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24 septembre 2018 1 24 /09 /septembre /2018 07:00
Il ne m’a pas encore traité de « Crétin des Alpes ! » mais vu mon grand âge je fais de la prévention… je suce du sel de Guérande !

Le docteur Dominique Rueff, diplômé Universitaire de Cancérologie, est, depuis des années un fervent défenseur de la prévention et de l'accompagnement nutritionnel et environnemental des maladies liées à l'âge.

 

Je lui laisse la parole :

 

« Voilà une injure rendue célèbre par le capitaine Haddock, qui n’est pas sortie de nulle part.

 

 

Si, jusque vers le milieu du XIXème siècle, vous aviez croisé, à la nuit tombée, dans les Alpes, un être bizarre de petite taille, au visage gonflé prolongé par un goitre profond parfois aussi gros qu’un ballon de rugby, marchant « en canard », émettant des sons rauques partiellement inintelligibles, ce n’était ni un dahu ni le yéti de « Tintin au Tibet » mais probablement un véritable… crétin des Alpes.

 

Ces êtres ont réellement existé. Leur disparition intervient après la découverte, par un médecin de la vallée de Zermatt, en Suisse, de l’action magique d’un remède à base…entre autres bizarreries, d’extraits d’éponge.

 

C’est ainsi, et à partir de substances naturelles, que fut découverte la relation entre l’oligo-élément « iode » et cette maladie que l’on nomme myxœdème.

 

Il n’y a pas que dans les Alpes !

 

Vous pourriez aussi avoir rencontré ce genre de crétins, jusqu’au début du XXeme siècle, aux États-Unis dans la région des Grands Lacs, celle des Montagnes Rocheuses, la Cordillère des Andes. En Europe, vos chances se trouvaient du côté de la Forêt-Noire, de la Suisse, de l’Autriche, en Norvège, dans l’Oural, en Écosse, au Pays de Galles et en Espagne. En France, c’était dans les Alpes, les Pyrénées, les Vosges, le Jura et le Massif Central qu’il fallait les chercher.

 

Cette maladie persiste encore, de nos jours, dans quelques régions du monde, en moyenne montagne, dans les hauts-plateaux, les vallées profondes de hautes montagnes, en Afrique et en Asie centrale.

 

La carence iodée de ces régions est en relation avec l’érosion des sols due aux anciens glaciers, et leur lessivage à la fin de la dernière ère glaciaire. Mais on a remarqué, dans les années 1980 que le lessivage de l’iode des sols pentus pouvait aussi se faire en zone non-montagneuse par la pluie, les crues et inondations. C’est le cas des vallées de fleuves inondables (Gange, Brahmaputra, Irawaddy…) où vivent de grandes populations agricoles, susceptibles d’être à risque de carence iodée.

 

Découvrez en plus ICI

                                                          

« Présents dans le Valais, dans le massif des Alpes et les Pyrénées, on en dénombrait pas moins de 20 000 crétins en France vers 1850.

 

Dans les hameaux et les villages, les familles tentent de cacher ces pauvres invalides, d’autres les utilisent comme des cobayes dans des expériences plus ou moins heureuses.  Les « affreux crétins des Alpes » devront encore attendre de nombreuses années avant que des médecins cherchent des solutions pour endiguer ce fléau invalident. C’est la Suisse qui la première fera des distributions systématiques de sel de cuisine iodé pour l’ensemble de la population et des pastilles spéciales pour les jeunes enfants. Le crétinisme va alors connaître dans ce pays une si forte décroissance que les pays frontaliers vont décider eux aussi de suivre cette disposition sanitaire. Et voilà comment les crétins des Alpes disparurent du paysage pour entrer dans le langage courant en tant qu’insulte politique » puis sous la plume d’Hergé un des jurons favoris du capitaine Haddock.

 

On trouve cette expression chez Karl Marx et Friedrich Engels qui dénoncent en leur temps, les mensonges des partisans de la réforme dans la démocratie bourgeoise. Trotsky l’utilisera quant à lui pour pourfendre les anarchistes.

 

En 2010, il y avait encore 2 millions d’enfants atteints de crétinisme dans diverses régions du globe et combien d’autres crétins qui n’ont aucune carence en iode mais qui pourtant sont des crétins, des connards.

 

Pour des photos d'époque c'est ICI 

 

 

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24 septembre 2018 1 24 /09 /septembre /2018 06:00
Non les bobos ne sont pas morts… même qu’en 2018, c’est 1 sociologue qui le dit, la France est « bobo » comme jamais… Alors lisez les 100 mots des bobos !

En France nous n’avons toujours pas de pétrole mais des sociologues, des éditorialistes politiques et de « grands intellectuels » comme Zemmour, Polony, Légasse… alors nous ne sommes pas à la veille de les enterrer.

 

Le 15 mars 2014 j’ai commis une chronique

 

« Je suis bobo et vous emmerde ! » j’achète mes poireaux à des retraités à casquette Place des Fêtes ICI 

 

Le bobo voilà la cause de tous les maux de notre vieux pays gaulois perclus de rhumatismes. Mot valise par excellence il est devenu l’insulte par excellence de la France rance…

 

Philippe Vandel dans La « bobo » parisienne… Même pas mal ! Dresse une liste non limitative des griefs « De tout bord on leur tombe dessus. « Ce n’est pas moi qui ai fait le lit du FN en 2002. Les coupables sont ceux qui se sont détournés des ouvriers, ceux qui s’occupent des bobos et ont laissé tomber le populo », Jean-Pierre Chevènement. « Le mariage homosexuel est un caprice de bobos », Philippe Monnier, député UMP. « Ferme ta gueule ! Moi je parle à tout le monde. Tu n’y connais rien. Tu ne connais que les bobos », Nicolas Sarkozy à Chantal Jouanno, cité par L’Express (30/10/2012). « Les bobos typiques célèbrent le métissage et vivent dans des forteresses », Alain Finkielkraut

 

Ces scuds proviennent du livre de Laure Watrin et Thomas Legrand : La République bobo  chez Stock dont le Taulier vous a déjà causé ICI 

 

Il existe même un blog : www.bobodemerde.com

 

Mais qui sont les bobos ?

 

Quels sont leurs réseaux ?

 

De quoi se nourrissent-ils dans les AMAP (Associations pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne) ?

 

Comment se déplacent-ils, en surveillant leur empreinte carbone ?

 

Où s’habillent-ils, eux qui détestent les grandes marques franchisées et préfèrent les t-shirts spirituels?

 

Les 100 mots des bobos est un dictionnaire de A comme « allaitement » à Z comme « zazous », en passant par « Hidalgo », Anne Hidalgo, « vins nature », « poule », la poule est le nouvel animal domestique préféré des bobos ou encore « Nutella ». Ce produit est, en soi, un « bobo-drame » car les enfants bobos au prénom "Canaille" adorent ça alors que leurs parents bobos sont consternés par l’huile de palme et la folie calorique du produit.

 

Dans ce petit plaidoyer Thomas Legrand et sa compagne Laure Watrin n’y vont pas de main morte et n’épargnent pas les bobos, qui glorifient “les petits producteurs”, boivent du “vin nature”, habitent Montreuil dans une ancienne usine mais n’hésitent pas à contourner la carte scolaire de leur progéniture pour les mettre dans une “petite école privée” pas élitiste mais à la “pédagogie épanouissante”.

 

B comme Blurring. Cette tendance à effacer la frontière entre vie professionnelle et vie privée, à répondre à ses emails le week-end et prendre ses billets TGV au bureau… Vous vous sentez visée ?

 

M comme Monoprix. “Les bobos n’aiment pas les grandes surfaces. Mais “Monop”, c’est autre chose…”

 

N comme Nutella. “Le casse-tête des parents bobos. Ils ont beau avoir appris à lire les étiquettes pour déjouer les additifs et les conservateurs, savoir que l’huile de palme, c’est mal, et que le Nutella contient plus de 50 % de sucre, ils n’arrivent pas à y renoncer.”

 

T comme Tribu. “La vie familiale des bobos est aussi créative que la vie professionnelle. Ils se marient (quand ils se marient) plusieurs fois. Et si en France, près d’un mariage sur deux se termin par un divorce, les bobos n’hésitent pas à divorcer plusieurs fois.”

 

Les 100 mots des bobos dans la collection Que sais-je ?

 

Rémy Oudghiri Sociologue, Directeur général adjoint de Sociovision le 20/09/2018 affirme lui :

 

En 2018 Malgré la droitisation sensible d'un grand nombre de thèmes du débat politique, la France est devenue, dans une large mesure, une société "bobo".

 

Depuis sa naissance en 2000, le mot "bobo" est autant contesté que répandu. Tout le monde l'utilise, souvent de façon critique, mais les spécialistes peinent à le définir quand ils n'en contestent pas le plus souvent la pertinence. La publication du livre Les 100 mots des Bobospar Thomas Legrand et Laure Watrin permet de revenir sur le phénomène et de tirer un bilan presque vingt ans après. S'il est toujours très difficile d'identifier une classe ou un groupe précis de "bobos", les idées qui sous-tendent cette sensibilité "bobo", elles, ont fait du chemin. Et force est de constater, en 2018, que malgré la droitisation sensible d'un grand nombre de thèmes du débat politique au cours de cette période, la France est devenue, dans une large mesure, une société "bobo".

 

"LES BOBOS": UNE NOUVELLE CULTURE PLUTÔT QU'UNE NOUVELLE CLASSE SOCIALE

 

Petit rappel: le mot "bobo", contraction de "bourgeois bohème" est né en 2000 sous la plume de David Brooks, journaliste au New York Times. Selon lui, les "Bobos" représentaient la nouvelle élite socio-culturelle des Etats-Unis. La particularité de cette élite, pour ne pas dire son étrangeté, résidait dans le fait qu'elle semblait "avoir combiné la contre-culture des années 1960 et la réussite des années 80 en un seul génie social." Les "Bobos" incarnaient, aux yeux de David Brooks, une culture hybride qui, notait-il, "compose l'air que nous respirons tous."

 

Le terme fut repris avec un succès immédiat en France. Au fil des ans, il s'imposa, de ce côté-ci de l'Atlantique, pour désigner une population montante, aux frontières de la classe moyenne et de l'élite. La difficulté à définir avec précision le terme de "bobo" est, depuis le début, partie prenante du phénomène "bobo". Car celui-ci émerge dans une époque –la fin des années 90– où les codes traditionnels de la société moderne sont épuisés. La montée en puissance d'Internet rebat les cartes du jeu social. Les codes anciens n'ont pas disparu, mais de nouveaux codes ont émergé qui coexistent, se mélangent, et hybrident avec eux. De fait, la culture "bobo" est foncièrement une culture hybride: elle associe un usage à haute dose des nouvelles technologies et le désir d'un retour à une vie locale et naturelle, elle combine le culte du passé (par exemple la mode du vintage) et les progrès du présent (le recours aux applis est omniprésent), etc. Ces évolutions traduisent l'émergence et la diffusion d'une nouvelle culture appelée à traverser les milieux sociaux.

 

LES DEUX ASPECTS ESSENTIELS DE LA CULTURE "BOBO": LE DÉCLOISONNEMENT ET LA QUÊTE D'UN MODE DE VIE ALTERNATIF

La suite ICI 

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23 septembre 2018 7 23 /09 /septembre /2018 07:00
Méli-mélo du dimanche : Barcelone quitte Pousson, Michel Bettane dit que ma vieillesse est un naufrage, les vins pour femmes de Sandrine Goeyvaerts « 1 vin qui fait tomber les pénis ou un vin dans lequel on a fait macérer des ovaires?»

Ce dimanche c’est l’automne, l’équinoxe d’automne, sur la contre-allée du boulevard Saint-Jacques, les feuilles des platanes, déjà cramées par la canicule, vont épandre leur tapis marronnasse et les services de la ville vont s’échiner à les ramasser  à la pelle.

 

Évidemment, je pourrais placer à cet endroit de ma chronique les sanglots longs de l’automne… qui riment avec monotone… pour jouer sur la corde nostalgie, ces poésies débitées à 100 à l’heure à l’école primaire, faire plaisir à JM Blanquer,  mais non ce dimanche un peu gris m’inspire le dimanche à Orly…   

 

Je m´en vais l´ dimanche à Orly.

Sur l´aéroport, on voit s´envoler

Des avions pour tous les pays.

Pour l´après-midi... J´ai de quoi rêver.

Je me sens des fourmis dans les idées

 

Moi aussi j’ai des fourmis dans mes idées et je me dis qu’au lieu de céder à la mélancolie je vais les coucher  sur le papier.

 

Pour occuper mon petit espace de liberté je passe la main à des gens qui, eux, savent parler du vin, dans l’ordre Vincent Pousson, Michel Bettane et Sandrine Goeyvaerts (l’ordre est lié à celui de ma lecture).

 

Je ne ferai aucun commentaire, j’ai mieux à faire.

 

Adios.

 

19 septembre

 

« Ne jamais oublier, au risque de se perdre, que sa vie tient dans une valise. Juste une valise. Comme celle-ci, ma bonne vieille Rimowa, remplie à la hâte, de bric et de broc. Et encore, qu'emporterons-nous au jour du dernier verre? Vanitas…

 

Je quitte Barcelone. Je vous devais, chers lecteurs, cette information, vous qui depuis six ans maintenant suivez (notamment) mes tribulations espagnoles. Je quitte Barcelone, à moins que ce ne soit Barcelone qui me quitte, qui m'ait quitté il y a longtemps, m'engluant dans l'ennui et la somnolence, pollutions encore plus virulentes que ses gaz d'échappements hérités d'une impolitesse automobile so vintage. J'aime bien cette tournure du patois catalan: je n'ai pas perdu la force, la force "m'a oublié". »

 

La suite ICI 

 

Bettane

 

« Il suffisait mon pauvre Jacques de demander ta désinscription - ce que je fais ici pour moi sans alerter la planète- au lieu de déverser ton fiel habituel qui perd avec l'âge progressivement sa saveur. mb.

 

Sandrine Goeyvaerts 

 

C'est ma femme qui goûte le vin, désolé Thomas Messias — 20 septembre 2018

 

« Le sexisme ne s'arrête pas aux tables des restaurants. Caviste, mais aussi journaliste et présidente de Women Do Wine (Association internationale de femmes liées par la passion du vin), Sandrine Goeyvaerts voit rarement passer une journée sans avoir lu ou entendu des remarques saugrenues ou carrément déplacées.

 

«On me réclame très souvent “un vin de femme”, ou en me précise en rigolant: “Attention, y aura des nanas”. Sous-entendu: donnez-moi quelque chose de léger, doux, pas trop fort. Le blanc est souvent considéré comme une boison plus légère que le rouge, mais cela n'est qu'une perception, qui repose sur des clichés. On a beaucoup catégorisé les vins en “féminins” et “masculins”, soit “léger, subtil, délicat” et “fort, puissant, charpenté, viril”.»

 

Mais Sandrine Goeyvaerts voit une autre explication à cet empilement de stéréotypes. «On a tendance à proposer aux petites filles plus de bonbons, à valoriser leur appétit du sucre, tout en les éduquant très tôt à faire attention. À l'âge adulte, on continue sur la même lignée: je suis une fille, donc je dois aimer le sucre tout en culpabilisant de peut-être grossir, donc je privilégie des boissons plus “light”, d'où le succès des rosés et des blancs chez les femmes. Chez les hommes, on privilégie les goûts forts, puissants (viande, fromage, gras en général), parce qu'un homme qui se nourrit de protéines est considéré comme viril. De même, l'acide et l'amer sont des saveurs plus associées au masculin: la bière en est un exemple.»

 

En matière de gastronomie comme ailleurs, l'éducation est fondamentale. Ce qui n'empêche pas de manier l'humour, notamment avec les adultes: «Quand un homme me demande un vin “pour femmes”, j'ai tendance à répondre: “Vous voulez dire un vin qui fait tomber les pénis ou un vin dans lequel on a fait macérer des ovaires?”», raconte Sandrine Goeyvaerts.

 

La chronique ICI 

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23 septembre 2018 7 23 /09 /septembre /2018 07:00
De la chasteté du clergé corse dans les temps anciens : l’évêque d’Ajaccio et son amant… l’amant de la petite amie du grand-père, surpris au lit avec lui, se rhabille dare-dare en enfilant sa soutane…

Vœu de célibat ou de chasteté, quelles différences ?

 

ICI 

 

C’est très subtil mais l’heure n’est pas à ratiociner mais à sourire avec Robert Colonna d’Istria dans Une famille Corse 1200 ans de solitude.

 

Je suis comptable de la bonne humeur de Pax pour me racheter du « fiel » (sic) que je déverse sur ce pauvre Michel Bettane… 

 

 

« Nos villages – autre indication – ont conservé le souvenir de curés qui ne semblaient pas tous d’une chasteté exemplaire ; des cas de prêtres avec enfants, de desservants avec famille se sont rencontrés. Dans cette ordre d’idées, le souvenir le plus original est celui d’un évêque, qui avait été polytechnicien, artilleur, avant de devenir prêtre, et qui, nommé à Ajaccio, y avait fait venir son amant ; pour ne pas trop faire jaser, il n’avait pas voulu le nommer directement à l’évêché ou en ville, et l’avait affecté un peu plus loin, précisément à Petreto-Bicchisano – une de nos bases –, à un jet de pierre. Cette paroisse a ainsi, de 1928 à 1934, été administre par Louis Mottin de La Balme, personnage précieux et mondain – il sera un temps curé de Cuttoli, un peu plus près d’Ajaccio, et finira chapelain de l’ordre de Malte –, camérier de Sa Sainteté, qu’on appelait monseigneur Mottin de La Balme : on n’aurait pas rêvé plus chic. »

 

 

« La chronique rapporte incidemment quelques conquêtes à la hussarde, peu glorieuses. Ou bien une caleçonnade, digne du théâtre de boulevard, survenue à mon grand-père – alors étudiant ou jeune médecin, avant qu’il n’aille faire le mariole sur les champs de bataille. Il vivait plus ou moins avec une bonne amie, du moins la fréquentait-il. Personne n’a retenu le nom de cette femme. Elle fait partie de la légende. Un jour il rentre chez lui, et la trouve nue, couchée avec un homme. Enfer et damnation ! Ce n’était absolument pas prévu au programme. Avec l’arrivée de mon grand-père, le brave garçon se rhabille et sort de la chambre en soutane de prêtre… On ignorera tout, à jamais, des échanges entre les deux hommes, et ce que l’accueillante fille, innommée, a pu ce jour-là entendre… Que, du haut des Cieux, elle soit évidemment pardonnée, et si possible bénie ! Et que le galant prêtre – quelle race ! – lui aussi soit pardonné ! Quant à mon grand-mère, si j’ai bien compris, il s’en foutait royalement. »

Témoignages : Les prêtres à l'épreuve du célibat

 

Avec la multiplication des scandales de pédophilie, on est passé, au sujet du vœu de célibat des prêtres, d'une certaine incompréhension à une suspicion croissante. La continence, dans l'Eglise, reconnaît le clergé, réclame " un véritable effort ". Certes, la sexualité, " ce n'est pas la génitalité, plaide Mgr Crepy, l'évêque du Puy-en-Velay, il y a aussi toute une composante relationnelle, vécue dans la chasteté ".

 

Mais les prêtres admettent" être du même bois que le reste de l'humanité " et avoir bien sûr" des désirs et des pulsions ". Reste à résister à la tentation, et c'est un combat quotidien. " Quand j'ai conscience que ma sensibilité m'a joué un petit tour, je me rappelle à la raison ", -explique un vicaire général. Les prêtres confient succomber parfois à la masturbation ; et avoir une aventure féminine ne semble pas être un péché si rare, avoué dans le secret du confessionnal. " On a peut-être enfin compris que c'est un sujet difficile ", reconnaît Mgr Crepy. –

 

Enquête sur un tabou séculaire.

 

  • Confession de prêtres à l'épreuve du célibat

 

Des curés du Puy-en-Velay témoignent de la façon dont ils vivent le renoncement à la vie conjugale et à la sexualité ICI 

 

  • " Je n'ai pas honte de ce que je suis, j'ai décidé de ne plus me cacher "

Gilles Brocard, 53 ans, a vécu une relation clandestine pendant dix-huit ans, avant de quitter l'Eglise

 

ICI

 

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22 septembre 2018 6 22 /09 /septembre /2018 07:00
Pendant que l’INAO vérifie avec un pied-à-coulisse la hauteur de l’herbe dans les vignes, à Pomerol on importe sans vergogne du terroir dans les vignes.

À Pomerol on est toujours à la pointe de la défense du terroir, pensez-donc l’ancien champ de courses de Libourne, par un tour de baguette magique, grâce à la SAFER, est passé du statut de support de crottins à parcelles d’AOC.

 

INAO : Amen !

 

Il faut dire qu’il fallait bien tenter de mettre de l’huile dans les rouages après la déculottée infligée , par deux fois, par le Conseil d’État à l’affaire des sans-chais.

 

INAO : Amen !

 

 

Il est de coutume d’affirmer pour défendre le régime des AOC-AOP-IGP qu’ainsi nos beaux terroirs sont protégés des appétits de certains nouveaux venus : elles ne sont pas délocalisables ! À Pomerol, et ce n’est pas propre à cette appellation, à Bordeaux comme ailleurs, le terroir est importable. Il suffit d’une pelleteuse, d’un camion-benne et joyeusement on étend de « la grave » avant la plantation. À ce régime-là pourquoi les chinois, nouveaux prédateurs plein de pognon, se priveraient de ce type de pratique pour dupliquer nos beaux terroirs que le monde nous envie. C’est de l’extension du domaine des terroirs.

 

INAO : Amen !

 

L’INAO, est aux abonnés absents, ses agents se terrent, la direction s’en lave les mains, mais alors que font-ils : ils font une fixette sur la hauteur de l’herbe, et lancent leurs limiers pour traquer, munis d’un pied-à-coulisse, ce sont des gens précis, chaque centimètre compte, ces odieuses brindilles qui défigurent nos beaux paysages viticoles.

 

Avec le Roundup, pas de problème, c’est morne plaine façon Mars, les gars peuvent se friser les moustaches ils ne recevront pas de papier bleu.

 

Du pain béni que tout ça pour Me Morain et ses frères, ça va décaniller dans les prétoires, à la sulfateuse…

 

L’essentiel est sans cesse menacé par l’insignifiant.

René Char

 

Les 2 photos m'ont été expédié par Loïc Pasquet sans indication d'auteur, il m'est dit qu'elles seraient de Nicolas Lesaint... alors va pour Nicolas Lesaint...

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22 septembre 2018 6 22 /09 /septembre /2018 06:00
© Gérard Koudenburg

© Gérard Koudenburg

Sur Twitter et sur France-Inter c’est @frgaudry qui le dit :

 

Envie de mouler en cette rentrée ? C’est la pleine saison de la #mouledebouchot

 

Je suis né dans un pays de moules de bouchot !

 

En effet, elles sont produites sur toute la côte ouest de la France, des Hauts-de-France à la Charente-Maritime.

 

Rien à voir avec la grosse moule de Hollande, caoutchouteuse et insipide, le goût de la moule de bouchot est la résultante de ses méthodes d'élevage atypiques. Sa culture débute au printemps et dure un an. Tout au long de cette période, la moule accrochée à des portiques en bois, disposition en bouchot, d’où son appellation, vit autant sous l’eau qu’à l’air libre, au rythme des marées. De plus la technique d’élevage sur pieu permet à la moule de faire travailler son muscle, ce qui favorise sa conservation et, le fait d’être élevée hors du sol, lui évite d’être entachée de vase, sable ou petits crabes.

 

Dans mon pays, la conchyliculture occupe les deux baies, celle du nord : Bouin qui fait face à Noirmoutier, et celle du sud : l'Aiguillon qui surplombe l'île de Ré. La méthode d'élevage dite " sur bouchot " serait due à un voyageur irlandais, Patrice Walton, qui ayant fait naufrage en 1235 dans l'anse de l'Aiguillon, ne quitta plus le pays. Pour capturer certains oiseaux, Patrice Walton tendait des filets "d'allouret" entre de hauts piquets de bois plantés en mer. Ces piquets se couvrirent de moules qui profitaient remarquablement. L'irlandais multiplia ces piquets, les rapprocha et les réunit par des clayonnages. Dans sa langue, il appelait ces barrières curieuses des "bout choat". Le bouchot était né, et avec lui le métier de boucholeur.

 

Elle bénéficie d’une appellation protégée, le label de spécialité traditionnelle garantie (STG). Une étiquette sanitaire justifie de l’authenticité du produit. Au Mont-Saint-Michel, le crustacé est même AOC.

 

24 mai 2013

Mes moules de bouchot « brûle-doigts » de la Cagouille reconnue Spécialité Traditionnelle Garantie par les eurocrates honnis : ça s’arrose avec quoi ? ICI 

 

Les conseils de Loïc Maine producteur et président du groupement des mytiliculteurs sur Bouchot.

 

  1. Trier les moules

 

«Seule une moule ouverte est morte. Si elle flotte mais reste fermée, elle est consommable», assure Loïc Maine. Le seul risque que l’on prend à manger un crustacé flottant est qu’il soit moins rempli que les autres.

 

  1. Couper soi-même le byssus

 

«Aujourd’hui, les moules s’achètent souvent prêtes à cuire, explique Loïc Maine. Mais il vaut mieux couper le byssus soi-même, elle se conservera mieux». Le byssus est le filament qui l’aide à se fixer. Lorsque les machines le rompent, elles n’enlèvent pas le morceau à l’intérieur de la moule, et, «en bouche, on ne retrouve pas l’aspect 100% fondant».

 

  1. Pour plus de douceur dans ce monde de brutes

 

« Laisser les coquillages dans le bas du réfrigérateur pendant 24 heures les aide à perdre leur excédent d’eau ». Toujours en respectant les quatre degrés de température maximum.

 

  1. La cuisson de la moule

 

« La cuisson doit être homogène. Pour cela, il est préférable d’utiliser une casserole large pour que les coquillages ne prennent pas trop de hauteur et puissent tous cuire correctement. Sans oublier de remuer régulièrement. Si la moule est trop cuite, elle aura une texture caoutchouteuse, si elle ne l’est pas assez, elle risque de ne pas s’ouvrir. »

 

Source : Le Figaro-madame par Mélissa Cruz | Le 19 juillet 2018 ICI  

 

Bref, tout est dans la moule, parler de recette à propos des fameuses moules marinières c’est du même tonneau que de prétendre que faire cuire un œuf relève d’une quelconque recette.

 

Lorsque j’ouvre mes moules de bouchot j’y ajoute toujours des lamelles d’échalotes, du persil, des branches de thym et des feuilles de laurier, mais jamais au grand jamais du vin blanc car, comme le note Loïc Le Maine, «l’acidité du vin blanc ne s’associe pas à la saveur de la moule».

 

23 juillet 2007

La pêche aux moules

 

Ma salade de moules aux coudes rayés ICI 

 

 

Revenant de Corse où j’ai redécouvert les bucatini, bucatino au singulier sont des pâtes longues et creuses, originaires traditionnellement de la région du Latium.

 

Je vous propose donc de vous régaler de bucatini aux moules de bouchots.

 

L’intérêt de cette préparation c’est que vous cuisez les bucatini dans l’eau de cuisson des moules ce qui les imprègnent des saveurs iodées des moules (passer l’eau de cuisson au chinois pour bien extraire et éventuellement se débarrasser des impuretés).

 

L’autre intérêt c’est que les bucatini sont des petits cylindres qui se gorgent de jus. C’est très sportif à manger, mieux vaut être doté d’un bavoir ou d’une grande serviette style banquet IIIe République nouée autour du cou.

 

Pour le vin, du blanc joyeux :

 

 

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21 septembre 2018 5 21 /09 /septembre /2018 07:00
Faites-vous donc tirer le portrait chez Bettane&Dessauve ça amusera la galerie de vos amis sur Face de Bouc, Pax en premier…

Dans l’ancien monde tu ne recevais par le courrier que la presse à laquelle tu t’étais abonnée ; dans le nouveau, celui de la Toile, tombent comme à Gravelotte des trucs et des machins à qui tu n’as rien demandé. Ouais mais c’est gratuit. Certes, certes, je le sais ce sont les annonceurs qui font bouillir la marmite.

 

Faut les choyer ces braves gens, les bichonner, les inviter à un pince-fesses, par exemple pour fêter le lancement du Guide des vins Bettane+Desseauve 2019, tous les lauréats les réunir au Pavillon Ledoyen, temple du chef triplement étoilé Yannick Alléno, pour une soirée de dégustation.

 

Et, bien sûr, leur tirer le portrait.

 

Ce n’est ni du Cartier-Bresson, du Doisneau, du Riboud ou du Depardon, tout juste le niveau du reportage de mariage ou la photo du localier de Corse-Matin.

 

Au regard de mes réflexions ironiques vous en déduisez, à juste titre, que ces portraits n’ont pas été immortalisés par mon petit Leica, « j’étions » point invité tout comme cette brave  Ixchel Delaporte du journal l’Humanité, nous ne sommes pas en odeur de sainteté.

 

Si je vous rapporte cet évènement c’est que le magazine papier glacé En Magnum possède une version électronique à laquelle on m’a abonné. Sans doute son grand rédacteur-chef qui me voue un amour immodéré.

 

 

Alors pourquoi diable en faire la publicité sur mon espace de liberté si impertinent avec ce couple que le monde entier nous envie.

 

2 raisons :

  • Le groupe Bettane&Dessauve étend son domaine « Ce fut l’occasion d’annoncer la tenue du Grand Tasting Spirit les 8 et 9 février 2019 au Carreau du Temple, à Paris et l’association de Bettane+Desseauve avec les fameux Guides Lebey. « Le vin fait partie, avec la gastronomie et les spiritueux, d’un art de vivre gourmet qu’il nous paraît essentiel de défendre et de faire partager en France et dans le monde entier. », a expliqué Thierry Desseauve.

 

  • Pour faire retrouver le sourire à mon cher lecteur Pax qui trouvait hier que je sombrais dans le misérabilisme

 

Tout le reportage photo ICI 

 

NDLR. Je publie 2 photos sans autorisation mais, puisqu’on me les a expédié sans la mienne, ce n’est qu’un simple retour à l’envoyeur. Ce que je regrette c'est l'absence d'une photo plan large sur la foule des invités.

 

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21 septembre 2018 5 21 /09 /septembre /2018 06:00
Baldassare Castiglione, huile sur toile, 82 x 67 cm, Raphaël (Paris, musée du Louvre) ; Frontispice de Il libro del cortegiano, Venise, Aldus, 1528.

Baldassare Castiglione, huile sur toile, 82 x 67 cm, Raphaël (Paris, musée du Louvre) ; Frontispice de Il libro del cortegiano, Venise, Aldus, 1528.

Dans son livre au titre au titre provocant Phénoménologie de la Mayonnaise, Luka Novak à partir d’une relecture d’À vau-l’eau de Huysmans, dont le héros (Folantin) déambule dans un Paris culinaire, en quête de sens, retrace les étapes qui ont marqué la suprématie de la gastronomie française, puis l’émergence des cuisines du monde, avant que ne soit consacrée la fusion food, propre de la mondialisation et de la culture hipster. La mode du fooding, qui s’est imposée grâce à une sprezzatura brooklynoise et à la starification des chefs, a effacé ce qu’il y avait d’innovant dans les différents arts culinaires, pour laisser place à une reproductibilité à l’infini des plats, dont le toast à l’avocat partagé sur les réseaux sociaux est le symbole.

 

 

Serions-nous arrivés à un degré zéro de l’âge gastronomique ?

 

Le terme sprezzatura est apparu pour la première fois dans Il Cortegiano Le Livre du courtisan, écrit par l’Italien Baldassare Castiglione en 1528. Il définit la sprezzatura comme la capacité à « user en toutes choses d’une certaine nonchalance, qui cache l’artifice, et montre ce qu’on fait comme si cela était venu sans peine et quasi sans y penser ».

 

« Il s’agit d’une insouciance voulue, développée par les courtisans de la Renaissance pour plaire au souverain sans que celui-ci n’en prenne conscience ou même s’en méfie. »

 

Le cortegiano du Cinquecento s’enveloppait d’une certaine désinvolture dont nul ne perça les fondements. Il s’habillait studieusement chaque matin et passait des heures à sa toilette uniquement pour n’en rien paraître. Il charmait les courtisanes par son art d’exceller en conversation, fascinant les convives par sa spontanéité apparente. Bien sûr, le cortegiano ne laissait pas percer toutes les heures nocturnes qu’il passait à lire et à étudier Cicéron, Horace et Virgile pour en tirer ses bravades. »

 

« Le véritable art est celui qui ne paraît pas être de l'art, et on doit par-dessus tout s'efforcer de le cacher, car, s'il est découvert, il ôte entièrement le crédit et fait que l'on est peu estimé »

 

« Et, comme l'abeille dans les prés verdoyants va toujours cueillir les fleurs parmi les herbes, ainsi notre courtisan doit cueillir et voler cette grâce à ceux qui lui sembleront la posséder, et prendre à chacun ce qui chez lui est le plus louable (...) »

 

Quelques extraits (lire le l’intégralité du livre est bien évidemment préférable mais j’espère vous inciter à l’acquérir) :

 

« Avec la montée du mouvement foodiste, comme on appelle le mouvement des foodies, cette nouvelle race de flâneurs bobos qui consacrent leur vie à hanter les bars à potages, à débattre sans fin de leurs vertus respectives et à chercher à les reproduire chez eux, le hamburger lui-même, ce symbole de la démocratisation rapide et stupide de l’alimentation, devient un objet d’étude et d’attention pour les gourmets. »

 

« Comme Folantin, en quête de nouveaux repas à peine acceptables, passa de mauvais gré sur la rive droite, la scène foodiste de New-York des années 2010 franchit le pont pour s’installer à Brooklyn. Gigantesque quartier de New-York, jusqu’alors réservé aux tribulations des héros louches d’un Paul Auster, aux émigrés italiens, juifs et russes opérant dans les restaurants de périphéries, rêvant de faire fortune à Manhattan…

 

Brooklyn devient à présent laboratoire à hamburgers.

 

La mode des hipsters, à barbes, petites chapeaux et chemises à carreaux… continue à définir notre époque tout en posant les fondements d’une ère gastronomique. La ruée vers l’or de Brooklyn commence avec l’expansion de la cuisine américaine décontractée, celle du barbecue, qui coïncide avec la montée rapide des réseaux sociaux.

 

[…]

 

À l’image des vendeurs ambulants de l’Italie et du Proche-Orient, mais aussi des poussettes  à hot-dogs de Manhattan, une multitude de boîtes à hamburgers et de camions à frites, encombrés de viandes grillées, rôties et bouillies, mais aussi de choix végétariens (et de plus en plus vegan), font irruption dans les quartiers de Brooklyn…

 

Derrière cette armada de vendeurs ambulants se cachent une philosophie hautement réfléchie et un marketing technologiquement très avancé, propulsé par les réseaux sociaux et développés dans les laboratoires de la Silicon Valley. Nous avons affaire à une sprezzatura sans précédent dans la culture du continent nord-américain.

 

[…]

 

Les hipsters doivent beaucoup à Thoreau. L’agriculture durable, le refus de l’agroalimentaire, la tenue Timberland, le retour aux sources, tout cela Thoreau le professa avec panache. On lui reproche son hypocrisie : celle d’avoir mené une vie compliquée prétendument simple. Car il ne s’agit pas dans Walden d’un choix de vie ou d’une existence spontanée, dérivant d’une inclinaison instinctive ou d’une poussée existentielle, mais bien au contraire d’une recherche bien documentée, illustrée par des calculs et des preuves presque scientifiques avec but de fournir et produire une vie semblant naturelle et pure. Une sprezzatura qui ferait rougir maint bobo derrière  son caddie à chichis vegan.

 

Brooklyn devient ainsi un Walden urbain, construisant un mini monde qui se reflète dans les réseaux sociaux de la planète…

 

Plus au nord encore, l’État de New-York avec ses plaines, champs et rivières fait office de bassin agricole où les apprentis paysans cultivent des produits bio pour vendre leurs récoltes à prix d’or aux hipsters brooklynois…

 

[…]

 

Il n’y a plus de bornes, les frontières sont abolies et la vague du romantisme éclairé traverse l’océan pour éclabousser le Vieux Continent. La mode du foodisme et des agriculteurs savants se répand en Italie et en France, et cherche à déstabiliser le système de la grande distribution, fondé sur des postulats d’un cartésianisme toujours ancré dans une logistique et un marketing rationalistes aussi prévisibles qu’insouciants d’une éthique quelconque. Mais elle en est loin, car les grandes surfaces ne font qu’abuser de cette vague foodiste pour renforcer encore leur monopole en attirant leur nombreuse clientèle avec des produits de classe, de « goût », de niche et de soi-disant « artisanat ».

 

En France, l’heure est à la bistronomie. Ce phénomène, désormais canonisé et devenu inflationniste, apporte aux bistrots du début du millénaire un développement révolutionnaire.

 

[…]

 

Le normcore, cette « vogue » où être ou paraître normal fait figure de déclaration, fait irruption dans la mode, la musique et la cuisine. Soudainement, une vague de gens « normaux » ne promet aucune révolution ni aucun changement. Elle est tout simplement. Mais, conformément à l’idée de la sprezzatura, il s’agit d’une normalité préméditée et consciemment réfléchie. »

 

[…]

 

Avec leur utilisation de la technologie, leur individualisme égoïste, leur expression (politique comprise) par smartphone, les Millennials croient tout savoir et tout bousculer, les foodistes esthétiser, les artisans de la bière révolutionner, les agriculteurs éclairés déstabiliser. Mais en vérité, la génération Y avec son omniscience autoproclamée est loin de « débaser » quoi que ce soit…

 

[…]

 

La génération Y, au contraire, se fond encore plus intensément et invisiblement dans les rouages du corporatisme. Poussée par le cosmopolitisme et le diktat des réseaux sociaux, elle se laisse intégrer par les systèmes colossaux de la Silicon Valley et en assure leur reproductibilité. Loin de rejeter le contrôle de Big Brother, en partageant des tweets de romantisme éclairé au croque-avocat, elle renforce la position d’une éthique de travail protestante et, par une sprezzatura prônant une accessibilité factice de contenus illimités, elle souligne la position d’hégémonie des quelques géants de l’Internet. Un copyleft, assurant la domination du copyright par la nonchalance simulée  de ses évangélistes.

La mode du fooding imposée grâce à la sprezzatura brooklynoise éclabousse le Vieux Continent, l’heure est à la bistronomie, phénomène canonisé « Les goûts eux-mêmes sont nivelés : notre quête, nos énoncés ne nous distinguent plus, ils nous aplatissent. »

Raphaël était probablement lié avec Baldassare Castiglione depuis 1506 environ, alors que tous deux étaient encore au service du duc Guidobaldo d’Urbino. Cette cour était alors le centre culturel de l’Italie. Castiglione lui a érigé un monument littéraire dans son traité en forme de dialogue, Il libro del cortegiano (Le parfait courtisan), commencé en 1508 et imprimé en 1528, un an avant sa mort. Dans ce livre, il démontre l’art de la conversation humaniste, élégante et aisée, avec de nombreux exemples. Castiglione conçoit en outre un code d’usages destiné à l’homme de cour, au noble englobé dans la configuration de la cour, dont on attend à la fois noble réserve et maîtrise des sentiments, ce qui doit s’exprimer par des manières fines, dignes et modérées. Il attend en outre du courtisan des connaissances et des dons dans le domaine de l’art, de la musique et de la littérature, ainsi que la maîtrise athlétique du corps pour ce qui est de monter à cheval, de manier les armes et de danser. Castiglione pense également que les vêtements raffinés, qui doivent être sombres selon l’exemple de la mode bourguignonne et donc éviter les couleurs vives et colorées, font partie du style de vie noble.

 

Le portrait de Castiglione se caractérise par une tonalité douce tendant à la monochromie: la palette limitée correspond manifestement tout à fait aux exigences esthétiques de la personne représentée, au rejet de tout ce qui est bruyant et maniéré, de toute auto-stylisation excessive. Castiglione porte les vêtements qu’il recommande dans son traité. Le corps légèrement tourné vers la droite, Castiglione, dont le visage barbu est encadré par un bonnet noir fendu et un col relevé, lance au spectateur un doux regard à la fois sérieux et amical. Les mains, qui sortent des rabats noirs des manches en velours gris, bouffantes jusqu’aux épaules, sont croisées et expriment à la fois la maîtrise de soi aristocratique et la maîtrise des sentiments.

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20 septembre 2018 4 20 /09 /septembre /2018 07:00
Éric Holder, dans Bella Ciao : « Pour vivre, il trouve un contrat de 100 jours chez Franck Pottier qui « fournit depuis 1968 le prestigieux domaine de M, en carassons, des piquets de vigne. » dans le Médoc

Les Pottier sont aussi propriétaires du château Cantara un « cru artisan » qui ambitionne à la qualification de « cru bourgeois »

 

Myléna en avait assez. Je n’ai pas attendu qu’elle me largue, c’est moi qui suis parti. Au bord de l’océan, pour en finir. Quand j’ai repris pied sur le rivage, j’étais dessoûlé, nu comme une bête et ne possédais plus rien. Passé un rideau de pin, on voyait des vignes. J’y ai trouvé un emploi d’ouvrier agricole. Franck ne m’a pas épargné, avec lui on ne prend guère de gants. Les mains deviennent comme des pelotes d’aiguilles. J’ai continué à boire. J’ai appris cependant à travailler sans relever la tête. Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Oui, s’il y a un espoir au bout. Le mien était de regarder mes enfants en face. Et de reconquérir ma belle.

 

 

C’est une vieille chronique du 2 octobre 2009

 

Les mots du travail de la vigne : les oubliés de la vigne ... qui me semble aller comme un gant avec la précédente.

 

« Sur les carassons, ou échalas, courent des fils de fer tendus, le maillage sur lequel la vigne va croître. Autrefois en vaillant bois d’acacia, à présent en pin, les piquets doivent être souvent remplacés. C’est par milliers que chaque année, au milieu de l’automne, la vendange achevée, le domaine de M. en commande à Franck. »

 

« Franck me montra la Renault Express qu’il me confiait, un véhicule utilitaire chargé d’une brouette, d’un tas d’outils d’où dépassait le manche d’une pelle, et des centaines de pieds de vigne à complanter.

 

Complanter, c’est remplacer, dans les allées, les ceps qui, pour une raison ou pour une autre, ont péri. Beaucoup de cabernet sauvignon, un peu de merlot, du petit verdot, voilà un des secrets du château Cantara.

 

« La vigne est constituée d’un réseau de fil de fer à plusieurs niveaux, dans lequel nous enfouissons les mains, le maillage, donc. On a vu la foudre, empruntant ce chemin, griller l’employé comme tranche de lard dans la cheminée »

 

« Les parcelles de vigne, parfois situées à des kilomètres les unes des autres, portent des prénoms de femmes. Laurence, Béatrice, Marlène... »

 

« Une autre fois, il me montre un aste (courson) élevé en arceau. Des feuilles nouveau-nées, rose fuchsia, translucides, le transforment en diadème barbare, scintillant dans l’humidité de l’aurore. »

 

« Franck a trois autres ouvriers. J’entends qu’il leur dicte des ordres, sur son portable. Certains taillent – nous sommes fin février –, un autre acane, c’est-à-dire attache, avec des liens blancs, les astes au maillage. Ce boulot est réservé aux filles, qui ont des doigts plus fins. Je trouve dans les vignes des traces de leur activité, sans les croiser cependant. 

 

-         Moi aussi, j’aimerais bien tailler...

 

-         Laisse tomber, dit-il avec tant de fermeté que je comprends qu’une partie de la récolte serait compromise »

 

« Dans la vigne est venu le moment d’espourguer, d’épamprer, un travail minutieux qui consiste à ôter des astes les bourgeons prétentieux. Les quelques-uns que nous laissons, à certains emplacements, s’appellent des cots. Ils pousseront en branches »

 

« À l’automne précédent, après la vendange, ont été descendus les deux fils de fer sous lesquels le raisin poussait. Avec l’apparition du feuillage et de minuscules grappes, il faut les remonter, les tendre entre eux au moyen d’agrafes. L’opération est appelée « relevage »

 

« Nous relevons côte à côte, alternativement à droite et à gauche, chacun s’occupe de deux rangs. Eux finissent toujours les premiers. Quoi que je fasse – tâchant d’imiter leurs gestes sûrs, l’autorité avec laquelle ils ramassent d’un coup le feuillage sur les fils –, je patauge en arrière. Ils terminent chaque fois mes rangs, s’en excuseraient presque »

Simple, la langue d’Eric Holder reste toujours empreinte d’une grande poésie qui fait doucement rentrer son lecteur « dans une dimension différente du temps, celle de trouver des formes aux nuages, d’isoler des chants d’oiseaux, de poursuivre une rainette, tandis que les villes vont au train qu’on leur connaît ». Il a ce talent de faire naître tout un monde, une atmosphère, d’un détail, un coin de ciel « délayé de lait », le motif d’un foulard « cher aux peintres préraphaélites anglais » ou une odeur « d’enfants aimés, de mimosa, de vanille, de lys ».

 

Parfois un peu trop elliptique et souffrant par moment d’un léger manque d’aspérités, Bella Ciao reste néanmoins le très élégant et court récit d’un morceau de vie en forme de résurrection. Fut-elle à la dure.

 

ICI

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20 septembre 2018 4 20 /09 /septembre /2018 06:00
Dans le couloir de la misère, au pied des grands crus, poussent les raisins de la misère, Ixchel Delaporte enquête sur la face cachée des châteaux bordelais.

Le livre est arrivé en service de presse.

 

Son titre les raisins de la misère, dans le fin fond  de ma mémoire de vieux, évoquait un souvenir mais je ne me souvenais pas où il se logeait.

 

J’ai donc lu le livre d’une seule traite, il est bien écrit, précis, une enquête de terrain pleine d’empathie, sans pathos, près des gens de peu, fondée sur des études sérieuses et sur des faits rien que des faits, ou presque (lorsqu’elle aborde le rude problème de l’alcoolisme, c’est à charge, sans nuances.)

 

Le lendemain matin, en ouvrant mon ordinateur, j’ai bien sûr renseigné le livre pour voir s’il avait fait l’objet de critiques dans la presse.

 

Et, là, ô surprise, que vois-je sur la première page ?

 

Une chronique du 7 juillet 2014, signée par votre serviteur :

 

Le Miroir à 2 faces de Bordeaux : « Patient au bord de l'asphyxie cherche médecin urgentiste pour lui sauver la peau et au pied des grands crus poussent les raisins de la misère.

 

Je l’ouvre, comme vous le savez je l’ouvre toujours, c’est ce qui fait mon charme et énerve l’armada des cireurs de pompes, le hallebardier de Butane&Degaz en tête, et je découvre du minerai.

 

Je me paye la fiole du stipendié des châteaux : le César Compadre de Sud-Ouest :

 

Compadre écrit « Avec la mise en marché du millésime 2013, l’élite du Bordelais vit la plus noire campagne primeur de son histoire. Un système malade de ses excès qu’il faudrait réformer »

 

Pour bien évidemment lui renvoyer en revers Ixchel Delaporte : « Le Médoc est une région enclavée. Certains jeunes n'ont jamais mis les pieds à Bordeaux. Et puis, il y a un côté seigneur ici... Qui aurait intérêt à ce que les ouvriers agricoles fassent plus d'études ? Sûrement pas les propriétaires des châteaux... ».

 

Mais, mais, mais, ça sonne comme mai, mai, mai, « objection votre honneur » comme disent les lawyers étasuniens, « On va m’objecter : l’Humanité, ce sont les rouges le couteau entre les dents, la CGT… » en effet Ixchel Delaporte, écrit dans l’Humanité.

 

Je concède que mon statut de 68 hard rocardien non révisé ne m’a jamais fait beaucoup apprécier l’Humanité de Roland Leroy et consorts, mais je ne suis pas sectaire je sais trier le bon grain de l’ivraie, oublier les horreurs de Georges Marchais, apprécier le travail de Fiterman au Ministère des Transports, goûter la plume acérée de Claude Cabannes ICI 

 

Bref, Ixchel, un prénom qui doit ne pas plaire à l’horrible Zemmour, c’est une déesse maya associée à l'eau, sur son blog Côté quartiers le 2 juillet 2014 titrait AU PIED DES GRANDS CRUS POUSSENT LES RAISINS DE LA MISÈRE

 

Dans ma chronique du même mois je citais un extrait :

 

« La vigne, ça détruit. Ma mère s’est fait opérer plusieurs fois. Je connais, c’est très dur. Mais, je n’ai pas le choix, il va falloir que je dépose des CV dans les châteaux. Je calcule tout au centime près : essence, loyer et nourriture… Je me prive en permanence», lâche Emilie, fille de viticulteurs, native de Lesparre-Médoc. C’est dans cette petite ville située au cœur de la presqu’île du Médoc que commence le « couloir de la pauvreté ». Un territoire baptisé par l’Insee, la CAF et la MSA (Mutuelle de santé agricole) qui s’étend de la pointe du Médoc jusqu’à Agen, sur plusieurs départements bordant la Garonne et ses affluents. Ce couloir, qui alterne petites villes et zones rurales, a la particularité d’abriter une population faiblement qualifiée et peu rémunérée, soumise aux contrats saisonniers. Qu’il s’agisse de la vigne, soit près de 80 % de l’activité économique, ou du tertiaire, tous les voyants sont au rouge. Entre 2010 et 2013, le nombre de personnes percevant le RSA socle est passé de 90 000 à 98000. Résultat : plus d'un Aquitain sur huit vit sous le seuil de pauvreté, l’équivalent de moins de 950 euros disponibles par mois. Sur les 226 jeunes suivis par la mission locale à Lesparre et Gaillan-en Médoc, 41 % sont sans qualification et seuls 32 % possèdent le permis de conduire. « Ici on peut être sûr d’avoir du travail toute l’année avec la vigne, mais il faut le permis. Or, la plupart des jeunes n'ont pas les moyens de payer 1500 euros. La question de la mobilité est centrale dans une région où il n'y a qu'un train qui relie à Bordeaux et où les bus ne relient pas les villages entre eux », témoigne Vina Seedoyal, conseillère emploi. »

 

Toute la chronique ICI

 

Je vous invite à la lire pour deux raisons :

 

  • Ça vous donnera un avant-goût de ce qu’elle décrit dans son livre ;

 

  • Il y a des photos.

 

Donc, Ixchel Delaporte a remis l’ouvrage sur le métier, « pendant plus d’un an, j’ai pris le train pour Bordeaux, puis loué une voiture pour sillonner par intermittence la région bordelaise. J’ai accumulé une quinzaine de cahiers à spirale de toutes les couleurs dans lesquels j’ai retranscrit les paroles des habitants du couloir de la pauvreté. »

 

C’est de la belle ouvrage quand elle s’en tient à ce travail d’écoute où elle donne la parole aux gens de peu de ce couloir de la misère. Lorsqu’elle enfourche, sans beaucoup de nuances, le combat des soi-disant défenseurs de notre santé, elle est beaucoup moins convaincante, même si sur certains points je partage certains de ses arguments.

 

Que le vin soit aussi un vecteur de l’alcoolisme, le mauvais comme le très bon, j’en conviens, mais bien plus que le flacon c’est la misère sociale, la solitude, la pauvreté qui sont le terreau de l’alcoolisme. Je suis né dans un département alcoolisé, la Vendée qui se disputait la première place avec le Calvados de l’imprégnation alcoolique, une majorité des hommes de mon village passait par la case hôpital psychiatrique de la Grimaudière pour désintoxication, en ce temps-là pas de communication, de loi Evin (rocardien comme moi), j’ai beaucoup écrit et étudié la stratégie de Claude Got, inspirateur de la loi Evin, j’ai adhéré à l’ANPAA, j’ai défendu le combat de du Dr Ameisen, et j’estime que la conception de la lutte contre l’alcoolisme des alcoologues est un grave échec, une gabegie de fonds public. Bref, je suis bien d’accord que les pinards à bas prix du pépé Castel ne sont pas la quintessence de la culture du vin, qu’ils participent à l’alcoolisme, que le monde du vin n’a pas toujours su prendre le problème à bras le corps, c’est pire pour les pesticides, mais la culture de la prohibition est contre-productive, que la pseudoscience du premier verre ne tient pas la route si on prend la peine de lire et de comprendre la méta-étude de Lancet, c’est ne rien comprendre au désarroi de ceux qui se réfugient dans l’alcool, jeunes ou vieux. J’en reste-là mais je ne vois pas ce que vient faire ce sujet dans une enquête de terrain, la spécificité bordelaise n’existe pas ; en revanche, pour les pesticides, Ixchel Delaporte aborde le sujet avec de bons arguments, les grands chefs de Bordeaux ont fait preuve d’obstination stérile, d’entêtement, ils le payent cash.

 

J’ai été un peu long sur ce thème pour moi hors-sujet, ou du moins traité de manière trop engagée et surtout à sens unique – je ne suis pas sûr que son collègue Le Puill la suive sur ce terrain – il n’en reste pas moins que dans l’univers de tout est beau dans les châteaux de Bordeaux le livre d’Ixchel Delaporte est un LIVRE NÉCESSAIRE, c’est dérangeant, ça écorne la belle image, mais c’est une réalité que l’on ne peut ignorer, la glisser sous les beaux tapis, je vous invite à l’acheter et à le lire.

 

Extraits :

 

Page 24

 

« Je remonte la rue Aristide-Briand, l’une des trois rues commerçantes, où se suivent des magasins désespérément vides. Ils sont à l’abandon mais la ville a décidé d’apposer des films plastiques sur les devantures, mettant en scène des commerces. On appelle ça la vitrophanie. Ces fausses vitrines, dignes des rues bien achalandées du 16 e arrondissement de Paris, possèdent aussi leurs faux clients souriants. Des trompe-l’œil pour masquer l’absence de commerces et susciter l’envie. J’y découvre, en condensé, ce qu’il est désormais illusoire de trouver dans une petite ville française : une galerie d’art, une boulangerie, un primeur, un maître-chocolatier, une épicerie fine, une charcuterie… Dans la galerie d’art, un couple de dos s’enlace en admirant une peinture. Á côté, une boulangère à la toque blanche, étrangement accoutrée, tend à une cliente un pain noir aux céréales. Plus loin, un primeur présente des étals garnis de fruits et légumes étincelants. Le cache-misère paraît absurde. Sur un petit panneau, on peut lire : « Vitrine virtuelle, mise en valeur du commerce de proximité dans le cadre de la revitalisation du centre-ville de Pauillac. L’image et l’imagination peuvent  devenir réalité pour vos projets. »

 

Page 30

 

Les travailleurs étrangers sont les derniers maillons d’une chaîne économique qui n’a cessé de tirer les conditions de travail vers le bas. Depuis une quinzaine d’années, beaucoup de propriétés viticoles ont profité des départs à la retraite et des arrêts maladie de leurs salariés viticoles permanents pour avoir recours aux travailleurs saisonniers ou occasionnels. D’après les données de la MSA en 2015, parmi les 7 280 exploitations viticoles employeuses de la région Aquitaine, 5 800 ont souscrit 74 000 contrats occasionnels. Mais les propriétaires font aussi appel à des entreprises de travaux viticoles, qui s’occupent de composer les équipes d’ouvriers et le rémunérer en fonction des besoins. Que les saisonniers soient employés par les châteaux ou les entreprises, chaque fois ils signent ce que l’on appelle le contrat de travail saisonnier, dont la durée peut varier de quinze jours à huit mois. Dans les faits, les contrats sont établis pour trois mois durée maximale pour bénéficier du Titre emploi simplifié agricole, appelé TESA, renouvelable autant que nécessaire. Ce TESA a été créé pour simplifier les formalités administratives (contrat de travail, immatriculation du salarié, signalement au service santé au travail et bulletin de paie.) Mais surtout, grâce à l’emploi d’un travailleur occasionnel, l’employeur dont l’entreprise a moins de vingt salariés peut demander le bénéfice des exonérations de cotisations patronales de sécurité sociale et de certaines cotisations patronales conventionnelles. Les contrats saisonniers sont également exonérés du versement de l’indemnité de 10% de la prime de précarité. »

 

Page 32

 

« Le centre-ville de Pauillac a été laissé à l’abandon, ouvrant la voie aux marchands de sommeil qui accaparent les logements insalubres loués aux saisonniers », constate l’étude sur le travail saisonnier en Médoc. »

 

Page 40

 

« La télévision est allumée sur une chaîne de dessins animés espagnols. José, tout en préparant le repas, me raconte comment il s’est blessé à la cheville en tombant il y a quelques semaines. « Je me suis relevé et j’ai continué », me dit-il dans un mélange d’espagnol et de portugais, en faisant le geste de zipper sa bouche. Une odeur d’épices et d’herbes aromatiques embaume la pièce. Ce soir-là, la famille mangera un filet de dinde sous vide, cuisiné avec des pommes de terre. Un festin qu’Asma paye cher : chaque fois qu’elle accepte de la viande non halal au Secours Populaire, elle reçoit une flopée d’insultes de la part des autres femmes musulmanes. Qu’importe, ses enfants seront nourris. »

 

Page 76

 

« Taux élevé de saisonniers faiblement rémunérés, exode urbain de foyers modestes venus de Bordeaux, appartements insalubres, trafic de drogue… Située à treize kilomètres de Saint-Émilion, Castillon-la-Bataille est un des points névralgiques du couloir de la pauvreté […] Le niveau de vie est un des plus faibles du département de la Gironde, avec 25 ?5% des habitants de moins de 65 ans au RSA […] C’est jour de marché et malgré cela, le centre-ville dégage un sentiment de désolation. Le long de l’allée centrale bordée de platanes se mêlent les étals de fruits et légumes et les vendeurs de vêtements à 2 euros. Au bout, le PMU Le Vincennes rallie de nombreux hommes maghrébins, les plus jeunes, en survêtement, restent adossés à d’imposants pots de fleurs, à l’extérieur du bar. Ceux-là sont connus pour tenir une permanence de trafic de drogue à ciel ouvert. Leurs clients : des jeunes tout aussi précaires qu’eux, qui vont jusqu’à payer les barrettes de shit à crédit… »

 

Comme vous pouvez le constater on est loin du papier glacé d’En Magnum ou de Terres de Vins… Faut tout de même pas fâcher les annonceurs…

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