Laurent Dumas (Emerige), Laurent Benhamou (Monelib), François Poupard (Famille Mulliez), Olivier Rameil (BPI), Alexis Pantazis (Ex-Executive Director chez Goldman Sachs & Co-fondateur Hellas Direct), George Saliaris-Fasseas (Google et serial entrepreneur), Cyrille Reboul (Webedia)... !

 

Comme précisé il reste 1 mois pour se positionner sur ce beau dossier qui valorise le savoir-faire français et propose une marque nouvelle génération, respectant à la fois la qualité des produits, le savoir-faire associé et les valoir champenoise.

 

Je suis à votre disposition pour organiser une rencontre avec Edouard et/ou vous envoyer BP et LOI !

 

Très bonne journée,

 

Bien à vous,

 

Florian

En annexe un document de 32 pages en PDF

Petite relance :

Mer. 3 oct. 15:38

Bonjour Jacques,

 

Désormais 950k sont commit, 150k de plus depuis lundi.

Nous cherchons encore 250k€ pour compléter ce tour d'1,2M€ dont le closing est prévu fin octobre.

 

Je me tiens à votre disposition pour organiser un call avec Edouard - avant qu'il ne soit trop tard !

 

Très bonne journée à vous,

A bientôt j'espère,

 

Florian

Partager cet article
Repost0
29 juin 2023 4 29 /06 /juin /2023 11:40
Manifeste Œnologique : A bas le terroir ! Défendons les Vin Sans Caractère d'Appellation Commune VSCAC !

« Marre du politiquement correct œnologique, assez de la dictature du bon goût, plein le fion des vins de territoire à boire la bouche en cul de poule : osons le vin sans caractère, le vin global, le rouge neutre, la piquette qui pique pas :

 

Vous ne pouvez que l'avoir constaté : sous prétexte de défendre je ne sais quels petits producteurs - qui, soit dit en passant, se sont découverts un amour des bonnes choses assez tardivement, quand leurs terres pourries d'engrais ont eu fini de dégueuler les nitrates qu'ils déversaient sans souci à l'époque de perpétuer un savoir-faire ancestral - sous prétexte, donc, de défendre ces fabricants de rouge convertis au "traditionnel" depuis qu'il suffit de marquer bio sur les étiquettes pour doubler les marges, de soutenir ces braves paysans qui mettent un soin authentique et typique à brûler les supermarchés et recouvrir de purin les sous-préfectures à la moindre contrariété, on nous bassine à grands coups de documentaires, articles et autres reportages sur le retour des vins de pays, des petits vins, des vins de caractère !

 

Vivent les vins apatrides !

 

Mais, comme moi, vous en avez marre de ces vins au léger goût de myrtille, qui rappellent le fumet de la banane, exhalent les terres argileuses et les cigales ou sentent le cul !

 

Vous voulez un vin qui sente l'alcool et le raisin ! Vous assumez de boire du vin pour boire et de boire sans soif !

 

Comme moi, vous vous demandez ce que sont ces histoires de vins de terroir et craignez d'être bientôt obligés d'enfiler béret et sabots de bois avant de le faire avec votre picrate, vous qui aimez tant boire en survêt'.

 

Vous aussi vous vous inquiétez de cet étrange retour en force des vins qui fleurent bon le pays ou pire la tradition ! Cette louange forcenée des spécificités territoriales, des traditions millénaires évoque en vous les relents nauséabonds des pires courants réactionnaires. L'éloge de ces pinards ethnocentristes n'est-il pas en effet l'expression d'un repli sur soi, d'un refus de l'autre quand le vin issu de différents pays de l'Union Européenne, pour prendre un exemple, serait lui un véritable appel à l'ouverture, à la tolérance, à l'altérité ?! Un verre de ce nectar et vous partez en voyage : plaisir des nitrates espagnols, délice de l'antigel italien, arôme des colorants portugais...rien de tel pour accompagner une bonne tranche de pain de mie au Saint-Moret !

 

À mort le goût !

 

A ces nouveaux convertis du vin goûteux vous saurez expliquer que le plaisir est ailleurs, vous qui ne dégustez pas mais qui ingurgitez, qui savez caler ma bouteille bien au fond du gosier sans vous perdre en fioritures papillaires de sommelier efféminé, vous qui savez que ce n'est pas le goût qui importe mais d'avaler.

 

Et ne me parlez surtout pas de découvrir une bonne bouteille chez votre caviste du quartier : les cavistes sont des voleurs qui s'engraissent sur cette mode stupide du vin de pays. Les supermarchés aussi, me direz-vous, mais là-bas, au moins, on peut faire des courses de caddies. Et l'on trouve certainement beaucoup moins d'adeptes du couplet poujado-populiste du "trop de charges, trop d'impôts" chez les patrons d'hyper que chez les petits commerçants. Mais je me comprends.

 

Alors réagissez, aidez à la réhabilitation du vin étoilé, sauvegardez le cubi, protégez le vin en poudre mais surtout refusez le conformisme rétrograde, obsolète et dégradant du terroir à tout prix ! Ce combat doit être celui de tous, y compris le vôtre, amis snobs : soyez convaincus qu'il est tout à fait possible de trouver des vins aussi chers que sans goût. »

 

Ce fut publié par La revue Fluide Glacial en 2007 sous la signature d’Éric Deup

 

La revue " Fluide Glacial " fiut fondée le 1er avril 1975 par Gotlib (le père du désopilant Gai Luron) ne fait ni dans la finesse, ni dans la délicatesse, mais plutôt dans le gras, le grunge, le mauvais goût ; âmes sensibles s'abstenir.

 

Des signatures connues : Binet avec les fameux Bidochon, Franquin de Gaston Lagaffe, Tronchet avec Jean-Claude Tergal... et surtout un lectorat Trans-générationnel paillard et bon vivant.

 

Ce texte est typique de leur goût immodéré pour la provocation. Au-delà de ses outrances, de sa mauvaise foi, chers lecteurs, j'ai jugé bon de vous le reproposé ce texte déconnant car il est le reflet d'une couche de nos concitoyens que nos discours énervent

 

Vous pouvez lire aussi

 

Le Spécial Pinard de Fluide Glacial n’est pas l’œuvre de Bettane&Desseauve : étonnant, non !

Chronique du 4 juillet 2011 ICI 

 

Partager cet article
Repost0
23 juin 2023 5 23 /06 /juin /2023 12:41

Dans un article du quotidien algérien El Watan de mai 2009, Mohamed Naïli, constate un brin nostalgique « La production nationale ne figure même pas sur le classement mondial effectué annuellement par l’OIV (Office International de la vigne et du vin), dont le seuil minimum de production requis est de 100 000hl. La production de l’Algérie n’atteint pas ce niveau et reste très loin derrière des pays comme la France, l’Italie ou l’Espagne qui, jadis, représentaient les principaux clients du marché algérien du vin. »

 

En 1935, le vignoble couvrait 396 000 ha (plus qu’en Espagne) et produisaient 18 millions d’hl dont 98% étaient vendus en métropole. Ce vignoble qui ne couvrait en 1861 que 6500 ha est l’enfant des « déportés du phylloxéra » majoritairement des viticulteurs de l’Hérault, du Gard et de l’Aude qui vont affluer à partir de 1880. Très vite les grandes propriétés vont absorber les exploitations des petits colons et le vin va devenir le premier revenu de l’Algérie. En 1903 à Bercy « les cours des vins algériens dépassent pour la première fois ceux du Midi. » Cet expansionnisme n’aurait pas eu de limite si la CGVM ne s’y était opposé en faisant voter une loi interdisant toutes nouvelles plantations. « Un million et demi de foyers d’agriculteurs français se sacrifient aux nouveaux seigneurs de la vigne algérienne » dénonçait-elle. En 1945 des primes encourageront l’arrachage mais comme l’écrit un expert « les cépages rigoureusement sélectionnés, les progrès de la vinification en pays chaud, les traitements anticryptogamiques associés à une main d’œuvre nombreuse et peu chère, tous ces paramètres font que l’Algérie prend une avance d’un quart de siècle sur le Languedoc. Au Concours Général agricole de 1930 les dégustateurs « ne purent faire la différence entre certains crus algériens et d’authentiques Bordeaux. » et « Des grandes dynasties agricoles prennent des allures de négociants bordelais. » Alger, Oran prennent des allures de comptoirs de vin ; la Mitidja semble n’être qu’un seul vignoble ; la cave coopérative de Boufarik loge 60 000 hl et ne compte pas en rester là. L’Algérie est alors le 4e producteur mondial et la vente de ses vins représente 45 % de la valeur de ses exportations.

 

Si vous souhaitez pousser plus avant ce rappel de la situation du vignoble algérien avant l’indépendance je vous invite à lire un document «  Les Vins Algériens » édité par le Gouvernement Général en 1953-55 et qui décrit très bien l’encépagement, les différents types de vins produits sur la base d’une classification : vins de plaine, vins de coteaux et vins de montagne (ces derniers étaient depuis 1945 classés VDQS). S’y ajoute un tableau synoptique par grande zone de production avec : appellation, aire de production cépages autorisés, degré minimum, caractère et production moyenne en hl.

 

Très instructif, jetez-y un œil... link

 

Dernier détail, lorsque je suis arrivé à l’Office des Vins de Table en 1978 j’ai découvert dans des rayonnages le cadastre viticole algérien qui faisait la fierté de Monsieur Blanchet l’infatigable rédacteur du Code du Vin (abrogé en 2003)

 

En 2009, selon les statistiques du Ministère de l’Agriculture et du Développement le vignoble occupe 22200 ha, 90% du potentiel national est situé dans les wilayas de l’Ouest du pays comme Tlemcem, Mascara, Aïn Timouchent et Sidi bel Abbas, les 10% restant sont localisés au centre du pays : Médéa, Bouira et Aïn Delfa. Les viticulteurs sont regroupés en caves coopératives mais comme l’écrit Mohamed Naïli « sur l’échiquier de la filière vitivinicole ONCV (Office National de commercialisation de produits vitivinicoles) occupe une place prépondérante en intervenant en simultanée au niveau de la production du raisins, de la mise en bouteille et de la commercialisation du vin, tant sur le marché national qu’à l’exportation » Le problème c’est que dans cet article l’auteur écrit aussi un peu plus loin que la mise en œuvre du Plan (PNDA) a permis la progression du vignoble de cuve de 60 000 à 82000ha ce qui n’est pas très raccord avec les chiffres cités précédemment (la confusion vient de la double fin : raisin de table/raisin de cuve). Le pauvre est excusable car ayant sollicité l’ONCV il note « que le directeur-général de l’ONCV ne semble pas être à son bureau depuis trois semaines pour répondre aux questions qui lui ont été posées  et que le responsable du service technique de l’Institut, refuse de donner suite à la même demande malgré son engagement verbal au téléphone. Cette attitude cache, en tout cas, la volonté des responsables en question à ne pas dévoiler les tares d’une filière en mal de perspectives. »

 

Délices de la bureaucratie qui n’aime rien tant que les missions à l’étranger et l’accueil d’experts d’organisations internationales venant porter la bonne parole et élaborer des projets ou de bureaux d’études vendant clé en mains des équipements nazes. Bienheureux les développeurs, les spécialistes et les chargés de mission qui font trois petits tours et puis s’en vont. Pendant mon séjour dans la willaya de Constantine j’ai pu les croiser, les plus géniaux furent ceux qui voulaient implanter une étable de 300 vaches laitières avec tout le toutim pour les traire alors que le « domaine autogéré d’anciens moudjahidines » n’avait pas l’électricité et pas grand-chose pour les nourrir. Bref, ayant lu quelques articles d’El Watan seul journal indépendant de ce pays, j’ai comme le sentiment que l’ordre des choses n’a guère changé puisque l’Algérie en 2008 ce journal écrivait « Notre pays est toujours dangereusement dépendant des marchés internationaux. L’Algérie se classe parmi les dix premiers pays les plus grands importateurs de céréales. Il en est de même pour d’autres produits agricoles tels que le lait en poudre, les huiles, le sucre et le café. Cette situation aurait été moins intenable si l’Algérie arrivait à exporter ce que ses terres produiraient afin d’équilibrer sa balance commerciale agricole. Mais seulement une quantité marginale de dattes, de vin et de quelques produits maraîchers a pu se frayer une petite place dans les marchés étrangers ».

 

Pour la viticulture, l’encépagement est à côté de la plaque « par exemple à Témouchent, premier centre viticole avec 50% de la production nationale, sur les 9100 ha en production 85% sont occupés par le Cinsault et le Merseguerra et 15% pour les cépages nobles. » ; les outils de transformation sont vétustes et « appartiennent en théorie aux viticulteurs mais sont en réalité détenus par une minorité » ; pour la vendange la venue du Ministre de l’Agriculture lui permettra selon l’auteur de « s’apercevoir que celle-ci s’effectue selon un processus qui défie les normes en vigueur dans les pays viticoles » Je vous épargne l’horreur de la description car les beaux esprits vont me taxer de néo-colonialisme . Dans l’article l’auteur appelle de ses vœux l’éclosion d’une génération de vignerons et note que l’année 2004 a vu naître le premier vigneron algérien à El Amria. Et si nos grands journalistes du vin allaient faire un petit reportage pour dénicher ce pionnier et voir s’il a essaimé ce serait du vrai journalisme ça et non la nième récusée d’un papier sur je ne sais quel GCC. Bref, et si demain une Algérie libérée pacifiée sortait de sa phase décollectivisation un nouvel acteur du vin pourrait s’inviter à la table des Vins du Nouveau Monde... Je sais ce n’est pas pour demain matin mais avec la vigne voir loin ne nuit jamais...

  

Partager cet article
Repost0
18 mai 2023 4 18 /05 /mai /2023 12:32

 

En notre beau pays qui se dit la patrie du vin nous proclamons que nous n’aimons que les grands vins et les beaux petits vins de vignerons mais nous nous insurgeons dans le même mouvement sur le peu de cas que nos dirigeants font de l’importance économique du secteur du vin, de son poids dans l’économie du pays, de sa contribution à la balance commerciale : les fameux équivalents Airbus, de son rôle essentiel dans la vitalité de nos territoires… Ce grand écart entre d’une part une poignée de vins, produits de luxe à laquelle il faut ajouter une belle brassée de vins d’artisans, et d’autre part le gros de la troupe qui génère les millions d’hectolitres, semble ne troubler personne.


Sans verser dans la provocation facile, si j’avais du temps, je tenterais de chiffrer en hectolitres mis sur le marché le poids des divers guides français du vin. Le résultat, j’en suis persuadé, permettrait de remettre les pendules à l’heure. Ce constat, qui ne remet pas en cause la validité des guides qui, très normalement font des sélections pour des amateurs, aurait au moins le mérite de bien sérier les problèmes qui se posent à notre secteur et de souligner son hétérogénéité. Passer allègrement au-dessus de nos soucis de volumes pour ne s’intéresser qu’à l’analyse de la valeur générée essentiellement par des produits spécifiques champagne, Cognac et GCC, grands vins de Bourgogne c’est méconnaître la réalité de notre viticulture. Je comprends aisément que les grands amateurs, les grands dégustateurs, les revues spécialisées ne fassent que peu de cas de ces vins volumiques mais de grâce qu’ils ne nous assènent pas leurs raccourcis faciles.


Ces vins que personne ne veut voir ou déguster existent. Ils peuplent les linéaires de la Grande Distribution ou ils alimentent le développement du vrac à l’exportation. C’est la réalité. Que cette réalité chagrine les amoureux du vin je veux bien mais soit face à elle soit nous choisissons de laisser faire par d’autres ces vins : ce qui équivaut à une forme de délocalisation et nous arrachons le vignoble qui leur est dédié ; soit nous assumons leur existence en acceptant de bien clarifier l’origine et la ressource de ces vins. C’est l’alternative claire qu’avait posé le groupe stratégique dans Cap 2010 : les défis du vin français. Je ne vais pas revenir sur ses propositions mais je suis frappé que certains découvrent que l’irruption des vins sans Indication Géographique : Vin de France avec cépage et millésime dans la paysage viticole français risque de mettre à mal beaucoup de vins IGP, anciennement Vin de Pays, et certaines AOP dites génériques. À ne vouloir que défendre des prés carrés, des cotisations syndicales on se tire des balles dans les pieds.


Continuer à cultiver l’ambiguïté est une attitude commode car elle permet d’afficher une forme d’unité de façade mais les faits sont têtus et fuir la réalité ne la change pas. Quand nous avions préconisé la création d’un espace de liberté, non pour céder aux sirènes de la dérèglementation, nous donnions à chacun la possibilité de choisir entre des appellations retrouvant leur socle originel, des vins à Indication Géographique permettant d’élaborer des vins sur la base de règles moins contraignantes, et des vins des cépages de France permettant, sur la base de partenariats production-négoce de générer des marques. Loin de tuer nos belles appellations ou de détruire certains vins de pays de grande zone nous  posions les bases d’une viticulture française en capacité de s’adapter à la nouvelle donne du marché.

 

À ces choix clairs il a été préféré un statu quo préservant de la fiction de notre soi-disant modèle d’une viticulture fondée sur l’exploitation individuelle  agrégée dans des ODG et bien sûr les pompeuses de CVO : les Interprofessions. Belle avancée dont nous mesurons à peine les effets. Alors, pour nous rassurer, nous célébrons nos terroirs, dont le nombre tient d’une liste à la Prévert, mais nous sommes bien incapables pour nos grands lacs de vins AOP de les identifier autrement que par la géographie : c’est du pain béni pour les gnomes de l’OMC et leurs alliés de la Commission. Quant aux cépages internationaux accolés aux grandes IGP, une surtout, fruit de l’histoire de la reconversion d’une grande région, ne seront-ils que des leurres dans le barnum de la mondialisation ? Nos stratèges professionnels n’aiment rien tant que les lignes Maginot et prisent assez peu les emmerdeurs comme le soulignait pompeusement Vitisphère du 31 août 2001 Le rapport Berthomeau sonne la fin de l’été… « Le rapport de J. Berthomeau tombe à pic. A la manière du colonel Charles de Gaulle qui en 1936 suggérait de créer des régiments de chars d’assaut, pour résister aux "panzers divisions allemandes", J. Berthomeau propose le renforcement des entreprises, la création de marques, une politique contractuelle entre les producteurs et les opérateurs commerciaux pour contrer les stratégies de conquête des pays concurrents… » (Sic)


Et oui nous ne sommes pas au pays de Candy ou dans la Petite Maison dans la prairie mais dans un vaste monde où notre belle viticulture d’artisans faiseurs de vins peut s’épanouir mais quid des gros bataillons ? Cachez moi ce vin que je ne saurais voir ! Préconisons comme l’éminent professeur Pitte de le laisser produire dans d’autres pays dit neufs soit par des financiers défiscalisant leurs profits, ou par les va-nu-pieds que l’on paye avec des coups de pieds dans le cul. C’est un choix. C’est un choix qui tourne le dos à notre histoire. C’est un choix que ne font pas nos voisins italiens et espagnols. C’est un choix qui implique que nous abandonnons à d’autres tout un segment du marché du vin, y compris en notre beau pays. Et que l’on ne vienne pas m’opposer l’industrialisation de notre viticulture. C’est inepte quand on sait le poids de la Coopération dans cette part de notre viticulture. Bien sûr pour nos beaux esprits la Coopération n’est qu’une grande trémie dans laquelle se déversent des raisins et que c’est une horreur et que seuls les vins de vignerons sont dignes d’intérêt. Vision entravée par des œillères. Bien sûr, depuis peu de temps ils concèdent à certaines un brevet de bonne conduite mais oublient qu’en soi, pour des vins d’entrée de gamme, la vinification en commun vaut bien le massacre opéré par des producteurs individuels.


Pour autant il ne s’agit pas de tomber dans un productivisme débridé mais au contraire de mieux gérer ce vignoble pour qu’il puisse générer de la valeur conquérir et consolider des parts de marché sur les pays demandeurs. On ne peut vouloir une chose et son contraire, les inflexions liées aux contraintes environnementales, à la gestion de l’eau, à une viticulture de précision, ne sont pas hors de notre portée et une vision d’un vignoble tout bio est aussi suicidaire que celle du tout AOC qui prévaut dans certains vignobles. Dans le domaine agricole, surtout pour une plante pérenne comme la vigne, les inflexions ne sont jamais radicales et brutales, elles s’insinuent lentement dans les mentalités et deviennent des évidences. Entre la publication de mon rapport où je proposais de mettre les questions d’environnement en priorité n°1, sans susciter le moindre intérêt, et la situation actuelle que de chemin parcouru ! D’expérience j’ai toujours constaté que les extrémistes des deux camps opposés s’épaulaient, se confortaient en prenant appui sur les outrances et le refus de reconnaître les avancées.


Les pires ayatollahs sont chez les urbains bien installés dans leur confort, leurs certitudes et souvent dans leurs fonds de commerce et dans les entreprises ou les institutions qui tirent profit du système tel qu’il fonctionne actuellement. Dans mon métier de médiateur j’ai coutume de dire aux plus obstinés ou butés que l’on ne fait la paix qu’avec ses « ennemis » et que ce sont les bons compromis qui font bouger les lignes. Bien sûr il est plus commode de se congratuler dans les petits cercles que de se coltiner cette putain de réalité. Ma ligne de conduite de toujours, au-delà de mes préférences personnelles, de mes inclinaisons, a été de m’adresser à tous, de jamais  me faire le porte-parole de quiconque, mais de tenter de jeter des ponts, de développer des lieux de dialogue. En écrivant cela je ne cherche pas à m’attribuer des satisfécits qui, au stade où je suis de mon parcours ne m’intéressent pas, mais à inciter ceux qui sont en charge de la viticulture à ne pas se cantonner dans les seuls combats syndicaux du type de celui du retour des droits de plantation dans l’OCM communautaire. Sur cette question, ni avant la négociation, ni pendant, ni au moment du vote, le problème a été bien posé et analysé laissant le champ libre à la Commission. Notre incapacité à parler d’une seule voix en ce moment décisif a eu pour conséquence que la France, qui présidait l’UE, a voté  le texte de la Commission.


Oui je sais je vous casse les pieds avec mes plaidoyers récurrents mais quand je lis ce que je lis, j’entends ce que j’entends, j’ai l’outrecuidance de penser que la chose publique ne se traite pas au bout de micros tendus à des soi-disant experts ou à des consultants de ceci ou de cela, mais dans le cambouis du quotidien et dans la capacité des décideurs à mettre en avant des choix qui en sont. Comme le dit souvent Marc Parcé « on ne fait pas du vin avec des mots » et bien pour le pour le débat qui nous intéresse « on ne fait pas des choix en disant tout et son contraire… » soit nous nous replions sur une viticulture réellement artisanale, soit nous revisitons notre viticulture généraliste pour qu’elle garde sa place dans la donne du marché mondial.  

Partager cet article
Repost0
3 février 2023 5 03 /02 /février /2023 17:54

- Tu montes, cariño?

- C'est combien?

- 100/100…

 ou le Jumillagate d'Uncle Bob…

 

« Ce n’est pas très compliqué, si tu vis une grande expérience, tu t'exclames WOOOW! Un bon film porno ou un grand vin, je sais les reconnaître sans difficulté! ». Jolie profession de foi qu'on imagine volontiers auréolée de rires gras… Enfin bon, c'est ainsi que, le 17 janvier dernier, à Barcelone, le pédo-psychologue américain Jay Miller, plus connu désormais pour ses talents de dégustateur, définissait son imparable méthode-à-Mimile. Car cet élégant bipède se doit d'être infaillible, il a droit de vie ou de mort sur une bonne partie des cuvées fabriquées spécialement pour aller égratigner le compte en banque des nouveaux (et riches) œnolâtres des pays émergents. Pour le compte de son ami de 30 ans, Robert Parker Jr, le “gourou” himself, Dr Jay Miller note les vins espagnols, sud-américains, grecs et australiens du Wine Advocate. La suprême touche d'élégance, la classe ultime, le petit plus, c'est son truc…

JayMiller.jpg

Allez, pas de langue de bois! Jay Miller, surnommé Jabba the Hut par des blogueurs américains, est un personnage assez peu ragoûtant que le Mondovino chouchoute et caresse jusqu'à plus soif, auquel on fait des risettes puis sur lequel on vomit discrètement dès qu'il a le dos tourné. Sur son compte a circulé bon nombre de rumeurs concernant de prétendues malversations, des ardoises laissées ici et là, des corruptions jusqu'à présent jamais avérées et toujours soigneusement désamorcées par Uncle Bob. Mais voilà, depuis la semaine dernière, se balade en Espagne un document compromettant: un email, envoyé aux domaines de la DO Jumilla dans lequel l'ASEVI, l'association des entreprises viticoles de ladite DO, monnaye purement et simplement les bons services de Dr Jay. Le coût de sa visite dans l'appellation y est estimé à 29000 €. Pour mériter sa noble présence, il faut donc payer: 200-300€ par échantillon goûté, 500€ pour chaque vin goûté en public et 1000€ en plus pour une visite à la bodega. Que voulez-vous, l'impartialité a un prix!

Email12 

Dès lors, plusieurs questions se posent, dont la première, comment est « sorti » ce document? C'est évidemment un des nombreux vignerons destinataires qui est à l'origine de la fuite. Apparemment, il y a des mauvaises habitudes qui commencent à agacer dans le mundillo ibérique du vin, du coup naîtraient des envies de ménage et l'on nous laisse entrevoir ce qui pourrait n'être que la partie émergée de l'iceberg. Et à cet égard, la cible ne serait pas tant Jay Miller lui-même (et à travers lui la World Company parkerienne dont il est le plus gros distributeur de 100/100) que son âme damnée espagnole, Pancho Campo. PanchoCampo

Jay Miller et Pancho CampoPancho Campo et Jay Miller, couple improbable mais inséparable, le premier servant de Sancho Panza au second. Ces deux-là sont un peu les Laurel et Hardy du vignoble espagnol. “C’est moi Pancho, c’est toi Jay, c'est toi le gros et moi le petit, et nous sommes de bons amis”, vous connaissez la chanson…

 

Pancho Campo, pour Jay Miller, c'est l'homme providentiel, une sorte de tour-opérateur compréhensif qui organise ses séjours en Espagne comme les tournées d'une rock star. Ancien professeur de tennis d'origine chilienne, entrepreneur de spectacles, Pancho Campo MW a passé avec succès l'examen scolastique des marchands de vins londoniens, ce qui lui vaut d'accoler à son nom les deux initiales MW signifiant, en toute modestie, Master of Wine. Un temps recherché par Interpol à la suite d'un différend avec ses associés à Dubaï à propos d'un concert du fils de Julio Iglesias, Pancho Campo s'est donné pour mission la promotion des vins de son pays adoptif. Héraut de la soupe de chêne glycérinée et de l'extrait de sirop de copeaux, il met sur pied des shows mégalos qui ne sont pas sans rappeler la télévision berlusconienne; après avoir généreusement voulu sauver la terre avec sa World Conference on Climate Change and Wine, ce passionné de Ferrari est récemment devenu l'ami de l'Asie où il organise dans quelques jours Wine Future, évènement monté pour expliquer aux Chinois ce qu'ils savaient déjà sur le vin.

 

Une des autres questions qui se pose, donc, après la divulgation du mail des « tarifs » de Jay Miller à Jumilla est bien sûr le degré d'implication de Pancho Campo dans cette affaire. Je laisse à ceux qui ont encore la candeur d'accorder la moindre crédibilité aux notes du Wine Advocate  en Espagne le soin d'enquêter sur ce détail. Je leur laisse aussi le loisir d'attendre les dénégations du bon docteur et les rappels au règlement d'Uncle Bob et pourquoi pas ceux de la vertueuse institution des Masters of Wine (dont certains membres commencent eux aussi semble-t-il à s'agacer). Peu importe…

Peu importe, parce que franchement, tout cela a un petit côté « fin-de-race », consanguin. Dans le monde du vin aussi les temps changent. Et les prescripteurs changeront. Certes, sur des marchés en cours de formation et avec des acheteurs débutants (ou paresseux), Parker conserve son aura (en attendant son départ à la retraite); on continue d'écouter poliment les considérations organoleptiques des vieux MW sur nos vins (tout en se demandant comment des gens élevés au soda et à la jelly peuvent encore avoir un palais); on feint de croire que la bulle spéculative durera. Et après?

 

Après, ce sera le retour à la réalité, en Espagne notamment où il faudra bien admettre le poids epsilonesque des pseudo grandes cuvées, priorats déliquescents ou riberas épais, que sur-note le pauvre Jay Miller, par rapport aux fleuves de vin de La Mancha lesquels constituent le fer de lance des exportations ibères. Après, il faudra bien consacrer ses efforts au « vrai vin », à celui qu'achète le consommateur final, celui qui se boit et se pisse; car, là encore, avec une pointe de cruauté, je vais revenir à l'Espagne dont une partie de la viticulture aujourd'hui doit s'abaisser à jouer les michetons aussi parce qu'elle a laissé en déshérence son marché national, un marché où l'on ne consomme plus que 17 litres de vin par habitant et par an!

RobertParker.jpg 

Mais dépassons la Péninsule ibérique et cette affaire qui ressemble fort à  un Jumillagate pour nous poser une question dont la réponse coule de source: le vin a-t-il vraiment besoin de ces agences de notations, de ces classements artificiels, souvent brouillons et parfois malhonnêtes? Le consommateur lambda s'en tape. Quant au passionné, à l'amateur confirmé, l'essence même de sa quête est de connaître ses propres inclinations, de découvrir les vignobles et suivre son propre goût; il serait bien ridicule de confier le destin de son palais et de sa cave à de tels oracles. Comme c'est de plus en plus le cas en France où l'on pousse la défiance vis à vis de ce système jusqu'à la caricature, on peut, on doit évidemment  vivre sans ces notes ridicules, aussi ridicules que ceux qui les décernent en prenant un air pénétré. D'autant plus que par leur pseudo-logique anglo-saxonne, elles nous entraînent aux antipodes de ce qui a bâti  l'histoire du vin et qui bâtira son avenir: l'humain, le versatile, la poésie, bref, la culture. Elles nous entraînent aussi à l'inverse d'un art de vivre, d'une gastronomie dont le vin est un élément constitutif mais pas la globalité, et c'est cet art de vivre, ce terroir qu'il convient aussi d'expliquer et d'exporter. Tant pis, donc pour les boursicoteurs avides, pour les dégustateurs pornographes à tendance monosyllabique et pour une certaine pègre à Rolex dorée qui noie sous la vulgarité des paillettes sa profonde méconnaissance d'un antique message qui la dépasse. Le futur du vin, du vin qui se boit, peut et doit se construire sans eux. Avec moins de faux frais et plus de simplicité.

 

Vincent Pousson

Partager cet article
Repost0
26 janvier 2023 4 26 /01 /janvier /2023 11:40

Soyons joueurs !

 

On peut jouer bien sûr à saute-mouton comme à cache-tampon mais jouer pour du beurre c’est sympathique mais pas forcément très excitant.

 

L’adrénaline vient, monte, lorsque l’on prend le risque de perdre sa culotte avec l’espoir de rafler la mise, une grosse mise.


Les jeux d’argent !


Alors je me suis dit mon vieux Taulier tu vas prendre un bon vieux shaker, tu vas mélanger tous ces bons vieux ingrédients en agitant fortement.

 

Jouer pour gagner donc !

 

Gagner quoi ?


braisenville 038

La quintessence de ce que l’édition française nous offre en ce moment : 1 exemplaire, dédicacé par les auteurs et le Taulier, de TRONCHES de VIN le guide des vins qu’ont de la gueule.


Le jeu c’est de percer l’énigme suivante : le Taulier affirme : « Je suis interdit donc je ne peux jouer à ce vendredi du vin » Pourquoi ?


Réponse : silence total !


Difficile ?


Je donne un gros indice dans une saison 2 « C’est donc l’histoire d’un mec qui passait sa vie avec les bandits manchots dans les casinos. Il jouait à tout. Il pariait sur tout. Il grattait. Il se faisait des pokers menteurs jusqu’au bout  de la nuit. Et puis, un beau matin sa femme lui dit « fais-toi interdire ! » Alors, il a pris sa plus belle plume et a écrit au Ministre de l’Intérieur place Beauvau »


Seule Sylvie Cadio réagit avec son panache habituel.


« Pfff  l'a pô compris

J'étais partie à grandes enjambées vinesques vers l'"Interdit" de Valandraud, mais je sentais bien qu'il y avait une couille dans mon potage, que ça ne pouvait pas être ça.

Ce Taulier, il est droit dans ses bottes mais biscornu du neurone si l'on s'en tient à ses énigmes.

Alors, navrée que je suis de n'avoir pas la première once d'indice pour aller au bout du jeu, pour payer ma sottise et mon manque d'esprit commun avec votre Berthomeau préféré, je m'engage à offrir à celui - ou celle - qui décodera parfaitement les signes, 500 grammes livrés chez vous du chocolat de Michel Belin, "Artisan chocolatier" albigeois, dont on parle trop peu.

(Je n'aime pas les jeux de piste. Petite fille, déjà, alors que je passais mes vacances tout près de Lausanne chez les parpaillots, alors qu'on nous parlait d'énigmes et de jeux de piste je me faisais porter pâle et je soudoyais une camarade à grands renforts de bonbons et biscuits que m'envoyaient ma maman, pour que cette amie de circonstance confirme que j'étais trop malade pour partir sur les chemins - à bicyclette - ou pédibus). Ainsi vous savez maintenant qu'en plus d'être lâche et corruptrice, je triche au jeu. »


Ensuite, morne plaine !


Pas sûr que vous soyez vraiment joueurs ou bien vous n’en avez rien à péter des Tronches de Vin !


Ou bien les puristes vont m’objecter que dans les vendredis du vin il faut parler de vin !


Que fais-je d’autre ?


Bref, voici le fin mot de l’histoire : Comment peut-on se faire interdire de jeux ?link


053.JPG

 

Soyons joueurs z’avez dit, bizarre vous avez dit bizarre… Et une belle ligne de Jean-Pierre Rietsch link pour la route. Vous avez dit vin pour les Vendredis du vin, moi je suis joueur. Total addict au jeu, c’est dans ma nature… Qui ne tente rien n'a rien

Partager cet article
Repost0

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Articles Récents