Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
31 juillet 2022 7 31 /07 /juillet /2022 06:00

 

Point de vue n°3856

Plus c’est gros plus ça passe, il ose tout Hubert comme dirait Audiard !

 

Un grand moment d'histoire !

 

L’article de Point de Vue n°3856 du 13/07/2022 doit être lu dans son contexte.

 

Au milieu des histoires des familles du Gotha Européen.

 

Il faut acheter le numérique : 1,5 euros pour avoir l'intégralité de ce numéro de Point de Vue.

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
30 juillet 2022 6 30 /07 /juillet /2022 06:00

Les Dames du bois de Boulogne Film de Robert Bresson (France, 1945) de  Robert Bresson (Drame

Jamais content le gars ! Note Ciné Papy dans ses « petites fiches de l’été » Le gars c’est Robert Bresson, vous saurez tout sur lui grâce à Ciné Papy qui dans la touffeur, les moustiques pond des chroniques cinématographiques.

Je tiens à le remercier pour sa rubrique pour les costumes de Madame Grès et Elsa Schiaparelli

 

27 septembre 2006

Mon costar Kennedy  ICI 

Tom-3296.JPG

 

Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, je suis un type futile. Comme les filles, j'aime les chiffons. Faute avouée est à demi pardonnée aurait dit la tante Valentine comptable des indulgences chez les Berthomeau du Bourg Pailler. Déjà, dans une chronique du 28 septembre 2005 : le beau linge (vous pouvez vous y reporter) j'avais craché le morceau à l'attention des qui m'habillaient pour l'hiver en confection industrielle.

 

 La semaine passée, j'ai de nouveau succombé à la tentation. Je me suis offert, à la manufacture des beaux vêtements, qui fabrique une mode masculine inspirée de la tradition des stars hollywoodiennes, , un costar bleu encre, petit revers, pantalon tube; pour moi un costar culte. Pour ceux d'entre vous, amateurs de la mode 40ties 60ties, vous pouvez choisir entre les costumes Cary Grant, Sean Connery dans Bond, Steve Mac Queen dans l'affaire Thomas Crown ou l'imperméable d'Humphrey Bogart. C'est de la qualité fabriquée en France et, du côté prix, c'est dans la bonne moyenne, entre 400 à 500 euros.

 

Les Dames du bois de Boulogne (1945) - Filmaffinity

Aujourd’hui c’est « Les Dames du bois de Boulogne » 1945

 

Pourquoi ce film ?

 

Par esprit de comparaison. Il est toujours savoureux de voir ce que d’aucun savent faire à partir d’une même chose. Chacun par la suite pourra choisir son camp. Et pourquoi pas, simplement tourner la page – ce n’est pas pour moi – ou, tel l’âne de Buridan, rester sur le trottoir, ticket en main, sans savoir dans quelle salle entrer ?

 

Quelle est l’histoire ?

 

Hélène souffre d'être délaissée par son amant Jean. Elle feint de ne plus l'aimer pour voir sa réaction, et comprend avec horreur qu'il est soulagé par cette révélation mensongère. Ils se séparent, mais Hélène, blessée, décide de se venger. Agnès, la fille de Madame D., est danseuse de cabaret depuis la faillite de sa mère. Hélène paie leurs dettes, installe mère et fille dans un appartement de Port-Royal et organise la rencontre de Jean et d’Agnès au bois de Boulogne, près de la Grande Cascade. Jean s'éprend d'Agnès. Celle-ci repousse d'abord ses avances, puis tente de lui avouer son passé mais sans succès, car Hélène continue de tirer les ficelles.

 

Cela ne vous rappelle rien ?

 

 

Réalisation

 

Robert Bresson

 

Robert Bresson est un cinéaste français du genre drôle d’oiseau.

 

Il a réalisé treize longs métrages et a rédigé un essai important sur le cinéma intitulé Notes sur le cinématographe.

 

Il a notamment reçu le prix de la mise en scène du Festival de Cannes en 1957 pour « Un condamné à mort s'est échappé », le Grand prix de création en 1983 pour « L'Argent » le prix du jury en 1962 pour « Procès de Jeanne d'Arc », l'Ours d'argent au Festival de Berlin pour « Le Diable probablement » en 1977, et le Lion d'honneur à la carrière en 1989 au Festival de Venise.

 

En 1943, il réalise son premier long métrage, « Les Anges du péché ». Puis, c'est une lecture de Jacques le Fataliste de Denis Diderot qui lui inspire Les Dames du bois de Boulogne en 1945, avec des dialogues de Jean Cocteau. Déçu dans ses deux premiers longs-métrages par le jeu des actrices comme Maria Casarès, il décide de ne plus faire appel qu'à des acteurs non professionnels qu'il nomme ses « modèles » qu’il emmerdera de prise en prise jusqu’à qu’ils s’expriment exactement comme il l’entendait pour finir par les faires doubler au montage. « Un fâcheux » aurait dit Molière applaudi par Ciné papy

 

Le film est remarquable par le décalage du son sur l'image : lorsque Maria Casarès raccroche le téléphone et annonce sa vengeance, le son des claquettes se fait entendre, puis l'image d'Agnès (Élina Labourdette) dansant, apparaît, Agnès qui sera le moyen de cette vengeance. Cette technique aujourd'hui courante était à l'époque inédite

 

En 1951, sort « Journal d'un curé de campagne » adapté du roman de Bernanos. L'adaptation de ce roman permet à Bresson d'affiner son style : il montre la vie, ou plutôt le chemin de croix, du jeune curé d'Ambricourt, juste sorti du séminaire, atteint d'un cancer de l'estomac dans une paroisse qui lui est hostile. Le film se compose de petites scènes de la vie quotidienne (Bresson filme un tonneau, du pain…) reliées entre elles par les mots (écrits ou en voix off) du curé sur son journal, modeste cahier d'écolier, qui ouvre le film. On retrouve ce principe, par la suite dans « Pickpocket » ou dans « Un condamné à mort s'est échappé »1956

 

En 1956, justement, il présente à Cannes « Un condamné à mort s'est échappé » ou Le vent souffle où il veut, tiré du récit d'André Devigny, et remporte le prix de la mise en scène. Le récit de l'évasion de Fontaine, résistant à Lyon interné à la prison Montluc, est raconté en détail à travers ses moindres gestes. La précision chirurgicale de la préparation de l'évasion et l'insistance sur les gestes en font un film à part. La Messe en ut mineur de Mozart souligne la répétition de la vie quotidienne. Pourtant, Fontaine n'est pas décrit comme un saint, il est prêt à tuer Jost son camarade de cellule et un gardien allemand. De plus, le parcours de Fontaine n'est pas uniquement une évasion sinueuse de nuit dans une prison mais également un itinéraire spirituel pour atteindre la liberté : un pasteur et un prêtre sont également enfermés et soutiennent Fontaine. Le sous-titre, tiré de l'entretien entre Jésus et Nicodème, vient d'un passage de l'Évangile selon Jean (chap. 3). C'est un grand succès public et critique. Eh oui, même Ciné papy est obligé d’en convenir.

 

Bresson réalise en 1959, « Pickpocket ». Il montre le « drôle de chemin » de Michel, pickpocket persuadé que certains hommes devraient avoir le droit de se mettre au-dessus des lois. La musique de Lully accompagne le film. Le texte en prégénérique annonce : « Ce film n'est pas du style policier. L'auteur s'efforce d'exprimer, par des images et des sons, le cauchemar d'un jeune homme poussé par sa faiblesse dans une aventure de vol à la tire pour laquelle il n'était pas fait. Seulement cette aventure, par des chemins étranges, réunira deux âmes qui, sans elle, ne se seraient peut-être jamais connues. »

 

En 1962, Bresson réalise le « Procès de Jeanne d'Arc », inspiré du procès de révision de Jeanne d'Arc. Bresson se documente durant des mois avant l'écriture du scénario, il cherche à dresser un portrait authentique et réaliste du procès ; il fait dire à sa comédienne les véritables réponses que Jeanne d'Arc donna lors de son procès. Il obtient le Prix spécial du jury la même année à Cannes. Peut-on appeler ça sodomiser les diptères se demande cet iconoclaste de Ciné papy ?

 

En 1966, il signe avec « Au hasard Balthazar » un chef-d'œuvre et son film dramatiquement le plus complexe. Jean-Luc Godard, dans un entretien réalisé peu après la sortie du film, aurait qualifié celui-ci de « film-monde », car il réunissait en son sein toutes les facettes de la vie. À travers la vie et la mort de l'âne Balthazar, Bresson tisse une métaphore de la présence du mal dans le monde. Le titre Au hasard Balthazar est une référence à la devise des comtes de Baux, qui se disaient descendants du roi mage Balthazar.

 

En 1967, il réalise « Mouchette », adaptation du roman de Nouvelle histoire de Mouchette de Georges Bernanos. Dieu sait que Ciné papy « idolâtre » Bernanos mais il se rappelle aussi les roupillions piqués à chaque tentative de visionnage de cette «  Mouchette »

 

En 1969, Bresson tourne son premier film en couleurs, « Une femme douce », dont la photo est assurée par Ghislain Cloquet, qui avait réalisé les noir-et-blanc de « Mouchette » 1967 et « Au Hasard Balthazar » 1966 Le film s'ouvre sur le suicide d'une jeune femme dont le châle vole au-dessus de la rue. Son mari se remémore leur rencontre et leur vie de couple. L'adaptation de cette nouvelle de Dostoïevski est l'occasion pour Bresson de décrire la vie de la petite bourgeoisie parisienne et de dénoncer le cinéma (qu'il oppose à son art, le cinématographe) lorsque le jeune couple voit dans une salle obscure « Benjamin ou les mémoires d'un puceau » de Michel Deville, ou encore lors d'une représentation de Hamlet de Shakespeare. Dominique Sanda interprète son premier rôle dans ce film. Elle est, avec Marika Green, une des rares interprètes de Bresson à avoir ensuite fait carrière à l'écran.

 

En 1971, il adapte pour la deuxième fois une nouvelle de Dostoïevski : « Quatre Nuits d'un rêveur » avec Isabelle Weingarten et Guillaume Desforêts.

 

En 1974, il réalise « Lancelot du Lac », film au budget assez important sur le retour de Lancelot à la cour du roi Arthur après l'échec de la quête du Graal. Le futur producteur Humbert Balsan joue le rôle de Gauvain. Bresson filme en essayant d'éviter la fausse reconstitution historique. Il montre la vie comme s'il filmait celle d'aujourd'hui et sans magnifier les décors et les costumes. Dieu merci, nous avons eu depuis les Monthy Python et Kamellott de cet iconoclaste autant qu’inculte Astier

 

En 1975, il publie ses Notes sur le cinématographe, un recueil dans lequel il défend sa vision du « cinématographe » qu'il distingue du cinéma. Il pense en effet que le cinéma est du théâtre filmé tandis que le cinématographe invente une écriture nouvelle « avec des images en mouvement et des sons » mis en relation par le montage. Cette notion n'est cependant pas inédite, elle fut déjà utilisée par Marcel L'Herbier – nanana – qui utilisait le terme de metteur en image, metteur en film ou œuvres cinéphoniques contre celui de metteur en scène théâtral. Même si Bresson voulait évoquer plusieurs aspects de l'industrie en opposant le cinéma.

 

Avec « Le Diable probablement », Robert Bresson obtient l'Ours d'argent au Festival de Berlin en 1977.

 

Son dernier film, « L'Argent », 1983 est une adaptation d'une nouvelle de Tolstoï, « Le Faux Coupon » Parce qu'un riche fils de famille donne un faux billet de 500 francs à un photographe, un employé entre dans l'engrenage de la prison, du vol, de la déchéance et du meurtre. Sifflé à Cannes, ce film obtient pourtant le grand prix du cinéma de création, en 1983, en ex æquo avec Nostalghia d'Andreï Tarkovski.

 

En 1995, l'ensemble de son œuvre cinématographique reçoit le prix René-Clair.

 

Après « le Journal d'un curé de campagne, » Bresson travaille en priorité avec des acteurs non professionnels, qu'il appelle des modèles.

 

Le modèle ne doit jamais avoir fait ni théâtre ni cinéma afin de donner au réalisateur la possibilité de le "modeler". Son principe-guide était : « L'automatisme engendre l'émotion ». Marika Green, la Jeanne de « Pickpocket », raconte que presque tous les modèles devaient faire leur "apprentissage de modèles", voire se dépersonnaliser, en lisant le texte de « Les Anges du péché » : « Il fallait le lire tout à plat, de la façon la plus neutre possible ». Et Anne Wiazemsky, la Marie de « Au hasard Balthazar », elle aussi passée à travers l'épreuve des « Anges du péché », se souvient que à l'époque elle avait : « spontanément une voix bressonienne, assez blanche, uniforme. Le ton a été donc très facile à attraper. Le tournage fut un des plus beaux étés de ma vie ».

 

On peut résumer l'idée de Bresson et de son cinématographe en quelques points principaux :

 

- utilisation de modèles, acteurs non professionnels, n'ayant jamais joué ;

 

- égalité d'importance entre les images et les sons, travail important du hors-champ à travers la stylisation de ceux-ci ;

 

- multiples prises afin d'obtenir l'absolu, le caché des modèles, stylisation de leurs voix ;

 

- pas de balayage de la caméra, travellings le plus souvent de trois quarts, caméra de plus en plus tournée vers les gestes et les mouvements qui assurent les liens [réf. nécessaire].

 

Jamais content le gars.

 

Bresson a estimé que Les Dames du bois de Boulogne était trop « joué » alors que Maria Casarès, au contraire, ne le trouve justement pas assez joué.

Il a déclaré au sujet de son film : « C'est un très mauvais film. Je ne tiens pas à en parler et je regrette d'avoir accepté que la télévision le programme »

 

Cinéaste à part. Exigeant avec les autres comme avec lui-même. Il finit par vouloir se passer de tous et de presque tout regrettant certainement de ne pas pouvoir transmettre son film directement au spectateur comme par Bluetooth ou quelque chose comme cela. Grand succès critique, à l’époque mais aussi public semble-t-il. Aujourd’hui, il appartient incontestablement à l’histoire du cinéma mais que je sache, les reprises sont plus que rares en salle comme à la télévision.

 

LES DAMES DU BOIS DE BOULOGNE

Qui fait quoi ?

 

Maria Casarès :   Hélène

 

Elle est une des grandes tragédiennes du théâtre français de 1942 à 1996, également actrice pour le cinéma et la télévision : elle est apparue dans de nombreux classiques du cinéma — dont Les Enfants du paradis et Les Dames du bois de Boulogne —, notamment dans les années 1940 et 1950.

 

Maria Casarès est considérée comme l'une des plus grandes tragédiennes françaises de la seconde moitié du XXe siècle. Ses prestations au Festival d'Avignon, pour le rôle de Lady Macbeth notamment, restent une référence. Galicienne de naissance et espagnole de nationalité, elle est une des comédiennes de théâtre les plus marquantes des années 1950 et 1960, passant du drame shakespearien à la primesauterie de Marivaux et d'Albert Camus à Tchekhov.

 

Elle joue dans plus de 120 pièces, aussi bien des classiques que des œuvres contemporaines. André Barsacq lui fait jouer Roméo et Jeannette de Jean Anouilh avec, pour la première fois, Jean Vilar au théâtre de l'Atelier en 1946.

 

De 1952 à 1954, elle est engagée comme pensionnaire de la Comédie-Française, où elle joue notamment dans des mises en scène de Julien Bertheau, Jean Meyer (créations) ou encore Jacques Copeau (reprise).

 

Elle intègre ensuite le TNP de Jean Vilar (1954-1959), et devient ainsi l'une des premières comédiennes à donner au Festival d'Avignon ses lettres de noblesse. Elle participe à certaines créations du théâtre contemporain comme Paravents de Jean Genet, en 1966, ou Quai Ouest, de Koltès, en 19864.

 

La quasi-totalité de sa filmographie est constituée de films français. Certains vont jusqu'à la qualifier de « monstre sacré », expression habituellement réservée à des acteurs ayant une plus grande notoriété que la sienne. Plus objectivement, les cinéphiles s'accordent en général à retenir en priorité les quatre rôles marquants tenus dans les années 1940 : « Les Enfants du paradis » « Les Dames du bois de Boulogne », « La Chartreuse de Parme et Orphée Elle déclare pourtant préférer le théâtre au cinéma :

 

    « Spectatrice pourtant passionnée et émerveillée devant les acteurs de cinéma qui ont su créer à travers leurs films des figures presque mythiques, peut-être parce que je porte en moi une autre forme de narcissisme, je n'ai jamais pu de l'autre côté de la caméra m'attacher à une telle quête. »

 

 

Maria Casarès rencontre Albert Camus le 19 mars 1944 chez Michel Leiris. Ils nouent une relation amoureuse pendant les répétitions du Malentendu, en 1944, où elle joue Martha. L'écrivain, qui met Maria au contact de la Résistance et des exilés espagnols, est pour la comédienne « père, frère, ami, amant, et fils parfois ». La fin de la guerre, le retour d'Algérie de Francine Faure, l'épouse de Camus depuis le 5 septembre 1945, la naissance des jumeaux Catherine et Jean, les séparent : ils rompent. Ils se retrouvent par hasard en 1948 et entretiennent une liaison secrète passionnée qui ne prend fin qu'avec la mort accidentelle de l'écrivain, en 1960.

 

Pour Albert Camus, Maria Casarès sera « l’Unique » ; et il restera, par-delà la mort, le seul homme qu’elle ait véritablement aimé. Elle fut peut-être le grand amour de sa vie

 

Les Dames Du Bois De Boulogne

 

Claude Jade raconte :

 

    « En 1980, je jouais Junie dans Britannicus. Maria était Agrippine. Elle fut étonnante. D'un bout de la pièce à l'autre, elle était habitée, frémissante. Sa manière de dire les alexandrins tenait de l'incantation. Elle cassait les vers avec une violence contenue qui éclatait comme une coulée de lave brûlante. Elle était en larmes, les yeux étincelants, la bouche tremblante. Elle se donnait corps et âme. Quelle actrice unique ! »

 

 

Élina Labourdette : Agnès

 

Est une actrice française, née le 21 mai 1919 dans le 16e arrondissement de

 

Au cours de ses années d’école, Élina Labourdette  prend ses premiers cours de théâtre avec l'actrice Ève Francis. À l’âge de dix-neuf ans en 1938, elle tourne son premier film Le Drame de Shanghaï de Georg Wilhelm Pabst. Elle va ensuite passer six mois en Angleterre où, outre l’anglais, elle suit des cours de théâtre et de chant. René Clair en fait l’héroïne institutrice de son film Air pur mais la guerre arrête le projet. En 1944, vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle tourne Les Dames du bois de Boulogne avec Robert Bresson, film pour lequel elle est devenue célèbre et reste connue en France. Elle y incarne avec subtilité et une grande modernité de jeu une danseuse de cabaret tombée dans la prostitution, manipulée par une femme désireuse de se venger d'un amant qui l’a éconduite, en le jetant dans les bras de la danseuse.

 

En 1950, Élina Labourdette rejoint la compagnie de Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault, avec qui elle joue parallèlement à sa carrière cinématographique. Elle fait également du doublage, prêtant notamment sa voix à Grace Kelly dans la version française de « Mogambo » (1953), et « La Main au collet d'Alfred Hitchcock » 1955. Elle joue sous la direction de Jean Renoir dans « Elena et les Hommes » 1956 aux côtés d’Ingrid Bergman et de Jean Marais.

 

Elle tient un second rôle remarqué dans « Lola » 1961, le premier long métrage de Jacques Demy. Son activité cinématographique s'achève avec « Clair de terre », un film du cinéaste Guy Gilles. Depuis la fin des années 1950, elle est apparue à plusieurs reprises dans des feuilletons et téléfilms français dont le populaire Les cousins de la Constance.

 

Au cours de sa carrière (1938-1970), Élina Labourdette a travaillé pour plusieurs réalisateurs reconnus, notamment G. W. Pabst, René Clair, Robert Bresson, René Clément, Jacques Becker, Gilles Grangier, Jean-Paul Le Chanois, Jean Renoir, André Cayatte.

 

Elle a été la seconde épouse du journaliste et écrivain Louis Pauwels de 1956 à la mort de celui-ci en 1997. Ceci pour ceux à qui le nom de Louis Pauwels dit encore quelques choses alors qu’il fut, à son époque ce qu’on appel une grande plume à l’audience certaine.

 

Paul Bernard :     Jean

 

Paul Bernard interprète de nombreux rôles pour le cinéma entre 1922 et 1955.

 

Après l'avoir vu au théâtre, Colette écrit que Paul Bernard est un « charmant jeune premier, dénué d'humour, incapable de se caricaturer lui-même. ».

 

Lucienne Bogaert :   Madame D.

 

Lucienne Bogaert a fait l'essentiel de sa carrière au théâtre. Après ses débuts avec Jacques Copeau dans la compagnie du théâtre du Vieux-Colombier, elle travaille avec Louis Jouvet à la Comédie des Champs-Élysées, où elle est très remarquée en 1934 dans le rôle du Sphinx lors de la création de La Machine infernale de Jean Cocteau.

 

Le cinéma a plusieurs fois employé ses talents de tragédienne et sa diction originale en lui confiant des rôles de mères abusives et inquiétantes, de matrones ou de maquerelles. Trois de ses rôles sont particulièrement notoires : mère maquerelle distinguée d'Élina Labourdette dans Les Dames du bois de Boulogne de Robert Bresson en 1945, mère droguée machiavélique de Danièle Delorme dans « Voici le temps des assassins » de Julien Duvivier en 1956 et mère follement possessive de Jean Desailly dans « Maigret tend un piège » 1958.

 

 

Yvette Étiévant : femme de chambre d'Héléne

 

Fille du comédien et réalisateur Henri Etiévant, elle crée au théâtre de l'Athénée « Les Bonnes » de Jean Genet avec Monique Mélinand, dans une mise en scène de Louis Jouvet, dont elle fut l'une des nombreuses conquêtes. Sacré coco notre Jouvet National car au même moment Monique Mélinand était «  la régulière à Jouvet »depuis 1947 date de la rupture avec Madeleine Ozeray inoubliable Ondine lors de la pièce de Jean Giraudoux

 

Sans accéder aux rôles de premier plan, elle impose son talent en composant des femmes soumises, discrètes ou frustrées, transcendées par son regard triste : en témoigne son rôle d'épouse de Jean Gabin dans « Des gens sans importance ». Elle est moins à l'aise dans le contre-emploi (allumeuse écervelée dans « La Mort de Belle »).

 

Son rôle le plus emblématique est celui de la femme de Christian Barbier alias « L'Homme du Picardie » à la télévision.

 

 

Et si pour une fois on parlait musique

 

Jean-Jacques Grunenwald est un organiste, improvisateur, compositeur, pédagogue et architecte français.

 

Selon Bernard Gavoty, Grunenwald était un « musicien vigoureux et sain » qui laisse des « œuvres qui frappent par la netteté de leur plan, le naturel de leurs harmonies, la fermeté de leur dessin, leur expression mélodique »

 

Ce qui importe ici c’est le qualificatif vigoureux. De la vigueur il fallait en avoir quand on est choisi comme partenaire un cinéaste modèle de rigueur et d’exigence par ailleurs.

 

Et aussi du scénariste

 

Robert Bresson, d'après un épisode de Jacques le fataliste de Denis Diderot

 

Peut-être du dialoguiste ?

 

Jean Cocteau

 

 

Ou même du costumier

 

Madame Grès et Elsa Schiaparelli

 

Pour Madame Grès le style vestimentaire personnel est immuable : des pulls à col roulé et un turban dans les cheveux. À l'inverse de Coco Chanel, elle ne porte jamais ses créations mais des vêtements cousus par ses ouvrières. Elle mesure 1 mètre 50.

 

Madame Grès, la couture à l'oeuvre | Maryo's Bazaar

 

Madame Grès a travaillé une étoffe en jersey de soie qu'elle avait commandé spécialement aux fabricants. Le pli Grès est formé pendant la construction de la robe, puis cousu. Il consiste à réduire un lé de tissu de 280 cm de large à 7 cm par la seule création de multiples plis très serrés. Ses robes drapées d'inspiration antique ont fait sa renommée. C'est un des trois types de plis portant le nom de leur créateur.

 

Shocking ! Les mondes surréalistes d'Elsa Schiaparelli - du 6 juillet 2022  au 22 janvier 2023

 

« Elsa Schiaparelli, nous dit Gertrud Lehnert, est l'une des personnalités les plus brillantes de l'histoire de la haute couture. Elle conçoit la mode comme un art, intrinsèquement lié à l'évolution des beaux-arts, et notamment de la peinture »26. Quand elle arriva à Paris, c’est vers les avant-gardes artistiques qu’elle se dirigea avant de se lancer, sans réelle formation, ce que certains lui reprocheront, dans la conception de vêtements. Elle ne cessa ensuite de fréquenter les surréalistes et elle se montrait parfois, dans ses créations, aussi provocatrice qu'eux tant ses créations n’étaient pas toujours très « faciles à porter » ni très « convenables ».

 

Elsa Schiaparelli introduit dans l'esthétique vestimentaire de l'époque une dimension artistique, assumant l'excentricité, qui met la dimension fonctionnelle du vêtement en second plan. « C'est une créatrice de concept ». Elle pratique des détournements de fonctions, notamment en transformant un escarpin en chapeau ou des gants avec des ongles1. À propos des fermetures éclair, qu'elle utilisait de façon très « arbitraire », Jean-Paul Gaultier notait qu'« elle fut la première à placer le zip comme élément décoratif… comme une broderie ». Toujours pleine d'inventivité, elle introduisit la jupe-culotte dans la garde-robe féminine et le tweed pour le soir. Elle présentait également des silhouettes avec des épaules rembourrées9, et n'hésitait pas à utiliser des tissus aux tons très vifs, comme un rose auquel elle se plaisait à donner le nom de Rose shocking.

 

Choquer ne déplaisait pas à Elsa Schiaparelli. En 1936, elle lançait le parfum Shocking dont le flacon conçu par Leonor Fini représente un torse de femme, moulé expliquait-elle, sur celui de Mae West, le sex-symbol hollywoodien de l'époque. Scandale ! Tous ses parfums auront un nom avec la lettre « S », tels « Snuff » parfum masculin au flacon en forme de pipe signé Fernand Guérycolas ou « Le Roi Soleil » au flacon en cristal de Baccarat dessiné par Salvador Dali11. Seul « ZUT » créé en 1948 et dont le flacon représentait les jambes de Mistinguett avec guêpière à sa taille dérogera à la règle.

 

La couturière réalisait également des costumes pour le cinéma, notamment pour les films « Femmes » 1939 de George Cukor ou « Fifi peau de pêche »1937. Elle habille également Arletty dans « Hôtel du Nord » 1938 de Marcel Carne ou Zsa Zsa Gabor pour « Moulin-Rouge »1952 de John Huston

 

Rions sous cape

 

Chapitre inutile. On ne rit pas chez Bresson. Le cinématographe est une affaire bien trop sérieuse pour prêter à rire.

 

P.S.

 

En introduction à sa première fiche Ciné papy avait déclaré qu’il ne fallait pas compter sur lui pour parler de la troisième maquilleuse de la seconde équipe qui avait remplacé la première remerciée en raison d’un profond désaccord entre le réalisateur et le producteur.

 

Mais là, vous m’excuserez il me faut tirer à la ligne

 

 

Et pourquoi pas, pour une fois aussi des décorateurs

 

Max Douy assisté de Robert Clavel

 

Max Douy débute comme assistant décorateur en 1932 et travaille auprès d'Eugène Lourié lors du tournage de La Règle du jeu de Jean Renoir. C'est avec Jacques Becker, en 1942, qu'il devient chef décorateur.

 

Il collabore de façon suivie avec Claude Autant-Lara, réalisant un travail minutieux pour Le « Rouge et le Noir ». Il participe à la réalisation du film à sketches « Les Sept Péchés capitaux » et à « French Cancan » de Jean Renoir1

 

Robert Clavel Il devient lui-même chef décorateur sur « Tous les chemins mènent à Rome » 1949 de Jean Boyer, avec Micheline Presle et Gérard Philipe, dont Léon Barsacq est maquettiste, puis « L'Invité du mardi » 1950 de Jacques Deval, avec Bernard Blier et Madeleine Robinson) et « La Valse de Paris » 1950, de Marcel Achard avec Yvonne Printemps et Pierre Fresnay. Parmi ses films notables dans la vingtaine d'années qui suit, mentionnons « L'Amour, Madame » 1952 de Gilles Grangier, avec Arletty et François Périer, « Le Comte de Monte-Cristo » 1954 de Robert Vernay, avec Jean Marais et Lia Amanda, « Signé Arsène Lupin » 1959 d'Yves Robert, avec Robert Lamoureux et Alida Valli, ou encore « Belle de jour de Luis Buñuel » 1967, avec Catherine Deneuve et Jean Sorel.

 

Les réalisateurs avec lesquels Robert Clavel collabore le plus durant sa carrière (comprenant près de quatre-vingts films français, parfois en coproduction, sont Henri Verneuil , douze films, dont « Un singe en hiver » 1962, avec Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo et André Cayatte ,dix films. Ce dernier réalise notamment les quatre derniers films du chef décorateur, « Verdict » 1974, avec Jean Gabin et Sophia Loren, « À chacun son enfer » 1977, avec Annie Girardot et Bernard Fresson. « La Raison d'État » 1978, avec Jean Yanne et Monica Vitti, et enfin « L'Amour en question » 1978, avec Annie Girardot et Bibi Andersson.

 

 

Pax

 

Prochainement « Ailleurs l’herbe est plus verte »

Partager cet article
Repost0
29 juillet 2022 5 29 /07 /juillet /2022 06:00

 

Ce soir en revenant de la Chambre Noire qui n’est plus que l’ombre d’elle-même depuis que le sieur Jancou et la belle Johanna l’ont déserté pour aller faire leur fricot au Café des Sports de Padern ICI, le sieur Pax accompagné de Marie-Louise et de Nane se liche des vins nu merci petit Jésus, je me suis dit mon gars comme t’as rien à dire puise dans ta tirelire pour ne pas tomber en panne sèche.

 

Café des Sports | Javade - magazine du voyage, de l'évasion et de la  découverte

 

Arrivé at home j’ai ouvert mon réfrigérateur pour me désoiffer et je suis tombé sur une corbeille de pêches de vignes.

 

Je suis fou de pêches de vigne !

 

Comme son nom l’indique la pêche de vigne était plantée dans les vignes des viticulteurs des Coteaux du Lyonnais, comme les rosiers dans d’autres vignobles, afin de détecter les attaques d'oïdium et de les combattre au plus tôt. La couleur lie de vin de la variété française lui valut également le nom de pêche vineuse et pêche sanguin.

 

En France, la pêche de vigne se présente avec une chair rouge foncé, à peau duveteuse et une maturité encore plus tardive nommée Cardinal en Suisse. La caractéristique commune est une production de fruits à la même période que la vigne. Les pêches de vigne seraient originaires de Dordogne, les arbres produits ne dépassent pas en générale les 5 mètres, et sont obtenus directement par semis. Exempts de greffage, ces arbres fruitiers peuvent donc se semer et produire des plantes aux fruits intéressants.

 

Résultat de recherche d'images pour "la pêche de vigne"8 septembre 2013

La soupe de pêches de vigne au vin des côtes du Forez

 

ICI 

 

 

23 juillet 2019

L’e-cuisine du taulier : sorbet à la pêche de vigne

 

ICI 

 

La pêche de vigne est une catégorie de pêches que produisent des pêchers (Prunus persica). Appelée aussi pêche sanguine, ce n'est pas vraiment une variété précise. Elle se reconnait à sa peau duveteuse gris clair et sa chair rouge foncé, le plus souvent.

 

 

On l’appelle pêche de vigne, d'une part, parce qu'elle arrive à maturité en même temps que le raisin, soit en septembre, et d'autre part, parce qu'elle a été beaucoup plantée dans les vignes afin de repérer au plus vite les attaques d'oïdium et le traiter pour éviter qu'il ne se propage sur la vigne.

 

 

 

Comme les autres variétés de pêchers, cet arbre est aussi auto-fertile et nécessite d'être taillé pour garantir une meilleure longévité à l'arbre. La pêche de vigne est souvent plus acidulée que les autres types de pêches.

 

L'une des variétés de pêches de vigne la plus connue est 'Sanguine de Savoie', à la chair rouge foncé, acidulée, qui pousse partout en France.

 

 NectaVigne® est née de la pêche de vigne.

 

 C’est grâce à un homme, René Monteux-Caillet, et à quelques producteurs locaux qui ont su déceler le potentiel extraordinaire de ce fruit, que la Nectavigne® a pu être préservée et adaptée aux besoins des marchés actuels.

 

 

 

« En mariant les attraits d’un produit moderne, la nectarine, avec la typicité d’un fruit rustique et traditionnel, la pêche de vigne, nous avons obtenu un fruit unique : une « nectarine de vigne », c’est à dire une nectarine à chair sanguine ».

Voir les commentaires

Partager cet article
Repost0
28 juillet 2022 4 28 /07 /juillet /2022 06:00

Un jour, lassé sur Face de Bouc, par le graveleux du vocabulaire d’un caviste nupéiste compulsif (gueule style Albert Salmi dans Rio Verde), je m’étais laissé aller à poster un commentaire ironique. La réponse tomba « Tu vieillis mal ! »

 

Sous-entendu : « La vieillesse est un naufrage »  

 

C’est le général de Gaulle qui l’a écrit dans ses Mémoires de guerre, mais à destination d’un vieux très particulier, le maréchal Pétain : « La vieillesse est un naufrage. Pour que rien ne nous fût épargné, la vieillesse du maréchal Pétain allait s’identifier avec le naufrage de la France ».

 

De Gaulle s’est inspiré de Chateaubriand qui, au 19e siècle, avait précisé cette affirmation : « La vieillesse est un naufrage, les vieux sont des épaves ».

 

Je m’abstins de répondre à ce pauvre bougre que je lui souhaitais d’atteindre au moins, mon millésime, d’être vieux comme moi :

 

Or j'aime bien, je le confesse,

Et plus j'irai vers la vieillesse

Et plus constant j'aimerai mieux :

Je n'oublierai, fussai-je en cendre,

La douce amour de ma Cassandre,

Qui loge mon coeur dans ses yeux.

Pierre de Ronsard

Les amours (1552-1578)

 

Pour l’heure, en dépit de ma gamelle à vélo, de ma hanche artificielle, de mes 74 ans, je vis bien ma vieillesse, je suis un vieil homme indigne pour certains, mais je m’en fous. Peur de mourir ? Non, de souffrir oui, d’être dépendant. Voilà c’est dit, je ne connais ni le jour, ni l’heure, je vis donc chaque seconde comme un sursis, intensément.  

 

 

Reste deux catégories extrêmes et si proches : les jeunes et les vieux cons.

 

 

Nul ne sait qui a le premier rendu cette sentence « Le problème, à notre époque, c’est que les vieux cons sont de plus en plus jeunes… » mais il est sûr que le temps qui passe n’arrange rien à l’affaire « Une bonne vieille bouteille de vin est aussi rare, aussi miraculeuse qu’un vieux pas con. Ça arrive, mais mieux vaut ne pas trop y compter. » c'est Topor.

Aucune description de photo disponible.

Qu'est-ce que vieillir ? ICI 

 

 

  • Que se passe-t-il dans un organisme lorsqu'il vieillit ?

 

  • Y a-t-il une cause unique à toutes les déficiences et toutes les maladies qui viennent avec l'âge ?

 

  • Oui, répond un chercheur de Harvard. Qui pense que le temps n'est plus éloigné où l'on pourra vivre plus de 120 ans en bonne santé.

 

Par Yann Verdo

 

Publié le 25 juil. 2022

 

« Lorsque les enfants qui naissent aujourd'hui atteindront la cinquantaine, Jeanne Calment ne figurera même plus parmi les 100 personnes les plus âgées de tous les temps. Et au tournant du siècle prochain, on dira d'une personne morte à 122 ans qu'elle a eu une vie bien remplie, mais pas particulièrement longue, au point même qu'on ne parlera plus de longévité ; ce sera simplement 'la vie', et on regardera avec commisération la période de notre histoire où les choses en étaient autrement. » Le professeur de génétique à la Harvard Medical School David A. Sinclair en est convaincu : l'humanité est arrivée à un tournant de son histoire en tant qu'espèce.

 

Jusqu'ici, sur les plus de 100 milliards d'Homo sapiens qui ont à une époque ou à une autre foulé cette Terre, on n'en connaît qu'un seul - ladite Jeanne Calment, donc - qui ait franchi la barre des 120 ans. L'exception qui confirme la règle. Car la règle, cela reste de mourir avant 100 ans, sort de 99,98 % d'entre nous. Même dans des conditions de vie aussi favorables que celles offertes par les pays développés, et en bénéficiant de toutes les avancées de la médecine moderne, nos chances de devenir centenaires ne sont que de trois sur cent ; quant à celles d'atteindre 115 ans, elles ne dépassent pas une sur cent millions, cinq fois moins que de décrocher le jackpot au loto.

 

Dit autrement, si la moyenne a spectaculairement augmenté (l'espérance de vie a gagné vingt ans entre 1960 et aujourd'hui), la limite, elle, n'a pas bougé d'un pouce. Du moins... pour le moment, nous glisse à l'oreille le chercheur de Harvard, qui ne doute pas que ce plafond (pas même de verre !) aura, d'ici quelques décennies, disparu d'au-dessus de nos têtes.

 

Le vieillissement, une maladie

 

Car, comme il l'explique avec force arguments dans son passionnant ouvrage « Pourquoi nous vieillissons » (Quanto, janvier 2022), vieillir n'est pas une fatalité. Ni le vieillissement, ce processus naturel, inéluctable et irréversible - avec la mort au bout - que nous nous sommes trop longtemps résignés à voir en lui. C'est, nous dit-il, et la plupart des spécialistes du vieillissement avec lui, une maladie. Ou plutôt « la » maladie, celle à l'origine d'un grand nombre d'autres - toute cette ribambelle de maux et de calamités qui rendent l'automne et l'hiver de nos vies tellement moins riants et insouciants que leurs printemps et été.

 

Or, assure encore David Sinclair, cette maladie princeps, nous en avons aujourd'hui percé la nature profonde et compris les principaux mécanismes. Et, ajoute-t-il, le temps n'est plus si éloigné où nous serons capables de la contrer... pour peu que nous nous en donnions les moyens et que nous investissions dans ce domaine d'étude les mêmes sommes que contre les maladies cardiovasculaires ou le cancer.

 

Depuis les années 1960, la médecine occidentale a énormément progressé dans sa lutte contre ces deux derniers fléaux. Mais, quand bien même elle serait en mesure de guérir tous les cas de maladies cardiovasculaires, notre durée de vie moyenne n'en serait que peu augmentée : de 1,5 an seulement. Idem pour tous les cas de cancer : leur guérison systématique ne nous ferait gagner que 2,1 années de vie supplémentaires. Pourquoi des accroissements si marginaux ? Tout simplement parce que le risque de développer une maladie mortelle - quelle qu'elle soit : cardiopathie, cancer ou autre - est multiplié par 1.000 entre 20 et 70 ans ; régler un problème de santé laisse le champ libre à tous les autres, et ne recule pas de beaucoup l'heure d'aller prendre sa place au cimetière.

 

La vogue des antioxydants

 

C'est pourquoi la seule maladie dont la guérison ferait sauter le plafond des 100 ans et basculer le genre humain dans une nouvelle ère est celle-là même qui fait que notre risque d'avoir un infarctus, une tumeur ou toute autre pathologie grave augmente exponentiellement avec l'âge, à savoir le vieillissement de notre organisme. Mais que se passe-t-il, au juste, dans un organisme, lorsqu'il vieillit ? D'où viennent nos cheveux gris, nos rides, nos articulations douloureuses ? Comment expliquer tout à la fois notre vue qui baisse, notre souffle qui se fait court au moindre effort, notre équilibre qui devient de plus en plus précaire, nos trous de mémoire qui se multiplient ? Y a-t-il une cause unique - et, si oui, laquelle - à nos DMLA, nos cancers du sein ou de la prostate, nos ostéoporoses et nos Alzheimer ?

 

 

Oui, il y en a une et une seule, affirme le chercheur de Harvard. Il n'est pas le premier à oser cette hypothèse révolutionnaire. Dans les années 1950, le chimiste américain Denham Harman a avancé l'idée que cette cause unique n'était rien d'autre que la multiplication, dans notre organisme, des radicaux libres, ces molécules dotées d'un ou plusieurs électrons non appariés sur leur couche externe et qui oxydent (c'est-à-dire endommagent) l'ADN.

 

Cette théorie « radicalaire » du vieillissement a, depuis, été battue en brèche : oui, les électrons non appariés qui prolifèrent dans notre corps à mesure qu'il vieillit provoquent bien des mutations de l'ADN ; mais non, ces mutations ne sont pas la cause du vieillissement. Du moins pas sa cause première. Le marché des antioxydants pesant plusieurs milliards de dollars, le marketing des fabricants de gélules et de boissons explique cependant que cette théorie, quoique dépassée, continue d'avoir la faveur du public.

 

Neuf signes distinctifs

 

Les chercheurs spécialisés dans l'étude du vieillissement sont aujourd'hui plus ou moins unanimes à considérer que celui-ci se caractérise par un ensemble de phénomènes qui sont autant de signes distinctifs. Ils en listent précisément neuf, dont l'attrition (ou raccourcissement) des télomères et l'accumulation des cellules sénescentes. Les télomères sont les petits embouts des chromosomes ; à chaque fois qu'une cellule se divise en deux, ces extrémités raccourcissent mais, passé une certaine limite (appelée « limite de Hayflick »), le télomère devenu trop court fait que la pelote d'ADN se défait et la cellule entre en sénescence.

 

Quand bien même la médecine serait en mesure de guérir tous les cas de maladies cardiovasculaires, notre durée de vie moyenne n'en serait que peu augmentée : de 1,5 an seulement.

 

Les cellules sénescentes sont des sortes de « cellules zombies » : au lieu de mourir comme elles le devraient, elles se survivent à elles-mêmes et libèrent des signaux de panique sous forme de cytokines, ce qui provoque l'inflammation des cellules saines environnantes. Parmi les autres signes distinctifs du vieillissement, citons encore l'épuisement des cellules souches ou la dégradation de la protéostase, ce processus cellulaire permettant la maintenance des protéines saines et l'élimination des protéines aberrantes.

 

Chacun de ces neuf signes est aujourd'hui étudié séparément par la communauté scientifique. Mais David Sinclair fait l'hypothèse qu'en amont de ces neuf phénomènes s'en produit un autre, plus fondamental et dont tous les neuf découlent. Son nom : le dérèglement ou « bruit » épigénétique.

 

Le terme « épigénétique » a été inventé par le biologiste écossais Conrad H. Waddington à Cambridge en 1942. Il désigne l'ensemble des mécanismes biochimiques qui modifient l'expression des gènes tout en laissant inchangés les gènes eux-mêmes, c'est-à-dire la séquence nucléotidique. Pour prendre une image, si le génome était un livre, l'épigénome serait le lecteur qui choisirait de lire tel passage et de sauter tel autre.

 

Ou, autre métaphore, si le génome était un piano à queue (un piano de bonne taille, puisque ne présentant pas moins de 20.000 touches, nombre estimé de gènes chez l'homme), l'épigénome serait le pianiste. Qui non seulement choisirait de frapper à tel instant telle touche plutôt que telle autre, mais également comment la frapper : pianissimo, forte, tenuto... Comme l'écrit joliment l'auteur de « Pourquoi nous vieillissons », « l'épigénome utilise notre génome pour créer la musique de nos vies ».

 

Des souris artificiellement vieillies la suite ICI

Partager cet article
Repost0
27 juillet 2022 3 27 /07 /juillet /2022 06:00

 

Les historiens, auteurs du Puy du Faux

Il fallait un livre, le voilà, je vous renvoie à des critiques de 4 organes de presse aux horizons différents

 

Vendée. Pour ces chercheurs, « le Puy du Fou malmène l’histoire à des fins politiques » ICI 

 

Philippe de Villiers a posé les fondements du parc, avec la Cinéscénie, en 1978. | ARCHIVES CO – YVES DURAND

 

L’été dernier, quatre chercheurs ont vécu en immersion au Puy du Fou avec un objectif : analyser la version de l’histoire qui y est proposée. Leur constat, accablant, est présenté dans un livre baptisé « Le Puy du Faux ». Sorti le 24 mars aux éditions Les Arènes, il dénonce les idées politiques qui y seraient véhiculées de manière subliminale « sous prétexte de divertissement ».

 

Le Courrier de l'Ouest

 

Fabienne SUPIOT

 

Publié le 30/03/2022 

 


S’attaquer au(x) mythe(s) du Puy du Fou. Voilà qui peut paraître osé tant le parc d’attractions est porté aux nues dans la région. Pour le flux de visiteurs qu’il génère, favorable à l’économie locale. Pour ce qu’il renvoie comme image d’une Vendée forte et unie, qui a su inventer un des sites touristiques les plus visités d’Europe, à la force d’un réseau de bénévoles. Mais alors, qui sont donc ces trouble-fêtes qui viennent de sortir en librairie un ouvrage baptisé « Le Puy du Faux » ?

Florian Besson est médiéviste. Ce spécialiste des croisades est prof au collège. Pauline Ducret enseigne l’histoire de la Rome antique à l’université de la Réunion. Professeur à Science Po, Guillaume Lancereau a pour domaine l’histoire contemporaine et s’est spécialisé dans la Révolution française. Mathilde Larrère, enfin, est enseignante-chercheuse à l’université Gustave-Eiffel, à Marne-la-Vallée, et s’est spécialisée dans l’histoire du XIXe siècle.

 

Tous ont pour point commun de s’intéresser aux représentations de l’histoire, à la façon dont elle peut être réinventée, réimaginée aujourd’hui. Pauline, par exemple, a travaillé sur la BD « Alix » en ce sens », explique Florian Besson, porte-parole de ces quatre mousquetaires. Lui-même sest notamment penché sur la représentation du Moyen Âge dans « Game of Thrones ».

 

 

C’est un éditeur qui les a réunis, Les Arènes, avec l’envie d’un ouvrage portant sur cette thématique. « L’idée du Puy du Fou s’est vite imposée avec ses deux millions de visiteurs sachant qu’il fait une promesse, celle d’un rendez-vous avec l’histoire. La dernière étude sur le sujet datait du milieu des années 1990, avec le livre de Jean-Clément Martin et Charles Suaud, « Le Puy-du-Fou, en Vendée. L’histoire mise en scène. » Depuis, le parc dattractions a bien grandi. Aux Épesses, cest à une super production qu’on a désormais affaire.

 

« Une expérience totale »

 

« Nous avons pris le parti de nous y immerger pendant quatre jours, l’été dernier », précise Florian Besson. Verdict : Il y a des shows vraiment fabuleux. Seulement voilà, sous prétexte du divertissement, on s’autorise à y malmener l’histoire.

 

Un constat d’autant plus problématique pour les quatre chercheurs qu’on y organise des voyages scolaires et qu’on y vend des livrets pédagogiques truffés d’erreurs. On ne peut pas dire n’importe quoi et surtout pas à n’importe qui. Par exemple ? Cela va du petit détail à des anachronismes en passant par de réelles contre-vérités. Je pense au baptême de Clovis, succession de clichés ; aux moines qui utilisent une écriture qui nexistait pas leur époque, la caroline ; à Jules César qualifié d’empereur alors qu’il ne l’a jamais été ; à l’invention d’arènes oblongues, inexistantes à l’époque romaine ; à l’affirmation de l’existence d’un génocide vendéen, pourtant réfutée par les historiens…

 

Et selon les auteurs de ce livre, ces erreurs sont tout sauf innocentes. Ils y voient clairement la patte de Philippe de Villiers. Fondateur du parti souverainiste Mouvement pour la France (MPF), et soutien d’Éric Zemmour, il est le créateur du parc. Il est aujourd’hui encore impliqué dans l’écriture des scénarios de chaque spectacle. Ce n’est pas un mystère, il l’assume même dans son livre, « Le Puy du Fou, Un rêve d’enfance ». Son objectif est de recréer limage des manuels de la IIIe République, celle qui correspondait à un roman national exaltant une certaine idée de la France.

 

« Le passé est perpétuellement idéalisé »

 

À l’époque, cette réécriture de l’histoire avait des visées politiques. C’est tout autant le cas au Puy du Fou où les étrangers sont systématiquement présentés comme une menace. Le protestantisme est passé sous silence, alors qu’en Vendée, on se trouve dans une région où il a été très pratiqué avant d’être réprimé. Le catholicisme, en revanche, est omniprésent, souligne Florian Besson avant d’insister sur une histoire qui idéalise la noblesse et ne s’intéresse qu’aux « grands » hommes : Le parc ne se réfère qu’à des figures comme Louis XIV, La Fontaine, Jeanne d’Arc, Clovis, Clemenceau. Les minorités (femmes, homosexuels) sont invisibles et les classes populaires napparaissent que sous forme dun monde paysan immuable, garant des traditions. » Aux Épesses, le passé est perpétuellement idéalisé et mis en contraste avec les ravages des temps modernes.

 

Une idée qui choque tout particulièrement ce chercheur : L’histoire, c’est la science qui étudie l’évolution de la société à travers le temps ! Tout l’intérêt de cette discipline est de mettre en lumière le chemin parcouru après des innovations, des courants de pensée… Là, vraiment, c’est une vision de l’histoire figée, assez triste en fait…

 

Un livre qui fait déjà polémique

 

À peine sorti, « Le Puy du Faux » fait déjà polémique, voire plus. Nous sommes pris à partie sur les réseaux sociaux par de nombreux messages tournant notre démarche en dérision, ou nous insultant, explique Florian Besson, qui a été jusqu’à recevoir une menace de mort. En gros, on nous reproche d’être de sales gauchistes qui veulent détruire la France », estime lhistorien. Au-delà, les auteurs de cet ouvrage sont accusés de servir eux-mêmes des objectifs politiques, en sortant ce livre en pleine campagne présidentielle.

 

Mathilde Larrère est la première cible de ces attaques. Chroniqueuse pour Mediapart et Arrêt sur images, elle a clairement affiché son soutien à Jean-Luc Mélenchon. Ce livre a été écrit à quatre mains, et nous ne sommes pas tous encartés, défend Florian Besson qui préférerait être jugé sur la qualité historique de notre recherche. Ce sont les critères de notre méthode historique qui doivent être analysés, pas la raison pour laquelle nous avons eu envie de travailler sur ce sujet ».

 

Sur le calendrier, il reconnaît néanmoins que ce n’est pas un hasard : Nous savions que la présidentielle serait un grand moment de déformation de l’histoire et c’est ce qui nous a donné envie de prendre cet angle de recherche. Mais lidée est née en octobre 2019. À l’époque, la candidature d’Éric Zemmour n’était pas d’actualité. Et le livre était déjà sous presse lorsque nous avons appris que Philippe de Villiers ralliait sa campagne.

 

Le service communication du Puy du Fou n’a pas donné suite à nos sollicitations.

 

« Le Puy du Faux » : voyage dans un parc sans Lumières ICI 

 

Quatre historiens dénoncent, dans un livre, la manière dont le parc d’attractions situé en Vendée « falsifie » l’histoire qu’il est pourtant censé défendre.

Par Marc-Olivier Bherer

Publié le 22 avril

 

Livre. Qui ne connaît pas le Puy du Fou ? Avec 2 millions de spectateurs chaque année et ses multiples déclinaisons, est-il encore possible d’échapper à ce parc d’attractions ? Son succès est tel qu’il se lance maintenant dans le cinéma. Un film historique sera tourné cet été sur son site avec pour toile de fond, bien évidemment, la guerre de Vendée (1793-1795), épisode sanglant de la Révolution française, que le fondateur du Puy du Fou, Philippe de Villiers, ne cesse de dépeindre en génocide, contre toute vérité historique. Qu’importe, le long-métrage sortira en 2023.

 

Le parc célèbre, cette année, ses 45 ans, et la fête commence sur une fausse note. Un collectif d’historiens a fait la visite pour tenter de comprendre quel récit de notre passé est proposé. Ils en reviennent avec la conviction d’avoir assisté à une « falsification ». Le site ratisse large, des Gaulois à la seconde guerre mondiale. Pour en arriver à embrasser ce vaste paysage historique, de multiples points de vue étaient nécessaires.

 

Quatre chercheurs se sont donc réunis pour mener l’enquête : Florian Besson, médiéviste, Pauline Ducret, spécialiste de la Rome antique, Guillaume Lancereau, historien de la Révolution française, et Mathilde Larrère, dix-neuviémiste. Avant même de se rendre au Puy du Fou, on pourrait deviner le récit proposé en étudiant un peu les idées politiques de Philippe de Villiers. Inquiet de l’« islamisation » du pays, il fait partie aujourd’hui des soutiens officiels d’Eric Zemmour. Mais présumer est insuffisant, et mener un travail de terrain est nécessaire.

 

D’autant que le Puy du Fou organise un brouillage, en affirmant dans sa communication officielle ne pas prétendre « faire un travail d’historien ». Le spectacle ne serait rien de plus qu’un divertissement populaire. Pourtant, si l’on en croit Philippe de Villiers, le Puy du Fou n’aurait rien d’innocent, il aurait bien un usage militant. « Je pense que la métapolitique a plus d’influence que la politique, aujourd’hui. Par mes livres et mon Puy du Fou, j’ai fait passer beaucoup plus d’idées qu’en restant la énième écrevisse de la bassine », disait-il, en 2017, pour expliquer sa décision de ne pas se présenter une troisième fois à la présidentielle. En employant le mot « métapolitique », cher à l’extrême droite, il reconnaissait mener un combat culturel et militant.

 

Représentations flatteuses

 

La première impression des chercheurs en immersion est cependant favorable : ils reconnaissent que le spectacle est époustouflant et que cette promesse est tenue. De même ne sont-ils pas choqués par le fait que le parc ne cherche pas à faire une restitution à tout point juste du passé. Une licence artistique est d’autant plus facilement accordée que les différents spectacles présentés mêlent des éléments de fantastique au récit, il serait donc vain de s’attendre à une parfaite vérité historique. Néanmoins, le rapport aux faits reste, au mieux, équivoque.

 

Par exemple, dès lors qu’est abordée la guerre de Vendée, c’est pour reprendre la thèse – discréditée – d’un complot des révolutionnaires parisiens pour « exterminer la race rebelle », comme le dit un personnage inventé par le Puy du Fou. Des massacres ont bien eu lieu, mais sans qu’ils relèvent d’un plan systématique et génocidaire.

 

De même s’efforce-t-on d’installer, ou plutôt de renforcer, le mythe d’une France éternelle, préfigurée par un peuple gaulois présenté comme unifié, réfractaire aux ordres venus de Rome et prompt à se convertir au christianisme. Au cours d’un spectacle résonne sur scène même un vibrant : « Vive la Gaule libre ! », en écho à la visite du général de Gaulle à Montréal en 1967, au cours de laquelle il s’écria : « Vive le Québec libre ! » Ainsi, le vrai-faux participe à renforcer certaines représentations flatteuses de la nation française, faite de moments d’éclats par des héros intrépides et où le bon peuple est une figure passive, qui fête et chante, tout en restant figée dans une « immobilité sociale ».

 

L’imaginaire convoqué par le Puy du Fou s’inspire, en grande partie, du XIXe siècle. Les Gaulois, mis en scène dans le spectacle Le Signe du triomphe, revêtent une panoplie faite de casques à cornes et de cheveux longs tout droit sortie de l’art pompier. Au IVe siècle, époque à laquelle se déroule le drame, ce peuple celte était déjà largement romanisé. Le Puy du Fou remet en scène « nos ancêtres les Gaulois » et le roman national tel qu’il a été pensé au XIXe siècle. Mais ce n’est pas le fantôme de la IIIe République qui habite le Puy du fou, c’est le fantasme d’une autre histoire, celle rédigée par des auteurs antimodernes, où la Révolution française est présentée comme l’événement venu perturber un pays éternel, partagé entre une noblesse valeureuse et un bon peuple chrétien. « Le parc d’aujourd’hui imite en cela la manière dont les historiens conservateurs du XIXe siècle, écrivant dans des périodiques légitimistes et ultramontains comme la Revue des questions historiques ou la Revue de la Révolution, concevaient l’histoire : ils s’efforçaient alors de montrer et démontrer la persistance de l’Ancien Régime. » Pour l’avoir écrit, le collectif à l’origine de ce livre fait aujourd’hui face à la vindicte des milieux conservateurs et réactionnaires, si prompts à défendre le « débat » contre la « cancel culture ».

 

Le Puy du Faux, de Florian Besson, Pauline Ducret, Guillaume Lancereau et Mathilde Larrère, Les Arènes, 208 pages, 18 euros.

 

Le Puy du Faux : tel est pris qui croyait prendre

Le Puy du Faux : tel est pris qui croyait prendre ICI

Posté le 09-05-2022

 

Quatre historiens pointent avec rigueur la manière avec laquelle le parc de Philippe de Villiers tord l’histoire dans un but métapolitique. Mais les auteurs semblent, eux aussi, au service d’une idéologie. Une preuve supplémentaire que l’Histoire est un perpétuel champ de bataille.

 

Le clivage gauche-droite est-il bel et bien mort ? Il suffit de lire les critiques et comptes rendus de lecture du Puy du Faux pour comprendre qu’il vit toujours. Pour Thierry Lentz dans Le Point, l’ouvrage a pour but principal de "décortiquer, critiquer, empêcher de tourner en rond, pérorer un peu si nécessaire et tenter de gâcher le plaisir dans tous les cas". De l’autre côté de l’échiquier, dans Télérama, Samuel Gontier s’intéresse peu au fond de l’enquête. Avec le sens de la mesure qui le caractérise si bien, il préfère défendre les auteurs victimes, selon lui, de la tyrannie de la droite extrême. Qu’on fait les historiens Florian Besson, Pauline Ducret, Guillaume Lancereau et Mathilde Larrère pour susciter d’aussi vives passions ? Ils se sont intéressés au Puy du Fou...

 

Décorticage rigoureux

 

Leur objectif ? Montrer que le parc d’attraction est au service d’un projet politique qui, on le comprend très rapidement, ne suscite pas leur adhésion. Affirmer que l’entreprise prospère de Philippe de Villiers cultive une vision de la France "de droite", voire "d’extrême droite" est facile. Soulignons toutefois qu’en décryptant les scénographies des spectacles, les personnages mis en avant ou encore les périodes choisies, les auteurs apportent un éclairage pertinent sur "un discours très intelligemment construit".

 

Les quatre compères, qui ont passé plusieurs jours sur place, notent avec justesse que tous les tableaux représentés dans le parc vendéen obéissent au même schéma narratif : une communauté villageoise unie et joyeuse est frappée par un élément perturbateur venu de l’extérieur. L’héroïsme et le courage d’un noble et la foi catholique permettent presque à coup sûr de faire face à tous les obstacles. En filigrane, le schéma des trois ordres (la noblesse d’épée combat, le clergé prie, le peuple trime en silence et danse) est présent partout et ancre dans les esprits un "discours qui symbolise l’immobilité sociale".

 

 

Au Puy du Fou, les spectacles ont globalement le même scénario : une communauté villageoise est heureuse et unie. Un évènement perturbateur venu de l'étranger survient mais héroisme et catholicisme permettent une "happy end"

 

L’ouvrage pointe également quelques points peu relevés par les critiques : aucun artiste ayant dépassé le XVIIIe siècle n’est mentionné dans les tableaux vivants. Rousseau, Diderot ou Voltaire sont donc tombés dans les oubliettes. De même, figures de la Révolution française et élites républicaines du XIXe sont systématiquement haineuses ou ridicules car, dans l’esprit de Philippe de Villiers, grand architecte du lieu, elles "vont petit à petit venir affaiblir le pouvoir aristocratique et social des vieilles familles aristocratiques".

 

C’est dans ces observations que l’enquête est la plus intéressante. Elle montre à quel point les concepteurs du parc mettent en avant une France fondée sur le culte de la noblesse, du catholicisme, du terroir. Une France où la conversion au catholicisme des Normands ou Romains est la condition sine qua none d’une intégration dans la communauté nationale. La vision de l’Hexagone véhiculée par le parc est l’intérêt central de ces presque deux cents pages.

 

À trop frapper, l’on se fatigue

 

Cet éclairage bienvenu et revigorant est toutefois gâché par certaines attaques. Est-il besoin de se centrer sur des détails insignifiants aux yeux des profanes pour discréditer le parc ? Est-il si dramatique que les moines de l’époque de Clovis rédigent en minuscule caroline ou que des chevaliers écrivent en cotte de maille ? Ces "micro-erreurs" mises quasiment sur le même pied que de graves anachronismes dans l’histoire de la Rome antique laissent poindre un certain acharnement qui gâche en partie les éléments les plus intéressants de l’enquête en immersion.

 

Le "pompon" est décroché dans le passage voulant démontrer la vision patriarcale et réactionnaire des lieux. O crime, O scandale : la boutique propose des jouets genrés. Aux petites filles des livres à colorier représentant des princesses, aux petits garçons les chevaliers. À elles les peluches de lapins, à eux celles d’aigles. Le comble apparaît lors de l’étude des menus des restaurants. Les plats caloriques et carnés portent des noms masculins (charcuterie du Vert-Galant, plat d’Aldéric, canard de Saint Philibert), tandis-que les recettes à base de légumes sont féminines (salade de la Reine Mathilde, tarte de Guenièvre). De quoi façonner dès l’enfance des milliers de petits Zemmour !

 

L’idéologie sort du bois

 

Ces critiques par leur "pinaillage" ou l’angle adopté montrent que les auteurs cherchent à éclairer, certes. Mais aussi à discréditer un lieu qui "mal-pense". En mettant en lumière la politisation du parc, ils révèlent bien vite que, eux aussi, sont clairement politisés.

 

Le Puy du Fou est empreint d'idéologie ? Oui. Mais les auteurs aussi...

 

L’attaque contre les jouets et la gastronomie genrés sont un incontournable de la nouvelle gauche universitaire. Les auteurs abattent leur jeu à la fin de l’ouvrage en suggérant de nouveaux scénarios historiques aux metteurs en scène du Puy du Fou. Honnêtement, ils donnent envie d’être vus même si l’on y retrouve, une fois encore, les préoccupations de leur idéologie. Avec eux, les croix et les villageois soumis à la noblesse sont invisibilisés. À la place, on tombe sur la bonne vieille lutte des classes marxiste mais aussi sur l’obsession pour la parité et la diversité. Les historiens proposent notamment de mettre en scène un marchand russe, qui a réellement existé, converti à l’islam pour son plus grand bonheur. Ma foi, pourquoi pas. Même s’il est assez troublant de se draper dans le rôle d’expert historique pour condamner, à juste titre, un parc à vocation idéologique. Pour verser dans les mêmes biais.

 

Le mythe de la neutralité historique

 

Toutefois, difficile de jeter la pierre aux auteurs qui montrent que l’Histoire est une matière "idéologiquement inflammable". Il est impossible d’être factuellement exact (eux-mêmes le reconnaissent). Finalement, le passé est avant tout au service de la politique et, osons-le mot, d’une certaine forme de propagande. D’une certaine façon un parc qui glorifie la France catholique est aussi inexact qu’un autre qui se base sur quelques anecdotes pour faire croire que l’égalité entre les hommes et les femmes ou la présence importante de l’islam ou de la culture africaine en France a toujours existé.

 

Sur la forme, le déroulé de lecture est agréable, les références mises en avant dans la bibliographie donnent des clés de compréhension de bon aloi. En revanche, la manie consistant à féminiser systématiquement tous les termes rend parfois la lecture hasardeuse. La première page mentionnant  "deux historiennes, deux historiens", "deux millions de spectateurs et spectatrices", "chercheurs et chercheuses", ou encore "toutes et tous" est particulièrement rébarbative. Elle est, comme l’utilisation répétée du terme "problématique" un must have de la nouvelle gauche universitaire. Les échanges entre universitaires de l’IEP de Grenoble cherchant à cancel les professeurs Vincent Tournier et Klaus Kinzler trop déviants à leurs yeux reprennent à plusieurs reprises le terme "problématique". Ce qui "signe" la charge des auteurs. Qui, malgré tout, ont donné naissance à un ouvrage ayant toute sa place dans le débat public. Et accessoirement dans une bibliothèque.

 

Lucas Jakubowicz

 

Le Puy du Faux : enquête sur le Puy du Fou, un parc d'attréaction

Reconstitution d’une bataille médiévale au Puy du Fou (2013) © CC4.0/Pierre-André Leclercq

Dans le parc d’attréaction ICI

par Solène Minier

4 juin 2022

 

Deux historiennes et deux historiens passent au crible le célèbre parc d’attractions vendéen à thème historique qu’est le Puy du Fou. Bilan : mêlant allègrement histoire et fiction, sans jamais offrir à leur public les outils pour les distinguer, les spectacles ignorent superbement la méthode critique nécessaire à la pratique de l’histoire. Pire, ces séduisantes falsifications offrent le cheval de Troie parfait à une propagande réactionnaire.

 

L’intérêt des historiens pour le Puy du Fou n’est certes pas nouveau : dès les années 1980, Jean-Clément Martin et Claude Langlois ont dénoncé la réécriture contre-révolutionnaire de l’histoire par le parc vendéen. Depuis l’essor des « historiens de garde » tenants du roman national dans l’espace public, les historiens n’ont cessé d’alerter contre l’instrumentalisation de l’histoire mise en œuvre sous la houlette du millionnaire royaliste, soutien actif d’Éric Zemmour et propriétaire du parc, Philippe de Villiers. Le point d’orgue fut atteint en 2016 quand Villiers prétendit avoir acquis une bague ayant appartenu à Jeanne d’Arc et dont la communauté historienne, William Blanc et Christophe Naudin en tête, questionna sérieusement l’authenticité.

 

La dilatation du parc, de ses infrastructures et des périodes abordées (pas moins de 16 spectacles), ainsi que son succès auprès du grand public (plus de 2 millions de visiteurs par an), justifient une étude plus approfondie qu’une tribune ou une interview radiophonique. Voici donc nos quatre universitaires en route, « par un matin d’août pluvieux », pour trois jours de spectacles, de photos et d’annotations frénétiques. De l’histoire de terrain : l’exercice est assez nouveau, en particulier pour des historien.ne.s spécialistes de périodes éloignées de plusieurs siècles, pour exiger une méthodologie nouvelle. Le premier parti pris est celui d’une recherche collective : quatre historien.ne.s, deux hommes et deux femmes, respectivement spécialistes de chacune des quatre périodes canoniques de l’histoire occidentale (antique, médiévale, moderne et contemporaine). Loin de se consacrer uniquement à la recherche, tous enseignent dans le secondaire ou à l’université et se sont engagés dans des entreprises de vulgarisation de l’histoire.

 

Le second parti pris est celui de la diversité des sources traitées : non contente d’assister aux spectacles (parfois plusieurs fois), l’équipe examine les produits proposés à la vente dans les boutiques du parc, les noms des plats des restaurants et des chambres d’hôtel, et jusqu’aux icônes des toilettes ! Elle lit aussi la bibliographie ancienne et plus récente produite par les historiens sur le parc, mais aussi les livres vendus dans le parc – au premier rang desquels l’autobiographie de Philippe de Villiers et les historiens partisans de la thèse (invalidée par toute l’historiographie) du génocide vendéen – et même les commentaires des visiteurs sur TripAdvisor. La méthode historique de critique croisée s’applique tout aussi bien à ces sources du XXIe siècle qu’aux documents plus anciens qui leur sont coutumiers. Néanmoins, une réserve concerne l’absence d’entretiens sociologiques avec des personnels du parc et des visiteurs : si les auteur.e.s font preuve d’une grande honnêteté intellectuelle, admettant ce biais né du manque de temps, il aurait été profitable de pousser plus avant le choix de la recherche collective et de s’adjoindre la compagnie de sociologues formé.e.s à ces méthodes. Cela ne porte cependant pas préjudice au bel équilibre intellectuel et à l’efficacité rhétorique de cet ouvrage.

 

 

Le livre met d’abord au jour le rapport ambivalent entretenu par le parc avec le passé et avec la discipline historique. Né en 1978, le parc prospère sur le terreau du regain mémoriel des années 1980 et, plus particulièrement, de la mémoire vendéenne. Son succès repose toutefois sur le virage, négocié avec succès, du passage à l’échelle nationale. Pour cela, l’histoire locale ne suffit plus : le parc recourt alors à des images d’Épinal éculées mais partagées par un large public et devient la tête de pont de la diffusion d’un roman national fantasmé. L’invocation de la « liberté artistique », le flou délibérément entretenu sur les limites entre art et faits historiques, voire l’invention pure et simple d’objets prétendument authentiques, présentés sans contexte ni critique (la bague de Jeanne d’Arc), constituent la cheville ouvrière de cette vaste entreprise de falsification. En présentant un passé immobile, familier, rassurant car toujours voué à se répéter, le Puy du Fou ignore l’un des principes de la méthode historique, qui consiste à étudier avec nuance les phénomènes d’échos et de décalages entre les différentes périodes historiques. Le concepteur du parc n’explique rien : il ne contextualise pas et ne donne à comprendre ni les causes ni les conséquences des événements narrés. Chaque spectacle reprend la mélodie ronronnante du combat manichéen entre une communauté toujours-déjà-paysanne-très-chrétienne et des agresseurs venus de l’extérieur.

 

Préférant caresser son public dans le sens du poil plutôt que de remettre en cause ses idées reçues et lui enseigner comment se construit le savoir historique, le parc assène une vision nationaliste et antimoderne du passé. Souvent invisibles, les rares femmes représentées dans les spectacles attendent toujours le retour (de croisade, du front) et le secours d’un homme. Elles vivent par et pour le couple, valeur catholique cardinale du parc. Il n’y a ni conflits ni douleurs internes à la communauté paysanne : on ne voit jamais de grossesses, d’accouchements, de maladies, de famines, d’enfants ou de personnes handicapées. Jamais n’apparaissent de tensions entre les différentes classes sociales, toujours respectueuses d’un ordre aristocratique rêvé : les élites nobiliaires font advenir l’intrigue et l’Histoire, quand les paysans ne sont là que pour assurer répétition et continuité. Le parc ne cache pas, d’ailleurs, ses valeurs aristocratiques, dont le mépris du travail, pas plus que sa propagande ouvertement monarchiste. Les élites républicaines, comme les agents de la mairie au début du XXe siècle, ou encore les élites scientifiques (et, en filigrane, la communauté historienne), sont tournées en ridicule.

 

 

Philippe de Villiers fait le jeu des inquiétudes suscitées par la mondialisation et présente le Puy du Fou, emblème de la ruralité française éternelle, comme un abri face aux mutations du monde contemporain et au multiculturalisme honni. Le catholicisme aussi est proposé au public comme valeur refuge : filant avec lourdeur le thème chrétien de la lumière qui résiste, chaque spectacle associe cette religion à la paix et au bien. Jamais aucune autre religion n’est montrée, alors qu’ont vécu en Gaule puis dans le royaume de France des polythéistes gallo-romains, des juifs, des musulmans et des protestants. La mythification du baptême de Clovis synthétise l’association entre un royaume de France éternel (et fantasmé), le christianisme et la royauté – reprenant en tous points la vision qu’en propose Zemmour dans Destin français.

 

Le présent livre constitue donc un jalon important dans la bataille culturelle contre l’occupation du champ médiatique et politique par les discours d’extrême droite. Le style est efficace et enlevé, proche de l’oral sans jamais perdre de sa rigueur, parfois délicieusement caustique (« on apprend ainsi que la poule gâtinaise est « essentiellement française » (brave poulette) »). Loin de se parer des atours des défenseurs de la Vraie Foi Scientifique, les auteur.e.s ne font jamais preuve de mépris intellectuel envers le public ou les employés. Ils reconnaissent au contraire le plaisir et la fascination suscités par le parc, tout comme la capacité du public à marquer une distance critique face aux discours qu’on lui assène. Très conscients des tenants du débat dans lequel ils s’inscrivent, ils répondent aux critiques qu’on ne manquera pas de leur adresser : la méthode historique n’est pas le propre des historiens, mais de toute personne désireuse de faire preuve de curiosité et de sens critique ; l’histoire n’a pas à être rébarbative et un parc d’attractions pourrait être un excellent vecteur pédagogique. En somme, ce livre est un outil critique indispensable pour remettre en perspective un parc qui, aujourd’hui, sert de modèle de politique culturelle aux extrémistes de droite en PACA (liste Zou ! aux élections régionales) comme aux nationalistes espagnols, hongrois ou chinois.

Le Puy du Fou accueille plus de deux millions de visiteurs par an. Ici en juillet 2021.

Photo Franck Dubray/PHOTOPQR/OUEST FRANCE/MAXPPP

Le Puy du fou en flagrant délit de faux ICI

 

Samuel Gontier

Publié le 06/04/22

 

« L’histoire n’attend que vous », clame le slogan du Puy du Fou. Oui, mais quelle histoire ? Des chercheurs (Michel Vovelle, Jean-Clément Martin…) avaient déjà critiqué son traitement de la Révolution française et sa mise en avant d’un prétendu « génocide vendéen ». Cette fois, les presque deux millénaires évoqués dans le parc d’attractions sont passés au crible par une antiquisante (Pauline Ducret), un médiéviste (Florian Besson), un moderniste (Guillaume Lancereau) et une contemporanéiste (Mathilde Larrère). Ils ont non seulement vu les représentations mais aussi fréquenté les restaurants, scruté les livres et les objets vendus dans les boutiques, lu les « livrets pédagogiques » et l’autobiographie de Philippe de Villiers, créateur du parc et auteur de tous les spectacles. L’enjeu est de taille : le Puy du Fou accueille plus de deux millions de visiteurs par an et s’adresse explicitement aux scolaires.

 

Une France éternellement catholique et royaliste

 

« Des étoiles plein les yeux et le cerveau qui bugue », résument les auteurs. Éblouis par des spectacles grandioses, ils n’en relèvent pas moins quantité d’erreurs, d’anachronismes, d’approximations, de contre-vérités. Mais le véritable problème réside dans l’idéologie sous-jacente qui irrigue tous les siècles traversés. Le passé est fantasmé comme « une période plus simple et plus vraie », note Florian Besson, baigné d’« un nationalisme qui chante la grandeur de la France ». Une France éternelle jamais plus belle que dans le catholicisme et la royauté. Bref, explique Mathilde Larrère, le Puy du Fou délivre « un discours anti-universaliste, antirépublicain, anti-égalitaire, xénophobe, qui masque les dominations de classe et de genre ».

 

Les auteurs violemment attaqués

 

« Propagande woke », « gauchistes », « fils de p… marxiste », « extrémistes »… Depuis la parution du livre, les quatre historiens sont sur les réseaux sociaux accablés d’insultes, voire de menaces de mort (on promet le « bûcher » aux autrices et le « pal » aux auteurs). Sur RMC, Les grandes gueules les situent dans « la mouvance de la “cancel culture” ». Les médias d’extrême droite s’en mêlent, CNews en tête. Mathieu Bock-Côté, le remplaçant d’Éric Zemmour, dénonce « un livre d’une médiocrité épouvantable » commis par « des commissaires politiques qui se font passer pour des historiens » et emploient « les poncifs habituels du politiquement correct » comme la « théorie du genre ». L’éditrice Hélène de Virieu se dit « sidérée par la violence des attaques », d’autant plus qu’elles relèvent du procès d’intention et ne reposent sur aucune remise en cause de la solidité des arguments développés par les chercheurs . Cette (fausse) polémique illustre en tout cas combien il est dérangeant – et vital – de réfuter le roman national promu par l’extrême droite.

 

Partager cet article
Repost0
26 juillet 2022 2 26 /07 /juillet /2022 06:00

La Poste met fin au timbre rouge : ce que ça change

Olivier Besancenot est postier, on me dit qu’après avoir été facteur à Neuilly il est guichetier à mi-temps dans le XVIIIe arrondissement, un postier révolutionnaire anticapitaliste, il est donc normal qu’il s’élève contre la disparition du timbre rouge.

 

PaSiDupes: LCR ou NPA, le Che-Besancenot fait pitié

 

« Fin du timbre rouge et surtout une norme de distribution du courrier portée à J+3. La Poste malgré ses bénéfices pourra économiser 100 à 150 millions par an. La mort programmée du service public postale continue ! »

 

Ne postant plus de lettre je n’ai pas d’avis sur le sujet, je laisse donc la parole à ceux qui bossé sur le sujet :  

Trois questions sur la fin du timbre rouge annoncée par La Poste

 

La Poste a annoncé ce jeudi 21 juillet 2022 un renouvellement de sa gamme de courrier à compter du 1er janvier 2023. Mesure la plus emblématique : la fin du célèbre timbre rouge des lettres prioritaires, au profit d’une e-lettre.

 

        

C’est une petite révolution. La Poste a annoncé ce jeudi 21 juillet 2022 une refonte de son offre d’affranchissements au 1er janvier 2023, avec notamment la disparition du timbre rouge (urgent), qui sera remplacé par une « e-lettre » dématérialisée. Voici ce qu’il faut savoir sur les raisons de cette décision.

 

Qu’a décidé La Poste ?

 

La Poste va cesser de vendre son célèbre timbre rouge, à 1,43 €. Il sera remplacé par une e-Lettre rouge, « envoyée depuis laposte.fr jusqu’à 20 h, imprimée par La Poste à proximité du destinataire, et distribuée le lendemain sous enveloppe arborant un dessin de timbre rouge. » Celle-ci sera commercialisée à partir de 1,49 €.

 

La Lettre verte du quotidien sera distribuée en trois jours lieu de deux actuellement. Son prix restera inchangé 1,16 € pour 20 grammes, malgré l’inflation.

 

La Poste va par ailleurs lancer une lettre « turquoise services plus ». Elle concernera les envois « les plus importants nécessitant une traçabilité, comme pour l’envoi d’un chèque ou de petites marchandises. » Elle sera distribuée en J + 2 et proposée à partir de 2,95 €, variable en fonction du poids (jusqu’à 2 kg).

 

 

Une lettre internationale jusqu’à 20 grammes coûtera 1,80 € (+9 %). Les tarifs des colis postaux classiques envoyés en France (Colissimo) augmenteront parallèlement de 2,4 % au 1er janvier, mais le paquet de moins de 250 grammes restera au même prix de 4,95 €. La Lettre recommandée sera commercialisée à partir de 4,83 € (contre 4,55 € en 2022), avec un délai de distribution prolongé à J + 3.

 

Pourquoi a-t-elle pris cette décision ?

 

La Poste affiche trois raisons.

 

  • Il s’agit d’abord selon elle de répondre à l’évolution des usages des clients. « Les attentes exprimées par les 22 000 clients professionnels et particuliers consultés se concentrent autour de la fiabilité de la distribution, des services de suivi du courrier et de la prise en compte de l’impact environnemental », justifie-t-elle. « L’utilisation de la Lettre rouge tend à disparaître : les ménages envoyaient 45 Lettres prioritaires par an en 2010, seulement 5 en 2021. »

 

  • Ensuite, avec cette nouvelle offre, d’ici 2030, La Poste affirme qu’elle aura économisé « 60 000 tonnes de CO2 par an, ce qui représente une réduction de 25 % par rapport aux offres actuelles. » Et pour cause : l’usage de l’avion pour les lettres rouges ou des centaines de kilomètres parcours par des camionnettes très peu remplies.

 

  • Mais pour La Poste, ces économies sont surtout indispensables pour pérenniser le service universel postal, qui est devenu lourdement déficitaire (à hauteur de 1,1 milliard d’euros).

 

Pour Philippe Dorge, directeur général adjoint en charge de la branche services-courrier-colis, il faut « conforter l'avenir du courrier » et « pérenniser le service universel postal », qui garantit notamment une distribution six jours sur sept et des tarifs abordables pour les envois les plus courants. Car depuis 2008, les volumes de lettre rouges ont « été divisés par 14 ». Ce service commence donc à coûter cher et à peser sur l'environnement puisque le groupe utilise des avions, camions et camionnettes de moins en moins remplis.

 

Une modernisation que les syndicats ont du mal à comprendre. Selon eux, ce changement risque au contraire de rendre le service postal moins « universel ». « Une partie de la population sera exclue de ce service, notamment les personnes vivant dans les zones blanches [sans connexion Internet, ni réseau] les personnes âgées ou à mobilité réduite », s’inquiète Jean-Philippe Lacout, responsable national Courrier Colis FO Com. Ces citoyens seront donc contraints d’utiliser la lettre verte qui sera désormais distribuée sous trois jours au lieu de deux. « Ce qui est très pénalisant lorsqu’on a du courrier urgent à envoyer » estime le syndicaliste.

 

Quelles conséquences sont à prévoir ?

 

Vis-à-vis du pouvoir d’achat, « l’impact de la nouvelle tarification de la lettre sur le budget des ménages sera faible voire nul, compte tenu de la baisse de la consommation de courrier », assure La Poste. Selon l’Autorité de régulation des communications électroniques (ARCEP), la nouvelle gamme proposée par La Poste reste abordable.

 

Quant à la fin du timbre rouge au profit d’une e-Lettre, l’association de lutte contre l’exclusion des personnes âgées, Les Petits Frères des Pauvres, dénonce « une digitalisation à marche forcée ». La Poste assure que les clients éloignés du numérique auront « la possibilité d’envoyer une e-Lettre rouge depuis un bureau de poste, sur un automate ou avec l’aide d’un conseiller. » Mais pour Isabelle Sénécal, responsable du pôle plaidoyer des Petits Frères des Pauvres, pour envoyer leur courrier prioritaire, les personnes âgées « au mieux entreront dans la dépendance parce qu’elles auront besoin de quelqu’un pour les aider, et au pire y renonceront, faute de pouvoir se déplacer. »

 

En ce qui concerne la question de la confidentialité de la lettre, une porte-parole du Groupe assure que l’impression est gérée par des machines, sans la moindre intervention humaine, et que la lettre numérique est ensuite supprimée du système informatique.

Partager cet article
Repost0
25 juillet 2022 1 25 /07 /juillet /2022 06:00

ÉGLISE SAINT-JACQUES DU HAUT PAS - LE PIETON DE PARISSaint-Jacques du haut pas : église St-Jacques du haut pas. Rue de l'abbé de  l'épée. | Paris Musées

Comme un lundi après une virée dégustative de vin nu en Bourgogne je vais puiser dans mon vivier une chronique qui me permet  de célébrer cette date mémorable.

 

 

Pourquoi compte-t-elle double me direz-vous ?

 

Sainte Claire d'Assise et l'Ordre des Clarisses

 

Par le hasard d’une très belle rencontre, de celle qui marque une vie, mais je n’en dirai pas plus, c’est intime.

 

Nicolas Carmarans Minimus Rosé | Vivino

 

25 juillet 2008

 

L’adresse mystère d’un jour de fête : le 19-21 rue des Fossés Saint Jacques

 

Pour m’y rendre, de chez moi, le 24 Boulevard Saint Jacques, avec mon vélo, je commence par emprunter la rue du Faubourg Saint Jacques. Au bout de celle-ci je bute sur la rue Saint Jacques que je ne peux prendre car elle est en sens interdit. Alors je prends la rue Pierre Nicole puis celle des Feuillantines et je passe à quelques pas de l’église Saint Jacques du Haut-Pas (escale sur la route des pèlerins de Saint Jacques de Compostelle) Je coupe la rue Gay-Lussac – celle qui fleure bon le pavé made in 68 – et je m’enfile la rue d’Ulm qui, elle, garde un petit goût de GP (Gauche Prolétarienne pour les initiés qui lisent mes écrits du dimanche) mais, juste avant que celle-ci ne se jetât sur la place des Grands Hommesle Panthéon – je vire à gauche – pas celle du facteur de Neuilly – pour me retrouver dans la rue des Fossés Saint Jacques. Voilà, je suis arrivé sur la place de l’Estrapade qu’est toute mignonne avec sa petite fontaine et son jet d’eau, l’ombrage de ses arbres et ses quelques bancs. On se croirait presque arrivé sur la place d’une sous-préfecture endormie alors qu’on est à deux pas de l’inexpugnable mairie de Tibéri.

 

La suite ICI

 

*Le facteur de Neuilly : Olivier Besancenot

 

*Tibéri Jean fut le successeur de Jacques Chirac à la mairie de Paris, avec Xavière ils  régnaient sur le 6e, faisaient votre les trépassés, Jean fut le premier à faire tracer des pistes cyclables à Paris.

Partager cet article
Repost0
24 juillet 2022 7 24 /07 /juillet /2022 06:00

 

Peu friand des discours de commémoration j’ai pourtant écouté celui d’Emmanuel Macron à Pithiviers dans cette gare où ont transité une partie des 13.000 Juifs arrêtés à Paris et en banlieue le 16 juillet 1942, il a d'abord repris les mots de Jacques Chirac qui en 1995 avait été le premier président à reconnaitre la responsabilité de la France dans la Rafle du Vel d'Hiv: « L'Etat français manqua à tous les devoirs de la patrie des lumières et des droits de l'homme » rappelant que les déportés sont à la fois des « victimes de l'Allemagne nazie et de la France de Vichy »

 

« Nous n'en avons pas fini avec l'antisémitisme. Et nous devons en faire le constat lucide. Cet antisémitisme est encore plus brûlant, rampant, qu'il ne l'était en 1995, dans notre pays, en Europe, et dans tant d'endroits du monde » a ensuite mis en garde Emmanuel Macron. Désormais, l'antisémitisme « peut prendre d'autres visages, se draper dans d'autres mots, d'autres caricatures, a-t-il poursuivi, évoquant tour à tour la "barbarie terroriste", les "assassinats et crimes", les commentaires "les réseaux sociaux" ou les "profanations de tombes" »

« Il s'immisce dans les débats sur les plateaux de télévision. Il joue de la complaisance de certaines forces politiques. Il prospère aussi autour d'une nouvelle forme de révisionnisme historique, voire de négationnisme », a-t-il insisté, faisant allusion, sans le nommer, au candidat d'extrême droite à l'élection présidentielle Éric Zemmour qui avait notamment soutenu que le maréchal Pétain avait "sauvé" des juifs français durant la Seconde Guerre mondiale.

 

« Ni Pétain, ni Laval, ni Bousquet, ni Darquier de Pellepoix, aucun de ceux-là n'a voulu sauver des Juifs. C'est une falsification de l'histoire que de le dire », a répondu le chef de l'Etat, en estimant que « ceux qui s'adonnent à ces mensonges ont pour projet de détruire la République et l'unité de la Nation ».

 

N’en déplaise aux anti-Macron systématiques ce fut un discours clair, sans ambiguïté, cette ambiguïté si chère à François Mitterrand.

 

La porte-parole de la NUPES s’est illustrée sur Twitter, sans y écrire le mot juif, en affirmant qu’Emmanuel Macron était disqualifié car il avait rendu hommage au Pétain de Verdun. Polémique stupide, Pétain fut élevé au grade de Maréchal de France puis déchu mais son ignominie en tant que chef de l’Etat Français n’efface en rien son passé. Si la grande majorité des Français se sont ralliés à lui c’est sur l’image d’Epinal qu’il s’était forgé. C’était un conservateur réactionnaire et sa trajectoire finale n’est pas due au hasard, elle était inscrite dans son parcours politique. Bref, je ne me fait pas l’avocat de Pétain, ni son procureur, je regrette le niveau zéro du débat politique qui s’est instauré dans notre pays, une hystérie menée à la baguette par Mélenchon ; disruptif Macron ne fait rien pour calmer le « jeu ».

Le Vel d'Hiv, invisible et inoubliable - Histoire analysée en images et  œuvres d'art | https://histoire-image.org/

DÉBATS

ANTISÉMITISME

 

Dans « De la haine du juif », Pascal Ory déjoue les pièges de l’histoire ICI 

 

En s’attaquant à la « question antijuive », l’historien décortique les différentes formes de judéophobie intervenues depuis l’avènement du christianisme, de l’antijudaïsme médiéval à l’antisionisme contemporain en passant par l’antisémitisme du XIXe siècle.

 

Par Philippe-Jean Catinchi

Publié le 03 décembre 2021

 

Il faut un sacré courage à l’historien Pascal Ory pour s’attacher à interroger la longue généalogie de la haine du juif, dont le vocabulaire atteste les mutations comme la variation des fondements revendiqués. Sans le sous-titre « essai historique », l’étude pourrait être prise pour un pamphlet alors il faut du courage pour conduire ce chantier gigantesque. Cela suppose une impeccable vigilance envers les approximations et les anachronismes à déjouer, tant la littérature sur le sujet est encombrée de scories d’une décourageante vitalité.

 

Du courage aussi puisqu’il n’élude pas la question de sa propre identité pour mieux saisir d’où il vient et où il veut en venir (« Ni juif, à sa connaissance, ni antijuif, autant qu’il le sache. Après tout, ce ne serait déjà pas si mal : imaginez un instant un univers peuplé seulement de juifs et d’antijuifs. ») Au risque d’être disqualifié par ceux qui n’entendent pas sans réserve la parole d’un goy. Du courage enfin parce que la langue est le premier piège – le pire, dès qu’il s’agit de disséquer les haines ? – et que Pascal Ory, qui vient d’être élu à l’Académie française, interroge autant les mots que leur promotion historique (« antijudaïsme » médiéval, « antisémitisme » scientiste du XIXe siècle, « antisionisme » géopolitique contemporain) pour adopter une « judéophobie » générique qui ne règle pas véritablement le problème, la peur (« phobie ») n’équivalant pas à la haine et à la radicalité qu’elle implique. Mais y a-t-il une issue satisfaisante quand tout relève du parti pris hostile ?

 

Concurrence de radicalités

 

Car Pascal Ory assume crânement qu’« il n’y a pas de question juive. Mais une question antijuive, oui, assurément ». S’il emprunte la formule à Jean-Paul Sartre et à ses Réflexions sur la question juive (1946), elle remonte au début du XIXe siècle et naît en Allemagne où elle stigmatise l’impossible assimilation d’une communauté au nom de sa religion, et bientôt de sa « race ». C’est dans la culture germanique, où la philologie est une science souveraine, que naît aussi peu après la notion d’antisémitisme, déclinaison particulière de la xénophobie qui accompagne alors l’affirmation des nationalismes.

 

Que l’essai soit celui d’un historien s’avère d’entrée décisif puisque M. Ory réfute toute judéophobie avant l’avènement du christianisme. Si les récits antiques attestent de luttes et de répressions sous les Assyriens, Babyloniens et autres, jusqu’à Rome, les raisons n’en sont jamais que politiques, l’hétérogénéité tant ethnique que religieuse n’indisposant pas les dominants. L’historiographie a parfois privilégié des temps forts, tels que la destruction, en 70, du Temple de Jérusalem par Titus, dont la compagne Bérénice est du reste fille du dernier roi juif de Judée, ou la révolte du zélote Bar Kokhba qui conduisit Hadrien à raser Jérusalem (135) au terme d’une guerre atroce, mais l’empereur Julien envisagea en 362 la reconstruction du Temple.

 

Les fables qui ont popularisé l’idée d’une judéophobie impériale ne sont que le fruit d’une concurrence de radicalités pour dire l’une l’impossible assimilation des juifs, l’autre la virulence d’une haine générale à leur égard. L’historien n’est pas dupe. Comme il n’a garde de confondre l’antijudaïsme médiéval, qui caricature le peuple juif en déicide et pointe la foi et les pratiques en ménageant une possible assimilation par la conversion et l’antisémitisme moderne. Là il n’est plus question de réconciliation possible avec des égarés. Malgré les progrès, hérités des Lumières, d’une tolérance théorique et d’une émancipation pratique, l’animosité antijuive persiste et change de registre.

 

Contre le nouvel ordre libéral, traditionalistes et socialistes traquent le complot et le juif se retrouve au cœur de délirants scénarios dont le franc-maçon fait pareillement les frais. La mythologie haineuse en est réactivée et si la Shoah semble clore le paroxysme sur l’ignominie absolue, la naissance d’Israël ouvre un troisième moment, où l’antisionisme rejoue, en mode désormais mondialisé, la haine activée au cours du IVesiècle quand le christianisme a bouleversé la donne.

 

On peut penser que cette réflexion dense mais accessible vient à point nommé quand l’actualité littéraire (Anne Berest, La Carte postale, Grasset ; Christophe Donner, La France goy, Grasset ; François Noudelmann, Les Enfants de Cadillac, Gallimard) comme cinématographique (Philippe Le Guay, L’Homme de la cave) accompagne les remous de la candidature d’Eric Zemmour à l’Elysée. Ce serait oublier la cohérence de la démarche de Pascal Ory, champion pionnier de l’histoire culturelle, qui en élève de Jean Delumeau et René Rémond, conjugue stricte rigueur et analyse en profondeur.

 

En marge des salutaires Ce que dit Charlie (2016), Peuple souverain (2017) et son « Tract » Un monde moins mondial que jamais (2020), tous parus chez Gallimard, il y a aussi récemment livré une capitale réflexion, Qu’est-ce qu’une nation ? (2020), où la place faite aux juifs, tributaire des variations de la notion de national, donnait déjà des clés pour comprendre les récurrences de leur rejet.

 

 

« De la haine du juif. Essai historique », de Pascal Ory, Bouquins, 162 pages, 18 euros.

 

Philippe-Jean Catinchi

Rafle du Vel' d'Hiv' : les justifications de Benjamin Griveaux après avoir  publié une photo de collaborateurs

Pascal Ory, né en 1948, est un historien français, élève de Jean Delumeau, spécialiste d'histoire culturelle et d'histoire politique. Il s'est intéressé au fascisme dès sa maîtrise, consacrée aux Chemises vertes d'Henri Dorgères. Il est l'un de ceux qui ont, dès les années 1970, contribué à mieux définir l'histoire culturelle.

 

Après avoir enseigné à l'Université de Versailles-Saint Quentin en Yvelines, il est aujourd'hui professeur à l'Université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne. Il préside l'Association pour le développement de l'histoire culturelle (ADHC) et il est régent du Collège de Pataphysique.

 

En janvier 2012, il est nommé commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres. Il a été également Président du Conseil Permanent des Ecrivains (CPE) de 2017 à 2019.

 

N'en déplaise à Jean-Paul Sartre, il n'y a pas de question juive, mais une question antijuive. Et c'est une question qui se pose aux non-juifs, les goys, comme l'auteur, comme moi. Pourquoi l'Homme a posé la question dans L’Histoire, depuis quand et pourquoi, et surtout pourquoi encore aujourd'hui, et pourquoi elle se posera à jamais. La démonstration est aussi cruelle qu'éclairante.

 

Le mot antisémitisme est né sous la plume d'un philologue autrichien en 1860 puis repris en 1879 par Wilhelm Marr, un Allemand. Il convient de souligner que la philologie est une spécialité germanique, dont l'une des catégories est le langage « sémitique ». En découle une perspective culturelle visant la bipolarité Aryens / Sémites. L'auteur préfère user du terme de judéophobie. Il en retrace l'histoire, celle des exclusions entre communautés : Grecs, Egyptiens, Romains, Chrétiens. Un panorama des haines : monothéiste, athée, mondialisée …

 

Après le choc de la Shoah, la situation des Juifs ne fut jamais aussi favorable que pendant les trente années qui la suivirent. Pour la première fois depuis la chute du Second Temple, un Etat put se revendiquer du peuple juif. Un consensus s'impose alors parmi les instances intellectuelles et politiques d'Occident autour de la délégitimation de toutes les formes de judéophobie. Sauf en Union Soviétique

 

Si la judéophobie est née avec le christianisme, elle est donc « de droite », mais l'antisémitisme d'aujourd'hui vient de « la gauche », parmi ceux qui se considèrent comme exploités, humiliés, menacés : du ressentiment naît la xénophobie – un sondage de 2019 révèle que 44% des sympathisants des Gilets jaunes adhéraient à la thèse d'un complot sioniste mondial, contre 22% (quand même !) dans la population française.

 

Le phénomène se développe avec l'essor des idéologies et mythologies marginales et complotistes. L'effondrement du modèle marxiste et la droitisation continue de la société israélienne, substitue pour certains intellectuels de gauche militants le concept de « classe » à celui de « race ». le prolétaire est devenu l'immigré, et une partie de la gauche radicale est accueillante à la problématique de la traditionnelle judéophobie du XIXème siècle, sous couvert désormais d'antisionisme.

 

La conclusion de cet essai historique est tragique. La judéophobie ne remonte pas à la nuit des temps mais prend date pour être éternelle.

 

Lien : ICI 

80 ans après, des photos inédites mettent des visages sur les "raflés du  billet vert"

Partager cet article
Repost0
23 juillet 2022 6 23 /07 /juillet /2022 06:00

https://www.avoir-alire.com/IMG/jpg/melle_4.jpg

Le vin d’honneur improbable d’Edouard Baer et François Damiens à Cannes 😭

TWIL on Twitter: "L'abus d'alcool est dangereux pour la santé mais pas le  spectacle d'Édouard Baer ! 😉 À consommer sans modération. #twil  #thewineilove #edouardbaer #apero #vacances #winelover #winelovers #wine # vin https://t.co/l0tUXud1ec

Edouard Baer très à l’aise dans Le Grand Échiquier

 

Anne-Elisabeth Lemoine est entourée d’invités exceptionnels pour cette nouvelle édition : Francis Cabrel est notamment mis à l'honneur. À ses côtés, on retrouve Thomas Dutronc, Olivia Ruiz, Maxime Leforestier, François Morel, Marie-Claude Pietragalla, Camille Lellouche, Hatik ou encore Edouard Baer.

 

Ce dernier n’a par ailleurs pas laissé les téléspectateurs indifférents et a fait rire la Toile. L’acteur, un verre à la main a marqué les internautes par son attitude nonchalante : « Édouard Baer est le seul à avoir le droit à un verre. Francis et Thomas n'ont pas le droit de boire ». D’autres se demandent ce qu’il y a dans le verre du comédien : « Quelqu’un sait ce qu’il y a dans le verre d’Édouard Baer ? Tchin mon doudou » #LeGrandEchiquier"

Aujourd’hui c’est « Mademoiselle de Joncquières » 2018

 

Mademoiselle de Joncquières en DVD : Mademoiselle de Joncquières - AlloCiné

 

Pourquoi ce film ?

 

Parce qu’il me permet de reparler de ma chère Cécile de France, de découvrir un Edouard Baer hors de son personnage de bouffon à je ne sais quel degré d’humour mais aussi, « Petites fiches de l’été » oblige le casting, hormis les « utilités » est des plus courts

 

Quelle est l’histoire ?

 

L'action se déroule en France au XVIIIe siècle. Madame de La Pommeraye, jeune et jolie veuve se pique de n'avoir jamais été amoureuse. Elle finit cependant par céder aux avances du libertin marquis des Arcis qui la courtise avec assiduité. Après quelques années heureuses, elle découvre que celui-ci s’est peu à peu lassé d'elle.

 

Brisée et blessée dans son orgueil, elle entreprend de se venger en humiliant le marquis. Elle va chercher madame de Joncquières, une femme dont le triste destin lui avait été raconté par une amie : issue d'une union illégitime et abusée par un séducteur, elle et sa fille se sont retrouvées sans ressources et contraintes à la prostitution.

 

Madame de la Pommeraye leur fournit le gîte et le couvert, leur demandant en échange de se montrer désormais pieuses et dévotes, avant de les présenter au marquis des Arcis. Celui-ci, convaincu de la dévotion et de la virginité de mademoiselle de Joncquières, en devient fol amoureux, mais, sur les conseils de madame de la Pommeraye, la mère et la fille le repoussent à plusieurs reprises. Il finit par demander la jeune fille en mariage.

 

Cette dernière souffre énormément de la fausseté de cette situation. Le lendemain du mariage, madame de la Pommeraye les amène par surprise dans l'établissement où la jeune épouse et sa mère se sont prostituées et annonce au marquis qu'il sera désormais la risée de l'aristocratie locale. Profondément humiliée, la jeune épousée tente de se suicider. Le marquis, qui se montre d'abord d'une extrême froideur envers sa jeune épouse, finit par se radoucir devant la sincérité et l'honnêteté de la jeune femme, et par accepter la situation. Rencontrant l'amie de madame de la Pommeraye, il lui dit même qu'il souhaite remercier cette dernière, sans laquelle il n'aurait jamais connu son épouse.

 

Le film se termine sur une ultime rencontre entre madame de la Pommeraye et son amie. Cette dernière lui ment en prétendant que le marquis est parti, sans son épouse, se retirer dans ses terres et ne lui transmet pas ses remerciements.

 

Réalisation

 

Emmanuel Mouret réalise un court métrage à 19 ans, suit à Paris pendant quatre ans des études d’art dramatique et obtient un diplôme en 1998 de la Fémis en section « réalisation ». Son film de fin d'études «Promène-toi donc tout nu !» sort en salle en 1994.

 

À l'instar de Sacha Guitry et Woody Allen, le cinéaste joue fréquemment le rôle principal de ses films, interprétant un jeune homme candide et maladroit. Chaque fois, il signe le scénario.

 

Il écrit et réalise son premier long métrage en 2000, «Laissons Lucie faire !», dans lequel il joue et dirige Marie Gillain. Il enchaîne quatre ans plus tard avec son deuxième long métrage, « Vénus et Fleur » 2004 porté par deux actrices inconnues dans les rôles titres. Le film est sélectionné pour La Quinzaine des réalisateurs en 2004 à Cannes.

 

Il en va de même pour « Changement d'adresse » 2006. Il y offre son premier rôle au cinéma à Frédérique Bel, à qui il donne aussi la réplique. La comédienne devient « sa muse » et jouera dans quatre autres de ses films.

 

Elle le suit ainsi pour une seconde comédie douce-amère, « Un baiser, s'il vous plaît ! » 2007 son quatrième film, où il tient le premier rôle masculin, entouré d'une large distribution comportant Virginie Ledoyen et Julie Gayet.

 

En 2008, en tant qu'acteur, il se laisse diriger par Claire Simon pour le film franco-belge, « Les Bureaux de Dieu », où il tient un second rôle, au sein d'un casting français.

 

Il revient en 2009 avec son cinquième film, « Fais-moi plaisir ! », une nouvelle comédie à la large distribution : il retrouve une troisième fois Frédérique Bel mais dirige aussi Judith Godrèche et Déborah François.

 

Emmanuel Mouret tourne, à l'automne 2010, son sixième long-métrage, « L'Art d'aimer » sort 2017. Ce film choral lui permet de retrouver tous ses acteurs fétiches, dont Bel. Pour la première fois, il ne tient pas le premier rôle masculin, mais le confie à François Cluzet. Ce long-métrage semble aussi boucler une trilogie.

 

Il passe pour la première fois au drame pour son septième long-métrage, « Une autre vie » 2013  mais ne s'éloigne pas pour autant de la romance, formant un triangle amoureux entre Jasmine Trinca, JoeyStarr et Virginie Ledoyen, qu'il retrouve pour une seconde fois.

 

Il revient à la comédie de mœurs et au rôle principal masculin pour « Caprice » 2015. Il s'entoure cette fois d'Anaïs Demoustier dans le rôle-titre, Virginie Efira dans le premier rôle féminin et Laurent Stocker de la Comédie-Française dans le rôle du meilleur ami du héros. Le film est récompensé au Festival du film de Cabourg 2015 par un Swann d’Or du meilleur long-métrage.

 

 

Début février 2021, Emmanuel Mouret reçoit le 31e prix des auditeurs du Masque et la Plume de France Inter pour son film « Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait »

 

La sortie de « Chronique d’une liaison passagère », présenté au festival de Cannes hors compétition, est prévue pour l'automne 2022.

 

https://focus.telerama.fr/967x550/100/2021/03/28/73f75096-d54d-47ae-b84e-72978a9fdcf7.jpg

 

Qui fait quoi ?

 

Cécile de France :           Madame de La Pommeraye

 

Que dire encore de la si belle Cécile de France que l’on ne trouve pas encore dans les fiches consacrées à des films ou elle fait splendeur. Laissons la parole à des gens sérieux.

 

Dans son édition 2020 le dictionnaire Larousse la présente comme : « Actrice ayant changé de registre avec les ans . »

 

 

Édouard Baer :                le marquis des Arcis

 

Édouard Baer, né le 1er décembre 1966 à Boulogne-Billancourt, est une personnalité française de théâtre, de radio et de cinéma.

 

Il est auteur, metteur en scène, comédien et producteur de théâtre, animateur de radio, animateur et producteur de télévision, acteur, scénariste, réalisateur et producteur de cinéma.

 

En 2018, il est maître de cérémonie du festival de Cannes ; son intervention étant très appréciée, une journaliste du Huffington Post écrit : « Est-ce qu’on peut mettre Édouard Baer maître de cérémonie tous les ans s’il vous plaît ? ». En 2019, il est à nouveau maître de cérémonie au festival de Cannes, un « rôle qui lui sied comme un gant ».

 

Pétri de malice il tourne : « Un complot de saltimbanques » 1996 de Jean Labib resté malheureusement inédit en salle alors que le titre lui va si bien.

 

Cécile de France, Edouard Baer… Tourné dans la Sarthe, le film Mademoiselle  de Joncquières au cinéma ce mercredi | Les Alpes Mancelles

 

 

Alice Isaaz :                       Mademoiselle de Joncquières

 

En 2015, elle fait partie de la liste des Révélations de l'Académie des arts et techniques du cinéma. Au cinéma, elle est à l'affiche à trois reprises : pour le drame historique En mai, fais ce qu'il te plaît » 2015 de Christian Carion ; puis la comédie dramatique « Rosalie Blum », de Julien Rappeneau. Elle y tient le troisième rôle principal, aux côtés de Noémie Lvovsky et Kyan Khojandi. Enfin, elle fait partie du quatuor de la comédie de mœurs « Un moment d'égarement », 2015 de Jean-François Richet. Contrairement aux deux autres films, son nom ne figure pas sur l'affiche, qui met en avant les protagonistes masculins, incarnés par Vincent Cassel et François Cluzet.

 

Elle se contente d'un second rôle dans le remarqué thriller « Elle » 2016 première réalisation française de l'acclamé cinéaste néerlandais Paul Verhoeven. En revanche, l'année suivante, elle est propulsée pour la première fois tête d'affiche avec le film indépendant « Espèces menacées » de Gilles Bourdos. Elle y a pour partenaire Vincent Rottiers.

 

Cette même année, elle est de nouveau sur la liste des Révélations de l'Académie des arts et techniques du cinéma.

 

En 2018, elle tient des rôles importants dans deux films très différents : elle seconde Franck Gastambide dans sa première expérience en tant que tête d'affiche d'un drame social, pour « La Surface de réparation » 2017. À la fin de l'année, elle surprend dans le film d'époque « Mademoiselle de Joncquières », écrit et réalisé par Emmanuel Mouret. Elle seconde cette fois Cécile de France et Édouard Baer.

 

Puis, Alice Isaaz est à l'affiche du film « Le Mystère Henri Pick » 2019 aux côtés de Fabrice Luchini et Camille Cottin. À la fin de l'année, elle interprète Emma dans le film « Play » 2019 d'Anthony Marciano, une amie d'enfance de Max joué par Max Boublil, le personnage principal, qui revoit les moments importants de sa vie par le biais de ses prises caméscope au fil des années.

 

 

Natalia Dontcheva :               Madame de Joncquières, sa mère

 

Natalia Dontcheva, née en 1969 à Sofia, est la fille de l'acteur Plamen Donchev.

 

En 1989, elle s'installe en France. Elle joue dans des séries telles que « Nestor Burma », « Julie Lescaut », « PJ », « Une femme d'honneur », « Femmes de loi » ou encore « Joséphine, ange gardien » mais aussi « Doc Martin ».

 

En 2009, Natalia Dontcheva devient blonde et joue avec Michaël Youn dans la comédie « Coursier ».

 

À la télévision, on la retrouve en personnage récurrent dans la série « Doc Martin » avant de la découvrir dans le téléfilm de David Delrieux « L'Ombre d'un flic ». 2011

 

En 2018, elle interprète une poignante Madame de Jonquières dans le film Mademoiselle de Joncquières d'Emmanuel Mouret.

 

 

Laure Calamy :                 Lucienne, l'amie de Madame de La Pommeraye

 

Née en 19751, elle est la fille d'une psychologue et d'un médecin. Elle s'essaie au théâtre durant sa jeunesse.

 

Après le baccalauréat, elle s'installe à Paris et intègre le Conservatoire national supérieur d'art dramatique, dont elle sort en 2001. Elle y fait la rencontre d'Olivier Py, qui la dirige dans « Au monde comme n'y étant pas », « Orlando ou l'impatience » 2014 et « Les Parisiens » 2004 de Claude Lelouche.

 

Ses prestations dans des moyens métrages, « Ce qu’il restera de nous » 2012, de Vincent Macaigne, et « Un monde sans femmes » 2012, de Guillaume Brac, pour lequel elle reçoit le prix Jeanine Bazin au Festival Entrevues de Belfort, sont remarquées par les critiques.

 

Son interprétation dans le court-métrage « La Contre-allée » 2014 de Cécile Ducrocq, révélé à Cannes à la Semaine de la critique, lui vaut un prix spécial au Festival de Sundance.

 

On la voit au cinéma, dans un premier temps dans des seconds rôles. Son personnage de Noémie dans la série télévisée « Dix pour cent » en 2015 la fait ensuite connaître du grand public8.

 

Elle est nommée en 2018 au César de la meilleure actrice dans un second rôle pour son rôle dans « Ava » 2017 de Léa Mysius, et reçoit en la même année le Molière de la comédienne dans un spectacle de théâtre privé, pour sa prestation dans « Le Jeu de l'amour et du hasard » de Marivaux, mis en scène par Catherine Hiegel au Théâtre de la Porte-Saint-Martin.

 

En 2020, elle joue le rôle principal du film de Caroline Vignal, « Antoinette dans les Cévennes », qui connait un beau succès en salle et lui vaut le César 2021 de la meilleure actrice.

 

 

Bons Moments

 

La tête de Cécile de France, lorsque prenant le thé avec son « amie » Lucienne, celle-ci ne fait rien pour sauver la mise à Madame de La Pommeraye qui se trouve fort mortifiée par la tournure qu’a pris la vengeance, par elle élaborée, du comportement du Marquis des Arcis.

 

Oh la perfide, Oh la chipie ! C’est pas beau de mentir ainsi, même avec l’élégance qu’on savait y mettre au XVIII éme siècle.

 

 

Et si pour une fois on parlait musique

 

Riche bande son Bach, Vivaldi, Scarlatti, Haendel, Richard Heacock, Nick Pynn, Giovanni Mirabassi, Georges Bizet ( Petites fiches d’été peut être, mais il faut quand même meubler)

 

 

Et aussi du scénariste

 

Emmanuel Mouret, d'après l'histoire de Madame de la Pommeraye incluse dans Jacques le Fataliste et son maître de Denis Diderot

 

 

Ou même du costumier

 

César 2019 : César des meilleurs costumes pour Pierre-Jean Larroque

 

 

Rions sou cape

 

La musique entendue au début du film est le menuet de la Suite no 2 L'Arlésienne de Georges Bizet, composée à la fin du XIXe siècle, alors que l'histoire se déroule dans la seconde moitié du XVIIIe siècle – SILENCE DANS LA SALLE !

 

 

P.S. En introduction à sa première fiche Ciné papy avait déclaré qu’il ne fallait pas compter sur lui pour parler de la troisième maquilleuse de la seconde équipe qui avait remplacé la première remerciée en raison d’un profond désaccord entre le réalisateur et le producteur.

 

Mais là, vous m’excuserez il me faut tirer à la ligne

 

 

 

Pax

 

Prochainement « Les Dames du bois de Boulogne »

Partager cet article
Repost0
22 juillet 2022 5 22 /07 /juillet /2022 06:00

 

J’ai un faible pour le nouveau Ministre de l’Éducnat, Pap NDIAYE.

 

https://www.leparisien.fr/resizer/V6BBAprzwEXppfcZ9ev4zfLFJIo=/932x582/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/leparisien/5BBVLG6RCRAQFO337TSTVRYJSU.jpg

 

Pourquoi ?

 

Pour une raison, que certains trouveront mauvaise, il a scolarisé ses enfants dans une école privée, et pas n’importe laquelle, ne fût-elle sous contrat, l’École Alsacienne, une des plus élitistes et des plus chères de France ?

 

L’École de l’entre-soi.

 

Passant le matin et en fin d’après-midi à vélo devant cette prestigieuse école j’ai  pu constater que la gauche parentèle y était bien représentée.

 

Mais, le monstre bureaucratique de l’Éducnat, cette hydre qui lamine tout, ne peut être démantelé que par une méthode, fort critiquée en ce moment, la méthode Uber qui a permis de foutre un coup de pied au cul aux taxis pourris, malpolis et voleurs, quasi-monopole de la compagnie G7. En écrivant cela je ne suis pas un farouche partisan de l’Ubérisation de notre économie mais j’affirme « qu’un malheur est bon » dans ce pays un malheur pour les choses changent. Aujourd’hui, les taxis sont propres, souvent polis, les tarifs sont maîtrisés, reste à la puissance publique à mettre des grains de sable dans le modèle Uber. Les Nupes  devraient se souvenir que les acquis sociaux des salariés sont le fruit du droit.

 

Pendant la convalescence de mon opération de la hanche puis, suite à ma gamelle en vélo, j'ai pratiqué Uber pour la qualité du service, simplicité, régularité, aide à la montée et descente avec des béquilles, maintenant je suis à nouveau 100% vélo et je ne me fais rien livrer par Uber ou autres Deliveroo. 

 

J’ai choisi de lui ce texte sur les digues du Mississippi car, en ces temps de changement climatique, il apporte une pierre à la réflexion pour ceux qui pensent que seule la technique pourra en contrecarrer les effets dévastateurs de la montée des eaux.

Mississippi (fleuve).Le fleuve Mississippi | ECO 99 International

Le Mississippi défie les ingénieurs américains depuis de l’un siècle et demi. Son bassin de drainage est de 20% plus large que celui du fleuve Jaune, deux fois plus large que celui du Nil ou du Gange. Il couvre 41% du territoire américain, de la frontière canadienne au golfe du Mexique, de la Caroline du Nord à l’Idaho. Dompter un tel monstre est une tâche colossale.

 

Pap NDIAYE, notre nouveau ministre de l’Éducation Nationale, dans son livre Les Noirs Américains. ICI 

 

Le cyclone Katrina, en août 2005,  a pris les États-Unis  de court. Pourtant, en 1927, une crue du Mississippi mit déjà en évidence les erreurs techniques et politiques commises dans l’aménagement de la région. Mais aussi l’efficacité de l’État, quelques années avant le New deal.

 

Les pluies étaient tombées dru  dès l’été 1926 dans le Midwest, en saturant les sols et en gonflant les  rivières. Les premières inondations survinrent en septembre dans l’Iowa et l’Illinois. Il plut encore tout l’automne, de telle sorte que les eaux du Mississippi montaient lentement, inquiétant la population. Mais les autorités et les ingénieurs expliquaient d’un ton rassurant que les formidables digues enserrant le fleuve tiendraient aisément. En avril 1927, les pluies redoublèrent sous un ciel noir.

 

[…]

 

Au milieu du XIXe siècle, trois des plus célèbres ingénieurs du pays, Charles Ellett, Andrew Humphreys et James Eads, s’affrontèrent férocement pour faire prévaloir leurs plans. Ellett recommanda la construction de digues avec des ouvertures et des réservoirs, de manière à laisser écouler progressivement un trop plein d’eau pour éviter une trop forte pression et une rupture brutale. Par contraste Humphreys, un ingénieur de l’armée, préconisait des digues simples, dont la construction bien calculée devait, selon lui, augmenter la vélocité du courant et aussi creuser le lit du fleuve afin de remédier au problème principal posé par les digues : elles contraignent le fleuve et haussent son niveau d’eau, de telle sorte qu’en cas de rupture, un mur d’eau s’abat instantanément sur la région. Quand à Eads, un ingénieur autodidacte, il prônait des digues simples assorties de jetées pour contraindre les courants.

 

En 1879, le Congrès créa la Mississippi River Commission, composée d’ingénieurs civils et militaires, chargée de trancher entre les différents projets. La commission opta finalement pour des digues simples, en suivant la proposition d’Humphreys. Le fleuve, qui pendant des siècles avait creusé une vallée très large dans un équilibre délicat entre la terre, les courants et les alluvions, était désormais enserré entre des digues comme un vulgaire canal. Or, loin de creuser le lit du Mississippi, es digues n’eurent pour résultat que de faire monter le niveau de l’eau. la commission fit donc rehausser les digues, engageant une course sans fin entre le fleuve et les hommes. À Morganza, en Louisiane, l’inondation de 1850 fut contenue par une digue  de 2,5 mètres ; dans les années 1920, les digues avoisinaient 13 mètres de hauteur. Cette fois-ci elles semblaient infranchissables.

 

Et pourtant, en avril 1927, les eaux furieuses du Mississippi rompirent les digues une à une. L’une des plus hautes, fierté des ingénieurs, près de Greenville dans le Mississippi, céda brutalement le 14 avril, en libérant une masse d’eau large d’un kilomètre, représentant deux fois le volume d’eau des chutes du Niagara. Alors la panique s’empara des villes en aval, Vicksburg, Natchez, Bâton-Rouge et surtout La Nouvelle-Orléans, la plus peuplée et prospère du Sud, second port du pays.

 

Située en dessous du niveau du fleuve et du lac Pontchartrain, la Nouvelle-Orléans en était protégée par des digues dont les plus anciennes remontaient au XVIIIe siècle. Face au danger imminent, les pompes installées en 1913, ne suffiraient pas ; on le savait. Des ouvriers réquisitionnés de force ajoutèrent des sacs de sable par centaines de milliers pour rehausser les digues. On posta sur elles des gardes qui avaient ordre de tirer sur les saboteurs.

 

L’eau montait toujours. Le 29 avril, les autorités firent dynamiter les digues en aval pour protéger la ville, en sacrifiant les paroisses de saint-Bernard et Plaquemines. La politique des digues fermées, credo officiel des ingénieurs, prit fin ce jour-là. La Nouvelle-Orléans fut ainsi sauvée.

 

Dans la brume électrique en Blu Ray : Dans la brume électrique - AlloCiné

23 janvier 2022

La rencontre d’un livre La face Nord du cœur de Dolorès Redondo et d’un film Dans la brume électrique de Bertrand Tavernier avec Tommy Lee Jones : La Nouvelle-Orléans, les bayous, le vaudou, le cyclone Katrina ICI 

La grande crue du mississippi - Charlie Hebdo

Le delta du Mississippi : une lutte à finir entre l'homme et la nature

Rodolphe de Koninck

Dans Hérodote 2006/2 (no 121), pages 19 à 41

L’empire du Mississippi ICI 

 

Le cœur du territoire américain

 

La place qu’occupe le Mississippi dans la géographie des États-Unis est considérable. Avec ses affluents, le « Grand Fleuve » – son nom en langue ojibway – draine un territoire de près de 3,3 millions de km2, dont moins de 2% relèvent du Canada, le reste correspondant à plus de 40% des quelque 7,8 millions de km2 que couvrent les États-Unis centraux (sans l’Alaska et Hawaï). Cette immense cuvette[2] grande comme six fois la France, s’étale des piémonts des Appalaches à ceux des Rocheuses et comprend en tout ou en partie 31 des 48 États centraux. Nettement moins urbanisé que le versant américain du bassin des Grands Lacs ou que les façades atlantique et pacifique du pays, la cuvette centrale n’en est pas moins largement intégrée aux grands réseaux de communication qui maillent le territoire. Ce maillage, c’est d’abord celui qui est assuré par le réseau hydrographique même, dont le Mississippi est l’artère centrale.

 

[2]

Le bassin du Mississippi est le troisième plus étendu au monde…,

 

 

Le cours du Mississippi proprement dit s’étire sur près de 3 800 kilomètres. Mais le Missouri, cet affluent qui le rejoint sur sa rive droite à la hauteur de Saint-Louis, en parcourt à lui seul quelque 4 400. Au total, de la source du Missouri dans les Rocheuses du Montana, à l’embouchure du Mississippi sur le golfe du Mexique, c’est d’un itinéraire de quelque 6 300 kilomètres qu’il s’agit, dont près de la moitié est navigable. En fait, tant le Mississippi lui-même, accessible sur la majeure partie de son cours aux péniches et bateaux tirant jusqu’à trois mètres d’eau, que ses principaux affluents, dont les rivières Ohio, Arkansas et Rouge, assurent au cœur du territoire américain un remarquable réseau de navigation se déployant sur près de 8 000 kilomètres. S’y ajoutent une multitude de petits affluents et défluents, en particulier dans le delta, dont une bonne partie est également accessible aux embarcations à faible tirant d’eau.

Mississippi (fleuve).

En août 1926, sous l'effet de fortes pluies, le Mississippi avait commencé à monter. Le 1er janvier 1927, il atteignait la cote d'alerte. On avait barré les affluents, pour ralentir le flot. La colère des eaux avait redoublé. Les digues, construites cinquante ans plus tôt dans la controverse, donnaient des signes de fatigue. Non seulement elles accéléraient le cours du fleuve mais elles menaçaient de céder.

 

Face aux critiques, un haut fonctionnaire avait cru utile de rappeler que les digues, «en permettant l'exploitation de toutes les ressources de la rivière, avaient aussi contribué à l'amélioration des conditions de vie de l'homme noir. Nulle part ailleurs dans le Sud, celui-ci n'avait eu d'aussi bonnes occasions que sur les terres conquises sur le Mississippi. Nulle part il n'avait eu de meilleures chances de s'élever socialement

 

Mais l'eau montait. Le 21 avril, elle fit une crevasse dans la digue puis se précipita, furieuse, sur le Delta. En quelques heures, 70 000 km2 de terres furent inondées sur le territoire de sept Etats et de centaines de villes. On la détourna de La Nouvelle-Orléans en dynamitant une digue. La ville fut épargnée, mais pas les terres basses occupées par les Noirs. En août, plus de 700 000 personnes avaient perdu leur maison, dont 330 000 Noirs hébergés dans des camps gardés par l'armée. Les morts étaient officiellement au nombre de 246, mais chacun savait, soupçonnait que des milliers d'autres, noirs, n'avaient pas été comptés.

Partager cet article
Repost0

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Articles Récents